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Participer aux Worldskills, une expérience formatrice
Lazhar Benchelloug et Hugo Marquez, deux apprentis de 23 ans en Master « Réseaux objets connectés et robotique » à l’IMERIR, ont remporté la médaille d'excellence à la 47ème finale mondiale des Worldskills catégorie « Industrie 4.0 » qui s'est déroulée du 10 au 15 septembre 2024 à Lyon.
Pour l’IMERIR, école de la CCI Pyrénées Orientales qui avait déjà eu des médaillés aux épreuves nationales de qualification pour les Worldskills mais pas en finale mondiale, la participation de ses deux apprentis est aussi une grande première. Une reconnaissance de l’excellence de cette formation aux technologies de l’industrie du futur.
Retour sur leur préparation aux mondiaux des métiers.
Pourquoi avez-vous décidé de suivre cette formation « Réseaux objets connectés et robotique » à l’IMERIR¹?
Lazhar Benchelloug (LB) : Les technologies m’ont toujours passionné. Mon cursus de formation en témoigne : Bac techno en électro-technique, BTS « Conception et réalisation de systèmes automatiques », Licence RAVI, « Robotique, Automatisme et Vision Industriels », suivie à Lyon. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai rencontré Hugo. J’ai trouvé pertinent de compléter ce parcours orienté physique et mécanique par une formation en informatique. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu rejoindre l’IMERIR, l’école de robotique et d’informatique de la CCI Pyrénées Orientales, un institut réputé qui prépare aux innovations de demain et dont les diplômés occupent des postes intéressants. L’école prépare notamment aux métiers de l’industrie du futur dite aussi industrie 4.0 qui est la catégorie dans laquelle nous concourrons lors des Worldskills. On est là au cœur de la transformation d’une activité industrielle qui s’est modernisée et est de plus en plus connectée et qui, avec l’industrie 5.0, a pour objectif de devenir plus durable et plus humaine en préservant au mieux les ressources.
Les Worldskills donnent de fait de la visibilité à l’excellence de l’industrie et y décrocher un titre vous donne de la crédibilité
Hugo et moi avons intégré la deuxième promotion de la Licence « Informatique spécialité robotique de prototypage » conçue en partenariat avec le CNAM ce qui est un label de qualité reconnu. Nous rentrons maintenant en deuxième année de Master « Réseaux Objets Connectés », toujours à l’IMERIR et toujours en partenariat avec le CNAM. Et pour la partie entreprise, je travaille chez Plastivaloire, un équipementier automobile à Saint-Marcellin, dans le département de l’Isère.
Hugo Marquez (HM) : Ma motivation était identique. Pour ma part, j’avais identifié dans un premier temps une école d’ingénieur en informatique mais mon entreprise d’accueil, MGA Technologies qui conçoit des machines sur mesure pour l’industrie 4.0, m’a incité à choisir une formation en informatique qui soit plus en phase avec le monde industriel et qui s’inscrive, idéalement, dans le prolongement de ma formation initiale centrée sur la robotique. L’IMERIR cochait toutes les cases ! Un choix que je ne regrette pas car l’école m’a permis de progresser dans la maîtrise de l’informatique appliquée à la gestion des données ou à la communication entre des machines, par exemple.
Quelle a été votre motivation à participer à la compétition des métiers Worldskills ?
LB : En fait c’était surtout la motivation d’Hugo. Qui d’autre que lui peut vous appeler à 6 h du matin un samedi pour vous demander tout de go si je ne voulais pas devenir champion du monde ? (sourire d’Hugo) Je me souviens de lui avoir dit non car on était déjà bien occupés entre nos cours et notre travail en entreprise. Mais bon, il faut croire qu’il est persuasif… Il avait vraiment envie de faire cette compétition. Il n’a pas été refroidi par nos deux tentatives sans succès aux Olympiades FANUC qui est le concours en « Robotique industrielle et en commande numérique » préparant aux Worldskills. J’ai fini par être convaincu : les Worldskills donnent de fait de la visibilité à l’excellence de l’industrie et y décrocher un titre vous donne de la crédibilité. On l’a vu avec le titre de champion de France qui nous a permis d’être reçus au Palais de l’Élysée. Ce challenge nous permet aussi de nous mesurer aux autres et de nous découvrir en situation de concurrence.
HM : Pour moi, le bénéfice de la compétition est évident : monter en compétences. Les épreuves, régionale puis nationale, m’ont déjà permis d’apprendre et de progresser en me mesurant aux autres. Certes, le stress de la compétition est réel mais il existe tout autant, voire plus, en entreprise. Participer aux Worldskills est une expérience formatrice. D’ailleurs, si j’avais connu plus tôt cette compétition, j’aurais tenté ma chance les années précédentes. Et puis, un titre national c’est déjà une ligne supplémentaire très remarquée sur un CV.
Pour réussir la compétition, il faut que l’on continue de croire en nous-mêmes !

Concrètement, en quoi consistent les épreuves de la compétition « Industrie 4.0 » ?
HM : On doit connecter un ordinateur en lui ajoutant par exemple des capteurs comme des cameras ou mettre en connexion deux équipements entre eux. Nous nous répartissons naturellement la tâche en fonction de nos affinités : je m’occupe par exemple de la programmation quand Lazhar prend en charge la gestion des réseaux. Chaque épreuve quotidienne dure quatre heures et ce pendant toute la durée de la compétition du 11 au 14 septembre.
LB : Il faut parvenir à gérer le public. Rien n’est plus stressant que de voir des gens vous observer pendant que vous travaillez, sans parler des personnalités qui visitent le salon…. Nous avons cependant bien été préparés par les organisateurs des Worldskills, tant physiquement que mentalement. Par ailleurs, depuis le début nous avons eu beaucoup de chance : plus de 85 % des sujets des épreuves étaient aussi nos sujets de cours ! En cela, l’IMERIR nous a préparé au mieux, sans oublier les conseils méthodologiques de nos professeurs. Après, pour réussir la compétition, il faut que l’on continue de croire en nous-mêmes !
Vous formez un binôme pour la compétition. Quelles sont, à vos yeux, les qualités principales de votre équipier ?
LB : Hugo est patient, curieux et très investi. Il peut passer des nuits entières à trouver la solution à un problème technique. Et d’ailleurs, qui d’autre peut appeler les gens à six heures du matin un samedi ? (rires)
HM : Lazhar, je le trouve calme, très organisé, curieux lui aussi et surtout passionné de nouvelles technologies.
Et pour l’avenir, qu’envisagez-vous de faire ?
LB : J’ai identifié trois voies possibles pour l’an prochain après la dernière année de mon Master : continuer de travailler dans mon entreprise d’accueil, poursuivre par un doctorat sur « l’optimisation de réseaux » ou « les réseaux et la cybersécurité » ou aller le faire aux États-Unis en espérant pouvoir ensuite travailler chez l’un des géants de la Big Tech. Cette troisième voie des GAFAM qui a aussi l’avantage d’être une expérience à l’international, est celle qui, évidemment, me tente le plus…
HM : Pour ma part, j’aimerais continuer au sein de MGA Technologies comme responsable de projet en automatisme industriel pour concevoir des machines sur-mesure dans l’industrie pharmaceutique ou dans le secteur des semi-conducteurs.
Les Worldskills 2024 en chiffres :
70 pays et régions représentés,
1 400 Compétiteurs, tous Champions nationaux dans leur métier,
60 métiers en compétition,
1 500 volontaires,
250 000 visiteurs.
La finale mondiale 2024 en images :
¹ L’IMERIR propose une filière complète en innovation numérique avec des formations du Bac+2 jusqu'au Bac+5 et un taux de placement de 100 % en Bac+5.