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Bruno Rosik, gérant des Jardins de l'Arcadie (62) : « La normalité ne reviendra qu'à partir de juillet »

À partir du 19 mai 2021, et après six mois de fermeture en raison de la crise sanitaire, les restaurants devraient pouvoir rouvrir leurs portes. Bruno Rosik, gérant des Jardins de l'Arcadie (62), raconte comment il aborde cette reprise en fonction des spécificités de son établissement.

Pouvez-vous présenter votre restaurant ?

Les jardins d'Arcadie est un restaurant de 80 couverts, fondé à Lens, il y a neuf ans. Nous avons également des salons de réception qui permettent d'accueillir 200 personnes pour l'événementiel : mariages, séminaires, fêtes de famille…

Notre restaurant, qui compte 9 salariés, est spécialisé dans la gastronomie française traditionnelle.

Comment avez-vous fonctionné depuis la fermeture des restaurants fin octobre ?

Nous avons mis en place la vente à emporter le weekend (vendredi, samedi, dimanche). Nous avons donc établi des menus que les gens venaient chercher. Cela a très bien marché et nous a permis d'avoir une nouvelle clientèle qui ne fréquentait pas forcément le restaurant, comme des familles avec des jeunes enfants qui n'ont pas forcément les moyens ou la possibilité de venir en temps normal. Là, ils pouvaient faire venir le restaurant à la maison. Par ailleurs, la ville de Lens a mis en place un village des restaurateurs. Nous sommes donc une vingtaine de restaurateurs à y vendre à emporter le midi : cela marche très fort

Comment abordez-vous la reprise de votre activité à l'annonce du calendrier de déconfinement ?

Nous n'allons pas rouvrir le 19 mai, car en raison du couvre-feu nous ne travaillerions qu'à midi, donc à 50%. De plus, pour nous qui sommes dans le Nord, c'est la double peine car c'est trop risqué de compter sur les terrasses en raison de la météo. Donc si je devais acheter de la marchandise pour finalement ne pas vendre, ce serait pire.

Nous ouvrirons donc à partir du 9 juin et d'ici-là nous continuerons la vente à emporter, comme beaucoup de nos collègues sur Lens.

Par ailleurs, nous avons beaucoup de mariages prévus initialement en juin et qui sont reportés, à cause du couvre-feu à 23h. Nous savons que la normalité ne reviendra donc qu'à partir de juillet, quand le couvre-feu et les jauges seront supprimés.

J'aurais préféré une ouverture complète à partir d'une date précise, et non pas par étape. Car ce n'est pas équitable au niveau de la profession, entre ceux qui n'ont pas de terrasse, ceux qui ne peuvent pas compter sur la météo…

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Quel est votre état d'esprit en perspective de votre réouverture ?

Ma grosse inquiétude concerne mes salariés. Certains sont partis travailler ailleurs pendant le confinement, dans des groupes tels Amazon. Ils y ont découvert un autre rythme de vie professionnels et ne souhaitent pas revenir en restauration où on travaille en soirée et le weekend. Je cherche donc du personnel pour le service et en cuisine sans être sûr de trouver car nous sommes très nombreux à chercher. La période est compliquée car les jeunes ne sortiront d'école qu'en juillet.

Je suis inquiet aussi car on ne sait pas comment les consommateurs vont réagir. Certains sont sans doute impatients de revenir au restaurant mais d'autres auront pris d'autres habitudes avec le click-and-collect et je ne suis pas sûr qu'ils voudront forcément retourner au restaurant. Certains seront inquiets et prudents vis-à-vis du virus. Donc, une fois l'effet « réouverture » passé, il faudra voir comment les consommateurs se comportent dans la durée.

Avez-vous été accompagné par la CCI durant cette période ?

J'ai profité de cette période pour suivre un programme Booster, proposé par la CCI Artois, sur le Document unique d'évaluation des risques professionnels. C'était un gros travail que je n'avais jamais fait et désormais nous sommes dans les règles. Par ailleurs, je suis vice-président de la CCI Artois donc je suis très informé en ce qui concerne les aides, mais j'ai incité mes confrères à se rapprocher de la CCI pour se faire accompagner, que ce soit sur des programmes Booster ou des dossiers de demande d'aides.


Pour en savoir plus :

Les Jardins de l'Arcadie

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Mis à jour le 17 juin 2021