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Animaux de compagnie : les Français les aiment sans compter

Tout pour mon toutou ! Les Français sont « fous » de leurs animaux de compagnie. 61 % d’entre eux possèdent chien, chat, oiseau, poisson, rongeur ou autre tortue. Avec 75 millions d’animaux domestiques, la France est le pays qui en compte le plus en Europe.
 

Conséquence de l’engagement émotionnel et financier des propriétaires qui considère leur compagnon comme un membre à part entière de la famille, le marché des animaux de compagnie est en pleine croissance. Pour veiller au bien-être et à la santé des animaux domestiques, les nouvelles technologies sont appelées à la rescousse. Découverte de la « Pet Tech » en chiffres et à travers le témoignage de Clément Moreau, CEO d’Invoxia, société qui installe des puces autour du cou des chiens et des chats avec son collier connecté, Minitailz.

Au-delà de l’affection qu’ils procurent, les animaux de compagnie représentent aussi un marché pesant pas moins de 6,6 milliards d’euros en 2024. Outre les frais classiques d’alimentation, de santé, d’hygiène et de gardiennage, les prestations les plus diverses - et parfois surprenantes - au bénéfice de nos chers animaux domestiques se multiplient. Les entreprises du secteur rivalisent de créativité : salons de massage, balnéothérapie, hôtels pour toutous, cliniques dédiées, garde à domicile, ou bien encore épiceries fines pour animaux….

La tendance au « pet parenting » qui concourt à humaniser les animaux et à assurer leur bien-être physique et psychologique, a le vent en poupe. De fait, 89 % des propriétaires considèrent leur chat ou leur chien comme un membre de la famille. Autre tendance, ces nouveaux services sont de plus en plus digitalisés. Résultat, 64 % des propriétaires ont recours à des applications ou se connectent régulièrement à des plates-formes pour mieux prendre soin de leur compagnon.

Nombre d’entreprises ayant parfois développé leur offre pour d’autres besoins, l’ont bien compris et investissent le secteur animalier. Ainsi en est-il de la société française Invoxia, qui est spécialisée dans les objets connectés et spécifiquement dans les traceurs GPS intelligents utilisés contre le vol de voitures, de motos, de vélos et d’accessoires de voyage comme des sacs. Créée en 2010, cette PME d’une trentaine de salariés commercialise depuis 2019 Minitailz, un collier connecté pour suivre à distance la santé et les déplacements de son chat ou de son chien. Fonctionnant comme une montre connectée, cette solution qui s’appuie sur l’IA et l’IoT (interconnexion des objets) a été récompensée au CES de Las Vegas en 2024 dans la catégorie « Intelligence Artificielle ».

Clément Moreau :
« les acteurs de l’assurance sont de plus en plus vigilants sur le suivi médical des animaux de compagnie »

Avec son collier connecté Minitailz, la société Invoxia entend devenir un acteur important du bien-être et de la santé animale. Dans un secteur de la « pet tech » en émergence, au croisement de la « pet parentalité » (nos animaux domestiques sont des êtres vivantes dont il faut prendre soin) et de la technologie (IA et IoT réunis), Invoxia propose une solution qui rassure les « parents » mais aussi les assureurs…

Clément Moreau

Quel a été l’irritant ayant conduit à la conception de ce collier connecté ?

Plus qu’un irritant, c’est surtout un constat qui nous a conduits à développer Minitailz, notre collier connecté destiné à suivre la santé et la mobilité des chiens et chats. Certains acheteurs de nos traceurs les installaient eux-mêmes sur leur chat fugueur pour pouvoir suivre ses déplacements. L’outil a ensuite intégré progressivement de nouvelles fonctionnalités dédiées à la santé. Depuis janvier 2024, Minitailz peut ainsi contrôler à distance le rythme cardiaque et respiratoire de l’animal afin de pouvoir détecter d’éventuelles pathologies.

Comment ça marche ?

Notre outil mesure grâce à un envoi de signaux toutes les 30 secondes les données sur l’activité de l’animal, comme ses déplacements ou son sommeil. Ces signaux sont transmis via un réseau 4G vers le cloud avant d’être traités et renvoyés vers l’application installée sur le téléphone des particuliers. Notre solution repose donc sur l’IoT pour la transmission des données et sur l’IA pour leur analyse.

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Et pour quels bénéfices ?

Minitailz fonctionne un peu comme une montre connectée. À l’insu de l’animal, sans le stress de l’intervention d’un professionnel de santé, l’appareil peut évaluer, au repos, ses battements de cœur et sa fonction respiratoire. Ce sont des données qui contribuent à fournir des informations fiables et précises aux vétérinaires. Nous collaborons d’ailleurs avec certains d’entre eux pour optimiser les fonctionnalités de l’appareil. Les vétérinaires sont aussi des prescripteurs de cet outil qui peut sauver des chiens victimes d’une fibrillation atriale, autrement dit d’une arythmie cardiaque. Les données collectées informent aussi sur les risques de tachycardie ou de myopathie dilatée susceptibles d’entraver la locomotion du chien. Elles sont aussi utiles pour détecter des douleurs ressenties par l’animal ou des dysfonctionnements d’organes décelés par des modifications du rythme du cœur. Dès lors, en fonction des risques et de l’âge de son chien, on peut, par exemple, ajuster au mieux la durée des promenades et les rations de nourriture.

Au-delà de l’aspect strictement médical, votre solution a-t-elle d’autres avantages ?

Les assureurs et les mutuelles ont naturellement tendance à privilégier des propriétaires d’animaux de compagnie qui en prennent soin au quotidien en termes d’alimentation, d’exercice et bien sûr plus globalement de santé. Nous avons d’ailleurs conclu un partenariat avec Kozoo, une compagnie spécialisée dans la couverture médicale des animaux domestiques, qui permet aux assurés de bénéficier d’une baisse du tarif sur notre collier connecté. À l’image des traceurs anti-vol sur les véhicules, les acteurs de l’assurance sont de plus en plus vigilants sur le suivi médical des animaux de compagnie.

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Cette laisse électronique n’a-t-elle pas aussi pour vocation de rassurer le maître ou la maîtresse de l’animal ?

Pouvoir rassurer en temps réel et en continu les propriétaires sur l’état de santé et la localisation de leur animal est bien sûr notre objectif. Le bien-être et la longévité de leur animal sont, de fait, leur préoccupation.

Quel est le modèle économique de votre solution ?  

Nous vendons l’appareil 99 euros principalement sur notre site mais aussi sur les places de marché et dans les points de vente spécialisés. Au prix du collier, s’ajoute celui de l’abonnement qui est de 129 euros par an. Mais si, grâce à notre appareil, on peut éviter ne serait-ce qu’une visite chez le vétérinaire, on a déjà remboursé le coût de Minitailz. Côté recettes toujours, nous réalisons 60 % de nos ventes en France et 40 % en Europe et aux États-Unis.

Quel est le profil type de votre clientèle ?

Au lancement de notre solution, il s’agissait de propriétaires d’animaux âgés sujets à des maladies. Au fur et à mesure, on a vu la question de la prévention des maladies gagner du terrain. À titre d’exemple, les propriétaires de Cavalier King Charles ont tout intérêt à suivre la santé de leur compagnon en raison des problèmes cardiaques propres à cette espèce de chien.

Quant au profil de nos acheteurs, il reflète la récente tendance au « pet parenting ». Nombre de jeunes couples sans enfant prennent un animal de compagnie… avant de faire des enfants. Disposant de plus de temps et étant très investis émotionnellement dans le bien-être de leur compagnon préféré, ils n’hésitent pas à s’offrir des produits ou des services dédiés comme le nôtre.

Quelles sont les perspectives de développement de Minitailz, notamment sous la forme de partenariat ?

Nous avons racheté la société Caremitou qui commercialise un système de litière connectée permettant de mesurer la fréquence de passage des chats dans leur bac et donc leurs changements de comportement et ce, à des fins médicales. Toujours dans l’optique de développer des solutions technologiques favorisant la santé de nos animaux de compagnie, nous envisageons des partenariats autour du transfert de nos données à des fabricants d’animaux pour améliorer les conseils nutritionnels et à des plates-formes de télémédecine pour affiner les conseils des vétérinaires aux propriétaires d’animaux.

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Mis à jour le 1 juillet 2025
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