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Bioviva : changer les habitudes par le jeu
La PME montpelliéraine fabrique des jeux de société éco-conçus pour sensibiliser au respect du vivant et développer la bienveillance, l’écoute et le partage. Entreprise engagée depuis plus de 20 ans, elle rencontre un franc succès.
Des investissements records dans les start-up
A l’ouest, la métropole de Toulouse fait battre son cœur. A l’est, c’est la métropole Montpellier Méditerranée qui s’en charge. Le territoire occitan a vu naître près de 55 000 nouvelles entreprises en 2017. La même année, les start-ups de la région ont battu un record en matière de levées de fonds : 79 millions d’euros d’investissements ont été enregistrés. L’Occitanie se classe ainsi au 3ème rang national. C’est dans la dynamique ville de Montpellier qu’en 2000 Jean-Thierry Winstel a choisi d’implanter Bioviva, son entreprise de jeux de société pédagogiques et éco-conçus, quatre ans après sa création en Lorraine.
Apprendre le respect de soi, des autres et du monde
Pour cet ingénieur agronome, tout est parti de « l’impérieuse nécessité de changer notre regard et notre rapport au monde ». « Le respect de soi, des autres et du monde passe par le questionnement, affirme Jean-Thierry Winstel. On ne naît pas respectueux du vivant, on a besoin de l’apprendre et de se l’approprier ». Mais il alerte sur le risque de verser dans les discours culpabilisants et catastrophiques. Voilà pourquoi ce passionné de nature s’est lancé dans la création de jeux de société. « Le jeu est un outil puissant pour changer les habitudes dans la joie et la bonne humeur », assure-t-il.
Plus de 5 millions de jeux vendus
Depuis 1996, Bioviva a développé 5 collections de produits. Des « Défis Nature », pour mieux connaître la biodiversité ; des jeux d’énigmes sur diverses thématiques ; des jeux sociétaux élaborés avec des centres de recherche pour apprendre, par exemple, à gérer les ressources naturelles ; des activités pédagogiques développées avec des pédopsychiatres ; ainsi que des références devenues cultes comme « Bioviva », pour « partir à la découverte des merveilles de la Nature ». L’entreprise montpelliéraine a aussi développé une activité B2B avec la conception de jeux personnalisés pour les distributeurs de jouets ou les entreprises. Plus de 5 millions de jeux ont été vendus depuis sa création. En progression, le chiffre d’affaires 2018 devrait s’établir autour de 3,65 millions d’euros.
Made in France et engagement RSE
Transmettre des valeurs, c’est bien. Montrer l’exemple, c’est encore mieux. Depuis plus de 20 ans, Bioviva fabrique entièrement ses jeux en France et est engagé dans la RSE. « Le Made in France s’est tout de suite imposé, témoigne le fondateur de l’entreprise. Je pense qu’il est important de maîtriser la fabrication et la transparence de la production d’une part, et de limiter l’impact environnemental et social d’autre part. » Les jeux sont donc produits à une centaine de kilomètres du siège, à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), à partir de matériaux respectueux de l’environnement : papier et carton labellisés FSC, encres à base végétale... Les fournisseurs de matières premières sont soigneusement sélectionnés. « Nous sommes prêts à payer plus cher à condition qu’il y ait un engagement de leur part », témoigne Jean-Thierry Winstel. Les choix de l’entreprise, perçus comme utopiques à l’origine, commencent à devenir un atout vis-à-vis de la concurrence.
« A travers la ligne éditoriale de nos jeux et notre démarche d’éco-conception, nous voulons montrer qu’une entreprise peut être créatrice de richesse globale, résume l’entrepreneur. Nous avons l’impression de prendre les choses par le bon bout et d’être du côté de la solution ».
Et parce que les savoirs et les valeurs transmis par l’entreprise doivent être rendus accessibles à tous, celle-ci a créé sa fondation « Fondation Bioviva » avec pour but de « venir en aide aux personnes en situation d’exclusion grâce à l’éducation ». Avec les dons de particuliers et d’entreprises, les jeux ont été adaptés et traduits en arabe, puis plus de 10 000 exemplaires ont été envoyés et diffusés par des ONG dans des camps de réfugiés en Irak, Jordanie, Syrie et Liban.
Un succès récompensé
Depuis la sortie de son premier jeu de société, Bioviva récolte une moisson de récompenses. C’est grâce à ce succès que la PME de 20 personnes a pu se développer. « Souvent, les prix que l’on gagne sont des accompagnements, explique Jean-Thierry Winstel. Par exemple le prix Marco Polo de l’Export nous a permis d’envoyer une personne en Angleterre durant trois mois afin d’y préparer l’export de nos produits ».
L’export est justement un axe de travail majeur pour l’entreprise. « Le marché français ne va pas bien car les distributeurs de jouets sont en difficulté, explique Jean-Thierry Winstel. On ne peut plus dépendre uniquement des distributeurs. Voilà aussi pourquoi nous venons de mettre en place notre propre boutique en ligne ». En 20 ans de développement, Jean-Thierry a pu s’appuyer sur les chambres de commerce. « A la CCI, il y a une vraie compréhension de la vie des PME et une volonté forte d’accompagner, de former et de conseiller, témoigne-t-il. J’y ai trouvé des réponses à mes besoins. »
L'Occitanie
Avec ses 13 départements, un record en France, elle est plus grande que l’Irlande. L’Occitanie est désormais la deuxième région de France en termes de superficie et compte 5,7 millions d’habitants. Carcassonne, Rocamadour, Lourdes, Collioure… ses nombreux charmes attirent chaque année plus de 30 millions de touristes. 44 stations de sports d’hiver, 24 stations thermales, 200 kilomètres de côtes ponctuées de 20 stations balnéaires : il y en a pour tous les goûts !
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