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Culo façonne une seconde vie aux culs de bouteilles

Après plusieurs années dans le privé, Margaux Delhomme a créé Culo, une marque spécialisée dans le surcyclage de bouteilles en verre, installée au cœur de la campagne audoise.

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Elle cherchait un métier qui ait du sens, soit en accord avec ses convictions et permettent des réalisations concrètes et palpables. C’est ainsi qu’après plusieurs années passées comme acheteuse chez Airbus puis comme consultante pour des grands groupes, Margaux Delhomme a tout arrêté pour lancer son entreprise. « Je me suis rendu compte que ce que je faisais était déconnecté de la réalité, raconte-t-elle. Je trouvais qu’on mettait beaucoup d’argent sur des projets dont je ne comprenais pas le sens et qui n’étaient plus en phase avec mes valeurs. »

La Toulousaine décide de quitter sa ville d’origine pour Narbonne, dans l’Aude, avec l’envie de lancer une marque d’objets réalisés à partir de bouteilles en verre récupérées. Lauréate d’un concours organisé par la pépinière narbonnaise Innovéum, elle remporte un accompagnement d’un an par la CCI Aude. « Ayant fait une école de commerce, je savais faire une étude de marché, un prévisionnel et un business plan, reconnaît-elle. Mais le suivi de la CCI était pertinent car il m’a permis d’avoir un autre regard sur mon projet, alors que moi j’avais un peu la tête dans le guidon. Cela nous a permis d’associer nos compétences respectives. » Pour la partie pratique, Margaux Delhomme a fait le choix d’aller se former auprès du Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers (Cerfav), en Meurthe-et-Moselle. Elle y suit une courte formation en verrerie pour apprendre à couper, poncer et polir le verre et s’informe sur les machines adéquates pour sa future activité.

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Allier écologie et artisanat

Après plus d’un an de préparation, Culo voit officiellement le jour en septembre 2020. Installée dans un atelier au milieu d’un domaine viticole, à Cuxac-d’Aude, la jeune femme récupère des bouteilles en verre de différents coloris auprès de restaurateurs du territoire pour les transformer en divers objets : verres, carafes, vases, plateaux… En plus d’être créative, cette démarche correspond à du surcyclage (ou upcycling)*, c’est-à-dire à la transformation de matériaux dont on n’a plus l’usage en produit de qualité ou d’utilité supérieure. Avec Culo, Margaux Delhomme répond donc à ses aspirations : allier écologie et artisanat.

Pour se différencier des quelques autres concurrents français, elle mise sur une large gamme de produits. Et sur une communication un peu décalée. « Je trouve qu’en matière de produits écologiques, on retrouve un peu toujours la même communication moralisatrice, estime-t-elle. Moi, j’ai pris le parti de dédramatiser la situation et d’opter pour une identité colorée et en prenant le parti de l’humour. » « Culo c’est l’envie d’agir pour une cause sérieuse sans se prendre au sérieux ! », peut-on ainsi lire sur le site de la marque, dont le logo est un petit « cul de bouteille » sur pattes.

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S’organiser pour répondre à la demande

Après presqu’un an d’activité, les résultats sont au rendez-vous. « J’ai la chance d’avoir commencé à Narbonne, qui est une ville à taille humaine et dans laquelle le réseau fonctionne bien, explique-t-elle. L’originalité de mes produits plaît, de même que mon histoire de reconversion. » La demande dépasse désormais les capacités de production de la jeune entreprise. Margaux Delhomme, qui sera bientôt rejointe par son conjoint, cherche donc à embaucher son premier salarié « couteau suisse » pour l’aider à faire tourner l’activité. Une sacrée étape dans un parcours entrepreneurial. « C’est excitant mais cela fait aussi un peu peur, reconnaît la trentenaire. Tout le monde me dit que la gestion de l’humain n’est pas facile. » Elle s’apprête également à collaborer avec un Établissement et service d'aide par le travail (ESAT) pour emballer les produits destinés à l’expédition. En ce qui concerne la commercialisation, la jeune femme s’appuie sur sa boutique en ligne, mais également sur des agents commerciaux qui vont convaincre des magasins de décoration de proposer ses produits.

Pour la suite, Margaux Delhomme ne manque pas d’idées. « Je commence à explorer une nouvelle piste : chauffer le verre pour fusionner des pièces », livre-t-elle. Elle réfléchit aussi à élargir son éventail de produits avec des luminaires, mais également à aller explorer d’autres matières premières. Et de confier en conclusion : « J’aimerais devenir une référence sur l’upcycling des déchets. Il en existe des milliards, il y a tant de choses à faire et je me sens très inspirée ! »

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Département de l’Aude

Situé entre la Montagne Noire, les Pyrénées et la Méditerranée, l’Aude est un département de la région Occitanie qui tient son nom du fleuve qui le parcourt. Il compte 370 000 habitants, majoritairement répartis le long des deux axes autoroutiers qui le traverse : l’A61 reliant Narbonne à Toulouse et l’A9 qui longe la côte en direction de Perpignan.

Majoritairement rural, avec 73% de ses communes classées en Zone de Revitalisation Rurale (contre 40% des communes françaises), l’Aude compte néanmoins deux pôles urbains : Narbonne et Carcassonne, la préfecture. 41% des établissements inscrits au registre du commerce et des sociétés s’inscrivent dans le secteur du commerce, 40% dans les services et 19% dans l’industrie. L’Aude conserve une activité agricole importante, et notamment en matière de viticulture.

Celui qu’on appelle « Pays cathare » abrite plusieurs sites médiévaux d’exception, dont le plus renommé reste la ville médiévale de Carcassonne, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco et qui a attiré, en 2019, plus de 600 000 visiteurs. Le canal du Midi, qui s’étend pour moitié dans l’Aude, attire aussi de nombreux touristes.

Sources : CCI Aude, Département de l’Aude

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Mis à jour le 20 janvier 2022