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« Aider les acteurs du tourisme et de la montagne à travailler ensemble »
Sur tout le territoire, dans le réseau des CCI locales et régionales, des experts mettent leurs compétences et leur énergie au service des entreprises et des entrepreneurs. Rencontre avec Francis Fiesinger, manager stratégie Tourisme Montagne à la CCI de Grenoble.
En quoi consiste votre métier ?
Une grande partie de mon activité se traduit par de l’action collective au travers de l’animation de réseaux professionnels. Je suis animateur de deux communautés qui utilisent des plates-formes Ecobiz créees par la CCI de Grenoble : le club Grenoble Ecobiz Tourisme et le club Euro Alpin. Le premier rassemble les acteurs de la filière touristique de l’Isère (hébergeurs, distribution, agences de voyage, prestataires de loisirs…), afin qu’ils se connaissent et travaillent ensemble. Le périmètre du second club est élargi à l’arc alpin : il réunit les acteurs de la montagne, entreprises, territoires et porteurs de projets.
J’anime donc ces deux communautés : je les sollicite, les alimente avec de la veille diffusée sur les réseaux sociaux et sur des sites web, je crée de la confiance dans le réseau. J’ai tout de suite compris que le web et les médias sociaux étaient une carte à jouer pour le secteur du tourisme. J’organise aussi des ateliers sur des points très opérationnels : le financement, la commercialisation, les plans d’actions, la connexion avec des contacts… ; ainsi que des temps forts, des forums pour faire vivre ces réseaux. Cela fait 17 ans maintenant que ces clubs existent, donc j’essaie d’innover dans le format des rencontres. Les deux clubs réunissent maintenant 300 professionnels !
À quoi est consacré le reste de votre activité ?
Une deuxième partie de mon activité est consacrée à du conseil et des études pour des entreprises ou des collectivités. Je les aide à trouver des solutions pour construire des offres ou structurer leurs services, je réalise des études économiques touristiques… Et enfin, je réponds aux sollicitations des entreprises notamment concernant la démarche qualité. J’accompagne une dizaine d’entreprises par an dans l’obtention de la marque Qualité tourisme.
Le principe de la démarche Qualité tourisme est une prise de conscience de l’entreprise dans un processus global d’amélioration. Par exemple, dans le cas des Caves de Chartreuse, un site accueillant 70 000 visiteurs annuels à Voiron, le dirigeant souhaitait réorganiser son offre et faire en sorte que tout le monde dans l’équipe ait des exigences de qualité. Nous avons donc observé et évalué l’ensemble du parcours du client sur le site, à l’aide d’une check-list d’environ 300 points de contrôle concernant la signalétique, l’accueil téléphonique et physique, l’organisation de la visite, la propreté des lieux etc. J’ai ensuite effectué une restitution, en soulignant les points d’amélioration, et proposé un plan d’action. Pour finir, j’ai aidé l’entreprise à trouver des solutions pour répondre au plan d’action.
Quelles sont les spécificités de votre territoire concernant le tourisme ?
À Grenoble, il s’agit surtout de développer de tourisme d’affaires. Nous avons aussi une forte activité montagne avec 25 stations réparties sur le territoire : familiales, de taille moyenne ou d’envergure internationale. Il y a une grande diversité qui fait du territoire un lieu d’expérimentation, même si c’est compliqué de faire en sorte que tout le monde se sente concerné.
Quels sont les enjeux dans le secteur touristique aujourd’hui ?
Aujourd’hui la question qui se pose est : comment allons-nous anticiper la prochaine transition écologique et faire évoluer les modèles économiques et sociaux ? Ma crainte est que l’urgence climatique nous impose des restrictions et complique le travail des acteurs du tourisme. Par exemple, à cause du réchauffement et de la fonte du pergélisol*, 600 structures de remontées mécaniques en Auvergne-Rhône-Alpes sont concernées et nécessitent d’être contrôlées. Pour plus de cent d’entre elles, il va falloir investir dès cet hiver ! D’un autre côté, la transition écologique nous amène aussi des opportunités. Comme l’a dit Stéphane Mallard au Forum Ecobiz du 8 octobre, les solutions ne viennent pas de l’intérieur. Il va falloir aller les chercher dans d’autres territoires, dans d’autres secteurs…
Qu’aimez-vous dans votre métier ?
J’aime la diversité que m’offre mon métier. Cela nécessite de se remettre en question en permanence et d’innover. J’ai toujours envie de monter des projets qui m’intéressent. Par ailleurs, j’apprécie l’esprit de famille qui règne dans le tourisme. Les acteurs sont fidèles, font des retours et travaillent dans un esprit de co-construction avec leurs partenaires.
*pergélisol : Zone du sol ou du sous-sol, gelée en permanence et complètement imperméable
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