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Dijon métropole : faire coopérer les entreprises dans le cadre de l'écologie industrielle et territoriale
Depuis 2018, Dijon métropole déploie une démarche d’écologie industrielle et territoriale avec l’appui de la CCI Côte-d’Or Dijon Métropole. Après avoir écouté les besoins des entreprises, la CCI les aide à créer des synergies.
Réduire ses déchets de 15% entre 2010 et 2030 et valoriser au moins 60 % d’entre eux : tels sont les objectifs de Dijon métropole. Dans ce cadre, elle mène de nombreuses actions : sensibilisation des citoyens au tri et à la prévention des déchets, travail avec les professionnels autour de la gestion des déchets. Elle a aussi décidé d’initier « Synergies », une démarche d’écologie industrielle et territoriale (EIT), avec le soutien financier de l’Ademe et de la région Bourgogne-Franche-Comté. Le principe : créer des synergies de substitution et de mutualisation entre les acteurs économiques du territoire en vue d’optimiser les ressources (déchets, énergie, matières mais aussi compétences, expertises etc.).
Pour orchestrer cette démarche, Dijon métropole s’appuie sur les chambres consulaires et notamment la CCI Côte-d’Or Dijon Métropole. « La Métropole n’est pas forcément en contact direct avec les entreprises, tandis que les CCI sont leur interlocuteur naturel », souligne Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon métropole en charge de la transition écologique. « Nous apportons un support aux entreprises pour leur expliquer les enjeux et la facilité de mise en place des projets, explique Aurélie Bozzolo, chargée de mission EIT à la CCI Côte-d’Or Dijon Métropole. Surtout, avec l’EIT, nous cherchons à répondre aux spécificités territoriales. Nous nous adaptons aux entreprises du territoire pour être au plus proche de leurs problématiques et de leurs besoins. » La CCI remplit donc un rôle d’accompagnement, de coordination et de pilotage au sein du projet. Mais elle apporte également son expertise technique sur certains sujets.
Concrètement, dès 2018, avec l’appui de certains clubs d’entreprises, 84 entreprises ont été identifiées pour participer au projet. « Les conseillers consulaires sont alors allés dans les entreprises pour réaliser des diagnostics de flux, c’est-à-dire identifier les flux entrants et les flux sortants, afin de voir quelles synergies il était possible de mener sur le territoire », détaille la conseillère CCI. Ce travail initial a permis de dégager trois axes prioritaires : la fourniture d’énergie, la mutualisation de prestations de services, et la problématique des palettes « hors-normes » qui ne sont pas récupérées ni réutilisées. Trois groupes de travail, sous forme d’ateliers, ont ensuite vu le jour pour répondre à ces sujets. « Au sein du groupe énergie, par exemple, les entreprises ont fait part de leur volonté de travailler avec un courtier en énergie et de réaliser un achat mutualisé », illustre Aurélie Bozzolo. En2020, grâce à cet achat mutualisé, elles ont réalisé environ 10 % d’économies sur leur facture énergétique d’électricité et de gaz.
Un intérêt économique et environnemental
Entrer dans une démarche d’EIT présente de nombreux intérêts : un bénéfice économique et environnemental, et cela permet également aux entreprises de mieux comprendre leur fonctionnement sur des sujets qui ne leur sont pas familiers. « Aujourd’hui, il est nécessaire d’avoir un regard large sur son activité et ses conséquences, estime le vice-président de Dijon métropole. L’EIT est un moyen intéressant et peu coûteux en temps de faire une analyse de son activité de manière transversale. Ainsi, les entreprises ont découvert qu’il existe des marges de manœuvres qu’elles ignoraient jusqu’ici car elles ne sont souvent pas spécialistes de gestion des déchets ou de fourniture d’énergie par exemple. »
Alors que la crise sanitaire a ralenti la dynamique de la démarche « Synergies », l’enjeu est désormais de mobiliser un maximum d’entreprises. « L’objectif à terme est de créer un véritable écosystème au sein de la métropole dijonnaise, conclut Aurélie Bozzolo. Un écosystème avec des entreprises qui collaborent les unes avec les autres, des partenaires privés, mais aussi des partenaires de l’économie sociale et solidaire pour que chacun puisse y trouver son bénéfice, qu’il soit économique ou environnemental. »
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