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Frédérique Gelly-Richier : la franchise, un bon équilibre entre liberté et sécurité
Frédérique Gelly-Richier a ouvert il y a quatre ans à Talence (Gironde) une enseigne de la franchise Babychou Services (20 ans d’existence, 70 franchisés). Franchise spécialisée exclusivement dans la garde d’enfant, l’enseigne assure des prestations d’accompagnement d’enfants dans leurs trajets quotidiens, de garde et d’activités le mercredi et de babysitting. Elle emploie 60 salariés (étudiants, retraités) au service de 80 familles pour un chiffre d’affaires de 260 000 euros (en croissance de 40 % sur une année). Frédérique Gelly-Richier revient sur son parcours de franchisée.
Pourquoi et comment vous êtes-vous lancée dans la franchise ?
Ce sont des circonstances personnelles, à savoir la grave maladie de mon époux, qui m’ont conduite à devoir arrêter de travailler après avoir été pendant onze ans responsable de département dans une enseigne de prêt-à-porter à Paris. Je me suis formée pour devenir assistante maternelle à domicile mais sans avoir pu exercer. Au décès de mon mari, à la faveur d’une journée Rencontres sur la franchise à la CCI de Seine-et-Marne, j’ai rencontré Claire Lanneau, la fondatrice de Babychou Services. Ça a été le déclic ! Le charisme et l’énergie de Claire m’ont convaincue de me jeter à l’eau. Je n’ai pas cherché à comparer son offre avec celle d’autres réseaux ; c’était pour moi la bonne personne, au bon moment. J’avais 47 ans, je ne voulais plus être salariée et en même temps je n’avais pas à l’époque la force de créer seule mon entreprise. Dès lors, la franchise me semblait être le meilleur moyen de m’épanouir en étant bien entourée. C’était aussi le moyen de boucler la boucle entre les responsabilités de management et de gestion de budget que j’avais eues en tant que responsable de département dans le commerce et ma formation d’assistante maternelle. Après une formation de 15 jours pour maîtriser les outils et principes de fonctionnement de la marque, complétée par une immersion en agence pendant deux jours, j’ai déménagé pour m’installer à Talence, au sud de Bordeaux.
Devenir cheffe d’entreprise c’était une envie ?
Être cheffe d’entreprise était pour moi synonyme de liberté. Mais c’est étrange, je ne me suis pas tout de suite considérée comme la patronne de l’entreprise. C’était une question de légitimité sans doute. Même avec l’arrivée des premiers clients, ça n’était pas suffisant pour que j’assume pleinement ce titre. Il m’a bien fallu deux ans pour ça.
Quels avantages et inconvénients trouvez-vous à la franchise que vous avez choisie ?
C’est une franchise au fonctionnement assez souple qui offre un bon équilibre entre liberté et sécurité. Au rayon des points positifs, je mettrai en avant la qualité de l’accompagnement tant au démarrage qu’au quotidien. Il y a bien sûr la boîte à outils pour le recrutement, le marketing, la communication ou le logiciel de gestion de la marque. Mais il y a aussi le suivi par les animatrices du réseau et la communauté des franchisés. On se sent entouré. Mais il faut savoir aussi, et c’est le propre des réseaux de franchise, qu’il y a, en plus des droits d’entrée s’élevant à 20 000 euros au total et à l’obligation d’avoir 30 000 euros de trésorerie au démarrage, des royalties à verser de l’ordre de 4% du chiffre d’affaires avec des paliers dégressifs en fonction de la performance de l’entreprise. Si certaines prestations comme des actions de publicité autour de la marque sont obligatoires et payantes, Babychou permet à ses franchisés de choisir leurs propres prestataires comme je l’ai fait par exemple en ayant recours à la mallette pour dirigeant proposée par la Cci de Bordeaux qui accompagne le chef d’entreprise dans ses démarches RH, commerciales et sur le web. D’ailleurs, commercialement, le fait d’être une franchisée Babychou cela m’a beaucoup aidée ces dernières années quand des couples de parisiens qui avaient recours à l’enseigne dans la capitale sont venus s’installer à Bordeaux à la faveur de la mise en service de la ligne de TGV. C’est la force d’un réseau et la notoriété de la marque qui jouent à fond.
Quels conseils pourriez-vous donner à quelqu’un qui souhaiterait ouvrir une franchise ?
Ne pas avoir peur de solliciter des conseils de spécialistes surtout en phase de démarrage d’activité. Il faut se renseigner auprès de son banquier, de son expert-comptable et de sa CCI pour partir du bon pied et ne pas faire fausse route. Il ne faut pas hésiter à dire qu’on ne sait pas. Car le franchiseur ne vous apportera pas toutes les réponses ; vous restez la cheffe de votre entreprise. Si l’on est demandeur d’emploi, je conseille de créer sa boîte tant qu’on est au chômage pour continuer de percevoir ses indemnités car les débuts sont difficiles. J’ai dû attendre deux ans pour me verser un salaire. Certains franchisés qui n’avaient pas anticipé ce temps nécessaire ont dû malheureusement fermer boutique…. Il faut ensuite se tenir informé des évolutions légales et réglementaires comme c’est le cas pour mes clients avec les règles de défiscalisation ou la mise en place du prélèvement à la source. Mais surtout, il faut y croire et prendre plaisir à son travail. Si je vous disais que tous les jours, quand j’arrive au travail, je traverse la rue pour regarder ma boutique…
Donc si c’était à refaire ….
Je le referais sans hésitation en me lançant dans l’aventure comme je l’ai fait à corps perdu…Et d’ailleurs, je prépare l’ouverture de ma deuxième enseigne dans la périphérie de Bordeaux. Il y a une forte demande et j’ai maintenant des références commerciales et un réseau installé.