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Arnault Comiti : « Qualiopi, un défi collectif à relever et une démarche continue d’amélioration. »
Le Centre de Formation du Développement durable et de l’Environnement (CFDE) de CCI France a obtenu la certification Qualiopi le 4 décembre 2021. Arnault Comiti, son responsable, revient sur les enjeux et le processus de certification
Pourquoi avoir engagé le CFDE dans la démarche Qualiopi ?
Pour rappel, le CFDE forme les administrations de contrôle des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement ICPE) et les ingénieurs et techniciens de l’environnement travaillant dans les entreprises privées ou les bureaux d’études. Notre organisme avait déjà obtenu la certification DataDock qui présentait des points communs avec Qualiopi, mais aussi une grande différence. Alors qu’il « suffisait » de constituer un dossier de preuves avec DataDock, la démarche Qualiopi va beaucoup plus loin puisqu’il faut prouver lors de l’audit que les procédures sont réellement mises en œuvre dans la pratique et dans le fonctionnement quotidien du centre de formation.
Les fonds publics représentent 80% de notre chiffre d’affaires
Le CFDE s’est engagé vers la certification Qualiopi pour trois raisons principales :
- en premier lieu, le respect de la réglementation : les formations du CFDE portant, tout à la fois, sur le droit de l’environnement et sur des aspects très techniques, le CFDE se devait de respecter la réglementation à la lettre.
- la deuxième raison est économique : l’accès aux financements publics ou mutualisés nécessite dorénavant l’obtention de la certification Qualiopi. Ces fonds publics représentent 80% de notre chiffre d’affaires. Nous ne pouvions pas, bien évidemment, en faire l’économie. Pour information, le CFDE a remporté plusieurs appels d’offres du Ministère de la Transition écologique (MTE) et a pour partenaires des organismes comme INERIS, le BRGM, les Agences de l’eau, l’ADEME, l’ATEE, Atout Chimie…
- la dernière raison porte sur l’exemplarité de nos pratiques : le CFDE est très attaché à la qualité de ses formations, tant en présentiel qu’en distanciel. Comme nombre de centres de formation des CCI, engagés eux aussi dans Qualiopi, nous avons ainsi eu le souci, pendant la crise sanitaire, de garantir la meilleure qualité possible de prestation en adaptant nos pratiques aux contraintes de l’éloignement des stagiaires.
La préparation de l’audit et la réalisation de l’audit lui-même ont-elles été longues et lourdes ?
Le CFDE a obtenu sa certification le 4 décembre 2021, après avoir passé un audit blanc le 7 octobre 2021 et l’audit de certification les 8 et 9 novembre 2021. À l’issue de l’audit final, l’auditeur-certificateur a remis un avis favorable et n’a relevé aucune non-conformité, ni majeure, ni même mineure. Si l’audit n’a pas été chronophage, sa préparation l’a été. Le processus de certification s’est écoulé sur environ un an. Nous avons été accompagnés pendant cette période par le Centre Inffo. La préparation a mobilisé l’ensemble de l’équipe du CFDE mais également nombre de services de CCI France : la Direction mutation de l’offre de services, le Secrétariat général, le Pôle RH, le Pôle data, la Direction de la communication et la Direction services informatiques. Ce lourd travail préparatoire a été conduit en trois phases : l’appropriation du référentiel, l’analyse de l’état des lieux des pratiques et des procédures existantes et l’amélioration de ces dernières en vue de l’audit. Ces trois étapes ont été la clé d’un déploiement réussi de la démarche.
Si l’audit n’a pas été chronophage, sa préparation l’a été.
Sur quels critères de la certification avez-vous dû travailler le plus ?
Le CFDE n’a pas attendu Qualiopi pour mener une réflexion et identifier des actions d’amélioration continue. Mais la démarche Qualiopi nous a invité à enrichir certaines de nos pratiques. À titre d’exemple, nous analysons, systématiquement et dans le détail, les retours des stagiaires à l’issue des formations. Qualiopi a ajouté à cela l’exigence du recueil des appréciations des formateurs et de la satisfaction des entreprises dont les stagiaires sont issus ainsi que des financeurs comme les OPCO.
Le travail mené sur le handicap a permis de rendre inclusives les formations du CFDE.
Il y a clairement un point du référentiel qui nous a fait progresser c’est l’indicateur du handicap qui est transverse à plusieurs critères. Nous avons désigné un référent Handicap au sein du CFDE, son responsable, et reconnu cette mission dans sa fiche de poste, suivi plusieurs formations auprès de l’Agefiph et recensé dans un annuaire, la liste des « personnes ressources » pouvant accompagner le CFDE dans la prise en compte des stagiaires en situation de handicap. Le travail mené sur le handicap a permis de rendre inclusives les formations du CFDE.
Comment considérez-vous cette démarche : un passage obligé pour avoir accès aux financements publics ou l’occasion d’améliorer vos pratiques pour rassurer vos prospects et clients ?
Pour notre équipe, qui ne compte que sept personnes, la démarche est, comme on l’a vu, assez lourde. Cependant, au lieu de la vivre comme une contrainte, nous l’avons abordée comme un défi collectif à relever et une démarche continue d’amélioration. Notre objectif était de faire reconnaitre officiellement la qualité de nos prestations dans un marché de la formation très concurrentiel. Nous espérons que l’obtention de cette certification va conforter notre crédibilité auprès de nos clients et convaincre nos prospects du sérieux de nos prestations. Si c’est le cas, Qualiopi nous aura alors aussi servi commercialement.
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