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Carabreizh : le goût des bonnes choses
Avec ses caramels au beurre salé et ses biscuits bretons, Carabreizh entend hisser haut le pavillon des bons produits de Bretagne. L’histoire d’une entreprise installée à Belle-Ile et à Landévant (Morbihan) qui a su unir étroitement terroir et créativité.
La Bretagne compte aujourd’hui plus de 3,3 millions d’habitants. La population bretonne croît plus vite que la population française et représente 5% de la population nationale
Avec plus de 2700 kilomètres de côtes, la Bretagne représente un tiers du littoral français.
Première région française pour la pêche, la Bretagne exploite plus largement son potentiel maritime. L’économie maritime bretonne compte ainsi 65 650 emplois (soit 5% de l’emploi total régional) dans quatre domaines principaux : activités de défense liées à la mer, produits de la mer alimentaires, construction et réparation navale et nautisme.
Autre secteur phare de l’économie régionale : l’agriculture. La Bretagne est la première région agricole de France en termes de production avec une prédominance d’activité dans l’élevage et la polyculture.
Le tourisme représente également un poids fort et reconnu de l’économie régionale. La fréquentation touristique, en hausse depuis 2013, place la Bretagne à la première place des régions françaises pour le tourisme balnéaire, à la quatrième place pour l'accueil de touristes français et à la cinquième place pour l'accueil de touristes internationaux.
C’est aussi une des seules régions françaises où l'emploi industriel a continué de progresser depuis 1980. Il est concentré autour de quatre principaux secteurs d'activités : l'agroalimentaire, premier secteur industriel breton et premier bassin d’emploi avec un tiers des emplois industriels, l’automobile, la construction navale et les télécommunications, deuxième pôle national.
Ces atouts sectoriels cumulés renforcés par des investissements en innovation importants – avec par exemple un taux d’innovation dans les PME de l’agroalimentaire de 59,5% en Bretagne contre 48% en France - ont permis à la Bretagne depuis une dizaine d’années de continuer à créer des emplois. Le taux de chômage reste d’ailleurs inférieur à la moyenne nationale (8.6 % en Bretagne contre 9.8 % en France).
Séduisante par ses paysages et sa culture, la Bretagne l’est aussi par ses spécialités gastronomiques qui contribuent à l’attractivité touristique du territoire
Carabreizh, le mariage du terroir et du savoir-faire
C’est la madeleine de Proust de Christophe Niceron. Comme l’écrivain, le patron de Carabreizh, a conservé, gravé en sa mémoire, le souvenir des « traou mad » (les bonnes choses en breton), ces palets bretons que sa grand-mère lui achetait quand il venait en vacances à Dahouët, dans les côtes d’Armor. Ce souvenir d’enfance lui est revenu bien des années plus tard en venant s’installer en Bretagne. Déjà, quand il travaillait à Londres dans la restauration, avait germé dans son esprit l’idée de valoriser le patrimoine culinaire de la France. Mais c’est en rencontrant Myriam, une quimpéroise qui allait devenir son épouse, que l’idée a pris forme. Celle tout d’abord d’un petit atelier ouvert en 1993 à Beg-meil, près de Fouesnant (56), où ils cuisinaient et vendaient des gâteaux emblématiques de la région : le far breton et le fameux « Kouign-Amann » (allergique au beurre s’abstenir 😊).
Belle-Île, la bien nommée
Mais c’est à la faveur d’un week-end passé à Belle-Île avec son épouse qu’ils décident de se lancer en créant, en 1997, une biscuiterie sur l’île qui n’en comptait pas. « Un choix tout autant professionnel que personnel » pour Christophe Niceron qui confie que le couple « est tombé amoureux de cet endroit magique pour y vivre et y élever ses enfants ». Belle-île, « la bien nommée » ; le nom de la biscuiter ie s’est imposé comme une évidence. Comme s’est imposée la ligne directrice de l’entreprise : « concevoir et produire des produits originaux, saints et naturels, à l’image de l’île ». Traduction en termes de fabrication : les additifs et les conservateurs ont été prohibés de leurs produits. « On aurait pu faire des galettes avec du beurre concentré ; ça aurait sans doute marché mais nous avons fait le choix de faire des recettes simples, comme celles que l’on peut faire à la maison ». Le reste est une affaire de savoir-faire pour remplacer, par exemple, la levure chimique par un travail spécifique de la pâte afin de la faire lever. Les galettes fines, les palets bretons et les petits sablés de la marque « La Bien nommée» se distinguent aussi par l’originalité des ingrédients. La marque a été la première à mettre au point des galettes fines à base de blé noir. Le sarrazin (autre nom du blé noir) – ingrédient devenu très tendance - donne un goût délicieux à ces biscuits bretons. Le savoir-faire de la biscuiterie a d’ailleurs été remarqué puisqu’elle vient d’être retenue par le Groupe Air France qui référence les petits sablés pour sa classe « business ».
Inventivité et singularité
Belle-Ile n’a pas inspiré que les peintres et les écrivains. Les Niceron revendiquent le respect de l’authenticité du terroir et du rapport particulier que les bellilois entretiennent avec leur île et la mer nourricière. « Nous n’aurions sans doute pas conçu les mêmes produits sur le continent » estime le fondateur de la marque. Lieu de production et de vente, la biscuiterie leur a aussi servi au démarrage de l’activité de laboratoire pour tester l’inventivité de leurs recettes. Les retours positifs des clients les ont incité à poursuivre dans la voie de la créativité.
Ce que le couple a fait lorsqu’il décide d’ouvrir sur le continent, à Landévant (près de Lorient), un nouveau site tout à la fois usine, magasin et lieu d’exposition (1) pour y poursuivre la diversification de sa gamme de produits, le site de Belle-Île arrivant à saturation. Une diversification qui s’est traduite par l’entrée dans l’univers du caramel.
« Produit en Bretagne »
Chez Carabreizh, nom retenu pour la marque, on trouve du caramel à toutes les sauces : à l’intérieur des gâteaux, en crème, en coulis, en pot ou encore en bonbons sous la forme de carambars au chocolat et aux fruits. Avec, toujours, la même ligne de conduite : l’inventivité et la conception de produits les plus naturels possibles. Il leur a fallu plus de deux ans pour mettre au point leur recette de crème de caramel au beurre salé avec du sel de Guérande (évidemment), mais sans glucose (ingrédient largement utilisé dans l’industrie mais absent des cuisines). Carabreizh a été la première, en 2005, à commercialiser des gâteaux bretons fourrés à la crème de caramel.
Cette singularité et ce parti pris de Carabreizh a valu à l’entreprise, qui fait travailler 38 personnes et génère 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, de pouvoir afficher le label « produit en Bretagne ». L’exigence de la marque lui a permis de répondre au cahier des charges du label. Une reconnaissance qui lui a ouvert largement les portes de nombreux points de vente – notamment des supermarchés - en Bretagne. L’objectif de Carabreizh : faire connaitre hors de sa région la qualité de ses produits. Et Christophe d’ajouter, en souriant, « installer aussi l’idée de penser à Carabreizh, quand on pense caramel !». Et par la même occasion, aux bons produits bretons…
- Pour donner envie de découvrir « l’univers Carabreizh », l’entreprise a conçu, dans son site de Landévant, un espace découverte proposant un parcours ludique et coloré présentant, des ingrédients aux recettes, les produits maison.