Suggestion d'articles





Concours CRECE : semer la graine de l’entrepreneuriat
En 2001, la CCI de Toulouse Haute-Garonne et la CCI Occitanie ont créé le concours régional des étudiants créateurs d’entreprises. Précurseur, le CRECE a ainsi contribué à rapprocher les mondes de l’entreprise et de l’enseignement supérieur. Il a, aussi et surtout, insufflé l’esprit d’entreprise aux étudiants et valorisé l’entrepreneuriat comme voie de réussite professionnelle. Présentation et bilan de l’opération par Caroline Rey, Directrice Entreprenariat et Financement des Entreprises à la CCI de Toulouse Haute-Garonne.
Quelle a été la motivation de la CCI Toulouse Haute-Garonne et de la CCI Occitanie en créant ce concours ?
Le concours est né d’un constat. En 2001, dans notre territoire, on parlait assez peu de création d’entreprises que ce soit par des jeunes diplômés ou par des salariés d’ailleurs. Avec le CRECE, nous avons voulu valoriser la voie entrepreneuriale comme possibilité de projet professionnel. Cette envie d’entreprendre, nous avons voulu la stimuler en incitant d’une part, les étudiants et les étudiantes à développer des projets d’entreprise et d’autre part, les professeurs à les accompagner dans leur démarches.

Caroline Rey
En vingt ans, les choses ont évolué très positivement. Lancé au départ avec sept établissements partenaires, le concours est maintenant soutenu par 18 établissements d’enseignement supérieur, soit quasiment tout l’écosystème éducatif de la région. Il mobilise des écoles d’ingénieurs, d’architecture ou de commerce à l’image de la Toulouse Business School qui a développé son incubateur « TBSeeds », et bien sûr, des universités.
Quels sont les profils des étudiants qui participent à ce concours ?
Deux profils se dégagent nettement : les étudiants qui portent un projet s’inscrivant dans leur cursus pédagogique et ceux et celles qui se projettent déjà dans le rôle de chef d’entreprise en imaginant un produit ou un service exploitable à terme. Cette deuxième catégorie de participants se développe de plus en plus. Il faut rappeler que le concours est ouvert aux étudiants des établissements partenaires mais aussi aux diplômés depuis moins d’un an. Ces derniers peuvent donc logiquement avoir des projets qu’ils souhaitent voir devenir opérationnels rapidement. Que le concours joue un rôle de tremplin pour le lancement immédiat d’un projet d’entreprise ou qu’il insuffle l’esprit d’entreprise pour une création d’entreprise dans quelques années, il remplit dans les deux cas son rôle. Notre objectif reste le même : semer la graine de l’entrepreneuriat.

Lauréates du premier prix 2021 (projet Croc Fork)
Depuis 2001, 380 dossiers préparés par plus de 1 000 étudiants
Comment se déroule le concours ?
Les établissements partenaires peuvent proposer deux dossiers de création d’entreprise en propre ou en collaboration avec une autre université ou école. Au total, une trentaine de dossiers sont présentés. Le concours a lieu au siège de la CCI sauf pendant la crise sanitaire qui nous a obligé à le conduire à distance. Chaque étudiant ou groupe d’étudiants remet un rapport écrit. La cohérence et la viabilité financière du projet sont évaluées par des jurys de professionnels composés d’avocats, d’experts-comptables, de banquiers et de chefs d’entreprise. Huit projets sont finalement sélectionnés pour « pitcher » pendant cinq minutes, l’après-midi lors de la deuxième partie du concours. Cela donne lieu à un classement des huit premiers lauréats complété par cinq prix « coups de cœur » pour valoriser les projets non retenus pour les « pitchs » mais qui se distinguent par leur originalité. Même si le concours ne comporte pas de catégories, deux thématiques se détachent dans les projets : le numérique, notamment sous la forme d’applications, et le développement durable.

L'animateur du concours avec un élu CCI membre du jury
Vingt ans après son lancement, quel bilan faites-vous du CRECE ?
Depuis 2001, 380 dossiers préparés par plus de 1 000 étudiants ont été sélectionnés. Plus de 350 000 euros de prix ont été attribués grâce au soutien des 14 partenaires financiers du concours. Tous les participants reçoivent un prix avec des gains en numéraire, dégressifs en fonction du classement des lauréats. Le premier prix décroche une récompense d’un montant allant de 4 000 à 5 000 euros. Les trois premiers bénéficient également de prestations d’accompagnement pour affiner et renforcer leur projet d’entreprise, délivrées par les experts de la CCI et d’un dispositif de mentorat par des chefs d’entreprise élus de la CCI. En vingt ans, 19 entreprises ont été créées. D’année en année, nous constatons une élévation de la qualité des projets. C’est une récompense et un encouragement à continuer…
In fine, l’entrepreneuriat a-t-il trouvé sa place dans les cursus d’enseignement ?
Effectivement, le monde de l’entreprise et de l’enseignement supérieur se sont rapprochés. Des chaires dédiées à l’entrepreneuriat se sont multipliées au fil du temps et les chefs d’entreprise interviennent plus fréquemment dans les universités. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a, de son côté en 2014, initié le programme Pépite qui vise à renforcer la culture entrepreneuriale et l’innovation dans l’enseignement supérieur via des actions de sensibilisation, de formation et d’accompagnement. Cela va dans le même sens que la dynamique que nous impulsons.
Pour en savoir plus :
le concours régional des étudiants créateurs d’entreprise
À découvrir le programme Pépite, réseau des étudiants entrepreneurs