1er accélérateur des entreprises

Fabriqué en France
Interview

Manufacture Vuillemin : l’art horloger franc-comtois

Tout près de Besançon, la Manufacture Vuillemin perpétue les savoir-faire de l’industrie horlogère française et franc-comtoise. Grâce à ses horloges mécaniques, qui associent technique et design, la petite entreprise séduit aussi bien la clientèle locale qu’internationale.

Quel autre territoire que le berceau de l’horlogerie française pouvait bien accueillir la dernière manufacture horlogère française ? C’est à proximité de Besançon qu’est implantée la Manufacture Vuillemin, seule entreprise du territoire à maîtriser toutes les étapes qui composent la création d’une horloge. L’entreprise, créée en 1969 sous le nom de SERAAM, a été rachetée par Philippe Vuillemin en 2010, alors que l’activité était menacée. « Anciennement grossiste dans l’horlogerie, j’étais un client de SERAAM, raconte Philippe Vuillemin. Lorsque j’ai appris que l’entreprise fermait, j’ai décidé de la reprendre pour faire perdurer les savoir-faire. »

philippe vuillemin

Dans ses ateliers, l’entreprise conçoit des horloges mécaniques contemporaines, dans le respect de l’art horloger traditionnel franc-comtois, en partant du laiton, de l’inox et de l’acier. Elle fabrique la quasi-totalité des composants nécessaires aux mécanismes, mettant en œuvre différentes techniques comme le taillage, la presse ou encore le pliage. 

Conjuguer innovation technologique et design

À la tête de la petite entreprise de quatre personnes, Philippe Vuillemin met un point d’honneur à innover, en développant de nouveaux procédés mécaniques, tout en apportant une touche de modernité et de design. Grâce à ses finitions haut de gamme, comme le plaqué or et le palladium, des cadrans en verre ou encore de la peinture thermolaquée, la manufacture pénètre progressivement le marché de la décoration et adhère aux Ateliers Art de France. « Chaque année, nous créons un modèle d’horloge avec une avancée technologique et un autre purement esthétique pour la décoration intérieure », précise Laurence Prudhon Delagrange, chargée de communication et de gestion à la manufacture. L’entreprise a ainsi l’occasion de travailler avec des artistes et des architectes pour développer des modèles d’horloges mécaniques sur-mesure. « Nous avons, par exemple, réalisé une horloge tout en bronze, d’environ 70kg et de deux mètres de hauteur, l’Oscilla, en collaboration avec le sculpteur Paul Gonez, détaille Laurence Prudhon Delagrange. Le mélange des contraintes techniques et artistiques est une source d’inspiration » 

eiffel

Circuits courts et clients internationaux

Ce développement de l’axe décoration, entamé depuis quelques années, se fait avec un impératif : le respect des circuits courts. « Cela nous tient vraiment à cœur, confirme le chef d’entreprise. Il y a une seule pièce que nous n’avons pas dans le département car il n’y a pas de fournisseur. Pour tout le reste, nous nous approvisionnons auprès de sous-traitants qui sont situés à quelques kilomètres maximum de notre usine. De cette façon, nous pouvons les rencontrer régulièrement et nous entretenons un vrai partenariat. »

Grâce à sa maîtrise technique et sa capacité à renouveler ses produits, l’entreprise a deux catégories de clients : ceux qui achètent des produits finis, localement ou via des distributeurs (horlogers-bijoutiers, magasins de décoration…), et ceux qui ont besoin de réparations. « Nous avons acquis une belle réputation auprès de la clientèle locale à laquelle nous tenons, explique Laurence Prudhon Delagrange. Nous organisons d’ailleurs régulièrement des visites d’usine pour partager nos savoir-faire. »

L’entreprise, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2012, s’est également bâtie une renommée à l’internationale. « Nous vendons beaucoup en Asie par exemple, détaille la responsable communication. Il y a une certaine fierté à proposer des produits “Made in France” car ils sont très bien perçus à l’étranger.» Face à ce succès, la Manufacture Vuillemin tient à conserver sa taille humaine et ses valeurs tout en ayant un modèle économique dynamique. Son prochain défi ? Transmettre ses savoir-faire pour les faire perdurer, encore très longtemps.

La filière de l’horlogerie française

78 entreprises

2 898 emplois directs

4ème secteur

4e rang mondial des pays exportateurs de montres, composants et de bracelets de montres

Source : www.francehorlogerie.com 

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Mis à jour le 28 juillet 2021