Les métiers de l'automobile
L’industrie automobile vit la plus grande transformation de son histoire en développant progressivement des véhicules électriques appelés à remplacer à terme les moteurs thermiques. Une mutation qui va nécessiter de nouvelles compétences dans les domaines de l’électronique et du numérique dans l’ensemble de la filière incluant constructeurs, équipementiers et services aux véhicules.
Les Français aiment-ils toujours la bagnole ? La voiture individuelle apparaît, de fait, comme une solution de mobilité parmi d’autres. Elle est de plus en plus partagée mais aussi concurrencée par d’autres modes de transport considérés comme moins polluants. L’industrie française qui a été à l’origine de la naissance et de la croissance de l’automobile avec des marques connues mondialement (Renault, Peugeot et Citroën devenus Stellantis …) doit affronter la plus grande mutation de son histoire. L’automobile doit négocier le virage vers le véhicule électrique. L’abandon progressif et programmé d’ici 2040 des voitures à moteur thermique (essence et diesel) au bénéfice de véhicules à propulsion électrique (batteries ou hydrogène), accéléré par le durcissement des normes relatives à l’émission de CO₂, va entraîner de fortes conséquences en termes d’emplois et de compétences. Pour rappel, le secteur se caractérise par une innovation permanente en vue d’améliorer la performance et la sécurité de tous les types de véhicules. Ainsi, en est-il, par exemple, des évolutions technologiques des pneumatiques, capteurs des informations sur l’état de la route et l’adaptation nécessaire de la conduite.
La fabrication des voitures nouvelle génération est complètement transformée. Un véhicule électrique nécessite, pour être produit, trois fois moins d’heures de travail qu’un véhicule traditionnel. Fortement touché par les pertes d’emplois (100 000 emplois menacés d’ici 2035) mais créant inversement nombre de postes nécessitant de nouvelles compétences, le secteur automobile va pouvoir en revanche compter sur une production massive de véhicules propres. D’ici 2025, un million de véhicules électriques et hybrides devraient être fabriqués par an en France. Les deux principaux constructeurs français accélèrent leur marche vers l’électrique. La part des véhicules électriques parmi les ventes devrait être à court terme aux alentours de 30 % chez les principaux constructeurs français.
De nouvelles compétences
Pour réussir sa transition écologique et répondre aux normes environnementales, l’industrie automobile du XXIème siècle va continuer d’investir et notamment, de plus en plus, dans la recherche et le développement. Les compétences demandées devront être de plus en plus qualifiées en matière d’électronique, de mécatronique et de numérique en vue, par exemple, de la conception des pneumatiques et du recyclage des batteries, des systèmes de chargement plus efficients et de la gestion des données dans des véhicules connectés.
Mais le secteur se caractérise aussi par une diminution du nombre des constructeurs (rachats, fusions) pour pouvoir proposer une gamme la plus large possible de véhicules. Après un mouvement d’internationalisation, les constructeurs relocalisent en France ou en Europe une partie de leur production. Ils construisent même de nouveaux sites dédiés aux véhicules embarquant de nouvelles technologies. Cela constitue une bonne nouvelle pour les candidats visant ces emplois à plus forte valeur ajoutée.
Une filière complète qui offre des débouchés
Ces transformations stratégiques et technologiques affectent l’ensemble de la filière qui comprend non seulement les constructeurs, mais aussi les équipementiers qui réalisent les deux tiers de la conception des véhicules, les concessionnaires et les réparateurs (garagistes, carrossiers), sans oublier les professionnels des services aux véhicules (automobile, camion, moto et vélo). Le développement de nouvelles formes de mobilité pour prendre en compte les enjeux environnementaux s’est, notamment, traduit par une redynamisation de la production, de la réparation et des services associés au vélo. De nouveaux types de vélos (électriques, suspendus pour le tout-terrain, cargos pour la ville…) sont apparus et de nouveaux services liés au partage ou à l’usage du vélo à des fins touristiques se généralisent.
L’électronique, le numérique et l’électrique sont de plus en plus présents dans les véhicules. Des bureaux d’études et centres de recherche et d’innovation jusqu’aux garages de quartier, les professionnel.les du secteur doivent, en conséquence, maîtriser des compétences de plus en plus étendues. Autrement dit, la transformation du secteur s’accélère pour passer au vert.
¹ Stellantis est le premier constructeur européen en nombre de ventes devant Volkswagen⁴
Le saviez-vous ?
86%
ldes foyers français possèdent une automobile (mais seulement 34 % à Paris) ³
100 %
l’objectif d’ici 2035 de l’Union européenne pour la vente véhicules électriques ⁴
< 1 million
de véhicules électriques en Europe en 2024 (objectif de l’Union européenne : 30 millions en 2030) ⁵
386 339
nombre de salarié.e.s travaillant dans les services aux véhicules (auto, camion, moto, vélo) ¹
71 300
jeunes en formation dans le secteur des services de l’automobile et de la mobilité (dont 57 % d’alternants) ²
12 %
la part des véhicules électriques dans les ventes de véhicules neufs ⁴
Sources :
¹ L'Observatoire des métiers des services de l'automobile, ANFA, 2022
² L’Observatoire de l’ANFA 2022
³ Service des données et études statistiques RVERSO 2020
⁴ Données statistiques, ministère de la transition écologique, 2021
⁵ Stratégie de mobilité durable et intelligente, Commission Européenne 2020