Les métiers du numérique et de l'informatique
La transformation numérique de l’économie nécessite de nouvelles compétences en nombre et en profils variés au sein des sociétés prestataires de services informatiques comme chez leurs clients. Des postes à pourvoir rapidement !
L’effet d’une bombe, une déflagration qui a secoué l’ensemble de l’économie mondiale. C’est l’image régulièrement employée pour décrire l’impact de la diffusion massive de l’intelligence artificielle (IA), rendue populaire par les modèles d’intelligence générative comme ceux de ChatGPT ou Copilot. On a rapidement parlé de quatrième révolution industrielle tant les conséquences de cette technologie de rupture ont été, peu de temps après son expansion au début des années 2020, profondes et généralisées. Les systèmes d’intelligence artificielle qui simulent l’intelligence humaine, affectent nombre d’usages : reconnaissance d’images, vocale et faciale, assistance, traduction, production de messages ciblés, traitement massif de données, détection de cyberattaques…Autant de déclinaisons qui ouvrent des perspectives de croissance et de productivité dans tous les secteurs d’activités et pour toutes les entreprises et pas seulement les plus grandes.
Si des emplois sont effectivement menacés par la généralisation de ces nouveaux outils, d’autres vont apparaitre. Mais surtout, plus globalement, la maîtrise de cette nouvelle technologie s’impose quels que soient les métiers. « Votre emploi ne sera pas supprimé par l’IA, mais vous pourriez être remplacé par quelqu’un qui maîtrise mieux ses outils ! ». L’alerte partagée constitue surtout une incitation à se former…
La révolution numérique est, de fait, globale et mondiale. La transformation digitale en cours affecte toutes les entreprises, PME et TPE comprises, et tous les secteurs. Peu de fonctions dans les organisations – dans les entreprises mais aussi les administrations, les collectivités territoriales ou les associations – échappent aux conséquences de cette numérisation de leurs outils et services. Citons, à titre d’exemple, des domaines aussi différents que la gestion, la comptabilité, la GRH, la logistique, la communication, le marketing ou bien encore la production ou la vente.
L’expérience client
Cette révolution numérique se matérialise par des changements technologiques majeurs : l’expansion et la puissance des réseaux informatiques, la diversification des supports avec une communication de plus en plus mobile (généralisation des smartphones) et l’apparition de nouvelles technologies (internet des objets facilitant leur connexions et donc l’échange de données, le big data, l’intelligence artificielle de machines simulant l’intelligence humaine…).
Avec comme mantra « l’expérience client », les entreprises ont cherché à repenser leur offre pour être en phase avec les nouvelles attentes de leur clientèle. Elles ont aussi revu leur communication numérique pour faciliter le parcours client et transformer la visite sur le site en achat. Nombre d’entreprises ont, enfin et surtout, voulu tirer le meilleur parti des données sur leur clientèle que les technologies permettent de récolter. Les sollicitations téléphoniques, les visites du site internet ou des réseaux sociaux de l’entreprise, les ventes de produits ou de services, toutes ces opérations des client.e.s sont suivies, analysées et exploitées pour adapter en conséquence l’offre.
Métiers en tension
Pour accompagner cette transformation par le numérique du fonctionnement des entreprises, de nouveaux métiers sont apparus et de nouveaux emplois ont été créés. Ces métiers et emplois concernent, tout à la fois, les prestataires de services informatiques comme leurs clientes, les entreprises de l’économie dite traditionnelle.
Ils travaillent à l’acquisition de trafic sur le web, au marketing relationnel de la société pour mieux comprendre les besoins de la clientèle et mieux la fidéliser, gèrent les réseaux sociaux, font de la veille d’informations, de la gestion et de l’analyse de données ou s’assurent de la protection informatique de l’entreprise et de ses données, les nouvelles missions de ces spécialistes du numérique sont variées. À ces fonctions s’ajoutent aussi des métiers plus techniques : le développeur, le designer UX (expérience utilisateur) ou UI (interface utilisateur), le game designer, l’intégrateur web, l’animateur 3D ou bien encore le référenceur web.
Un secteur encore trop masculin
Ces métiers en plein développement sont aussi des métiers en tension. France Stratégie a évalué à 180 000 le nombre des emplois à pourvoir dans l’informatique et la recherche d’ici 2030. Les talents se font rares. Les ingénieurs en informatique sont ainsi classés en tête des métiers en expansion, tous secteurs d’activité confondus, à l’horizon 2030 par l’organisme public d’analyse prospective. Comme le souligne France Stratégie, « les perspectives de recrutement seraient donc importantes pour les professionnels du numérique au sein des entreprises de la filière comme au sein d’entreprises utilisatrices de ces technologies (banque, assurance, éducation, formation, santé, médias, commerce, industrie, transport, etc.) ». C’est la raison pour laquelle l’État avec la « Grande école du numérique » labellise plus de 340 formations partout en France pour proposer des sessions de formation aux métiers du numérique. Des entreprises de l’économie sociale et solidaire comme Simplon.com forment aussi des demandeurs d’emplois à la programmation informatique. L’objectif est aussi d’inciter les jeunes femmes à s’engager dans un secteur du numérique encore très masculin. L’Union européenne a ainsi pointé du doigt en 2020 que 18 % seulement des spécialistes des technologies de l’information et de la communication étaient des femmes.
De fait, les salariées sont davantage affectées aux fonctions supports que présentes dans les métiers d’ingénieurs ou dans la recherche et le développement. La numérisation de l’activité économique est génératrice d’emplois en nombre et qualité. C’est tout particulièrement le cas de la cybersécurité qui vise à garantir la confiance dans les outils et les réseaux informatiques. Face à l’explosion du risque de cyberattaques en tout genre, on dénombrait en 2022 pas moins de 350 000 postes non pourvus dans la cybersécurité en Europe.
Dans les entreprises qui conçoivent et exploitent des systèmes d’information, dans celles qui éditent des logiciels ou qui conseillent les entreprises sur leur stratégie numérique et leur choix de matériels informatiques, des emplois d’avenir sont à pourvoir. Et rapidement !
Le saviez-vous ?
26 %
le pourcentage de femmes dans les entreprises du numérique (contre 53 % dans les autres branches d’activité) ¹
90 %
des start-ups sont fondées par des équipes entièrement masculines ²
94 %
des emplois ont une composante numérique ⁴
54 %
des européens ne détiennent pas les compétences numériques de base ³
54% des entreprises françaises victimes d’une cyberattaque en 2021 ⁶
70 %
PME françaises sont engagées dans la transformation numérique de leur organisation ⁵
12 ème
position de la France en Europe en matière de numérisation de la société ³
Sources :
¹ Étude sur l’attractivité des métiers du numérique, Syntec Numérique, 2023
² Baromètre Boston Consulting Group, Sista et Conseil national du numérique, 2024
³ Rapport DESI de l’Union européenne, 2024
⁴ Livre blanc « L’essor des emplois numériques à l’échelle mondiale », World Economic Forum, 2024
⁵ Cegid (conseil en solutions de gestion), 2024.
⁶ Baromètre de la cybersécurité en entreprise, CESIN, 2024