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WorldSkills : La préparation olympique d’un apprenti formé dans une école du réseau des CCI
Mattis Roussiasse-Ganci, apprenti en BTS au CFA Eurespace de la CCI du Maine-et-Loire, est en finale nationale des 46 ème édition de la compétition des métiers WorldSkills qui se déroule à Lyon du 12 au 15 janvier 2022. Retour sur un parcours et projection sur la compétition d’un jeune convaincu des vertus de l’apprentissage.
Le froid, on doit en respecter la chaîne mais on peut, aussi, vouloir en comprendre la complexité de sa gestion. Telle est l’ambition de Mattis Roussiasse-Ganci, apprenti en BTS « fluides énergies et domitique » spécialisé dans les métiers du froid au CFA Eurespace de la CCI du Maine-et-Loire, qui, après un parcours entièrement réalisé par la voie de l’apprentissage, entend bien démontrer l’excellence de ce mode de formation. Avec cette conviction chevillée au corps, l’apprenti participe à la seconde phase de la finale nationale des WorldSkills (appelés aussi historiquement Olympiades des métiers), organisée du 12 au 15 janvier 2022 à Lyon.

Mattis Roussiasse-Ganci et Jérémy Théveney
Embarqué dans l’aventure avec l’un de ses copains de classe, Mattis Roussiasse-Ganci a, tout d’abord, remporté les sélections régionales en avril 2020 à Angers avant de réussir la première partie des épreuves de la sélection nationale, en juillet 2021, à Cholet. L’objectif est clair pour ce pratiquant de handball d’un bon niveau : jouer à fond sa carte lors de la finale lyonnaise afin d’intégrer l’équipe de France des métiers. Avec, ensuite, la perspective d’aller défendre les couleurs françaises lors du mondial qui se déroulera fin 2022 à Shanghai (Chine) et la finale européenne à Saint-Pétersbourg (Russie) en 2023. À Lyon, il fait partie des 600 jeunes professionnels de moins de 23 ans qui s’affrontent dans les 64 métiers représentés issus de sept branches professionnelles : alimentation, automobile et engins, bâtiment et travaux publics, communication et numérique, industrie, service et univers du végétal.
Savoir gérer son stress
Durant trois jours, les compétiteurs doivent réaliser des ouvrages dans des conditions proches des situations de travail sous l’examen exigeant d’un jury de professionnels qui va scruter la qualité et la rapidité des réalisations, mais aussi le respect de la sécurité dans l’exécution des tâches. « Pendant ces 17 heures d’épreuves, les candidats doivent être à 200 %. Ils doivent maitriser le stress des délais à respecter tout en se sachant observés en permanence » explique Jérémy Théveney, formateur au CFA Eurespace. Un formateur qui parle en connaissance de cause pour avoir, lui-même, participé en tant que candidat avant d’être, depuis trois ans, juré de la compétition. Professeur de Mattis Roussiasse-Ganci tout au long de l’année, il a aussi été son coach pour le préparer, au mieux, aux Olympiades des métiers. Ayant la connaissance des attentes du jury, Jérémy Théveney a pu faire travailler son élève, en plus des cours en CFA, pour qu’il maitrise au mieux l’exécution des gestes techniques. Mais il lui a aussi donné quelques « ficelles » pour rester concentré tout au long de la compétition en rangeant, par exemple, ses outils pendant l’épreuve afin de rester concentré, de planifier la suite des opérations et de montrer également au jury que l’on est organisé et soigneux. « Il a même fait des joggings avec moi pour me préparer physiquement », sourit le compétiteur. Cet entraînement technique, physique et mental a été complété par deux stages réunissant les vainqueurs régionaux au Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive (CREPS) de Nantes. « Nous y avons beaucoup travaillé la concentration à base d’exercices de respiration et, bien sûr, le physique pour être en forme et les plus résistants possible », se souvient l’apprenti.
Un compétiteur qui, aux yeux de son coach, est prêt. Alors qu’un tiers seulement des candidats termine l’ouvrage demandé pendant l’épreuve, son apprenti est, selon le formateur, en capacité de respecter les délais imposés. « Il a toutes les qualités pour faire le moins d’erreurs possibles et il a comme avantage de rester concentré sur la durée sans montrer son stress », constate Jérémy Théveney. Et la motivation est bien là, pour le compétiteur comme pour son coach, tous les deux conscients des bénéfices d’une victoire aux WorldSkills. « Pour pouvoir exercer correctement le métier de technicien dans la gestion du froid, il faut au minimum six ans d’expérience sur le terrain » affirme l’apprenti. « La réussite à la compétition des métiers fait gagner 10 ans d’expérience aux candidats qui prouvent, en situation stressante de concours, qu’ils peuvent travailler vite et bien », complète son formateur. Avec en ligne de mire, une valorisation professionnelle sensible. « C’est un accélérateur de carrière pour permettre aux jeunes professionnels de prendre rapidement des responsabilités en entreprise et d’occuper des postes de responsables d’équipe ou de secteur », encourage le formateur.