Les métiers du patrimoine, du tourisme et d'art
Première destination touristique mondiale, la France peut s’appuyer sur ses atouts culturels, spécifiquement patrimoniaux, pour continuer de faire de la filière touristique et des métiers d’art une source importante de revenus. Mais les secteurs du tourisme et du patrimoine sont aussi générateurs de métiers variés, passionnants et en pleine évolution.
100 millions ! C’est le nombre de visiteurs étrangers que la France aimerait pouvoir accueillir chaque année. Un objectif atteignable pour la première destination touristique mondiale qui a déjà enregistré en 2023 une fréquentation de 86 millions de Touristes internationaux.
La richesse de notre patrimoine historique, culturel et gastronomique attire traditionnellement dans notre pays cette clientèle internationale. Elle suscite aussi l’envie de nos compatriotes de redécouvrir, différemment, la diversité de nos paysages et de vivre de nouvelles formes de vacances. À cet égard, le déploiement du numérique a permis aux professionnels du secteur (offices de tourisme, agences de voyage, centres de vacances, hôteliers, organisateurs de séjours…) d’imaginer de nouvelles offres centrées sur « l’expérience client ». La créativité est au pouvoir en la matière. Il n’est qu’à voir les offres de plus en plus diversifiées d’hébergement, dans des lieux, de plus en plus, insolites. Citons les cabanes en l’air, perchées dans les arbres, les cabanes flottantes sur les lacs, les tipis ou bien encore les yourtes.
La vague du numérique
Cette évolution de l’offre touristique se traduit par un enrichissement de métiers classiques du secteur et fait aussi la part belle à des à nouvelles compétences, notamment numériques. Ainsi en est-il du traditionnel métier de « chef de produits touristiques » chargé d’imaginer des forfaits et séjours qui sont ensuite proposés aux agences de voyages qui les commercialisent. Ainsi en est-il aussi de fonctions plus récentes comme celle des « data analystes » qui exploitent des bases de données pour identifier les tendances de consommation permettant de nourrir des stratégies marketing ciblées.
La numérisation des offres constitue une tendance forte du secteur. Selon le baromètre Opodo 2023, 76 % des Français en 2022 avaient préparé leur voyage sur internet et 56 % réservé leur séjour en ligne. Le poids et l’influence des plates-formes de réservation hôtelière ( Booking ou Airbnb par exemple) démontrent la place grandissante du e-tourisme. Les incubateurs du secteur, à l’image du Welcome city lab installé à Paris, favorisent aussi la croissance de start-ups proposant de nouveaux services à la clientèle. Conséquence, au sein de ces start-ups ou chez les professionnels du tourisme et du patrimoine, des postes se créent pour accompagner la transformation digitale du secteur et faire évoluer l’offre de prestations à l’image des développeurs, community managers ou responsables marketing web.
Marques de territoire
La fréquentation des hôtels, les restaurants, les musées, les monuments historiques et les sites touristiques, très dépendante de la conjoncture économique, bénéficie aussi de la dynamique provoquée par la tenue de grands évènements dans notre pays. La multiplication des grands rendez-vous culturels (expositions de peinture ou thématiques comme sur l’Egypte ancienne) et des rencontres sportives organisées en France (de l’Euro de foot de 2016 aux Jeux Olympiques de 2024 en passant par la Coupe du monde de Rugby en 2023) dope l’activité touristique et génère des retombées économiques importantes en termes de chiffre d’affaires et d’emplois. À titre d’exemple, 600 000 visiteurs étrangers sont attendus en France pour assister aux matchs de la Coupe du monde de Rugby et découvrir les atouts touristiques des 10 villes hôtes de la compétition. Sans compter la fréquentation mondiale de la capitale française (plus de 15 millions de visiteurs prévus) pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
L’optimisation des retombées économiques incombe aux organisateurs de ces évènements sportifs ou culturels. Qu’ils travaillent en entreprise, en agence ou pour leur propre compte, ils assurent la gestion de tout ou partie d’un évènement depuis la recherche des sites et lieux de visites, l’organisation des déplacements, la gestion des plannings et jusqu’au budget des opérations.
Si la France est sur la plus haute marche du podium en termes de fréquentation, elle n’est que sur la troisième place en volume de dépenses des touristes étrangers. C’est l’autre défi à relever pour notre pays. Pour y parvenir, l’enjeu est d’allonger la durée de séjour des visiteurs. On constate ainsi l’apparition de marques de territoire fédérant les acteurs territoriaux du tourisme pour donner envie aux touristes de découvrir la France au-delà de la capitale, des plages du débarquement et des châteaux de la Loire…
Tourisme culturel et de savoir-faire
Pour ce faire, les professionnels peuvent s’appuyer sur le patrimoine culturel de notre pays. La moitié des touristes étrangers visite habituellement au moins un site culturel de notre pays. La présence de 44 000 monuments historiques, de 1200 musées et de 202 villes et pays d’art et d’histoire sur notre territoire génère une activité importante pour l’ensemble de la filière touristique avec en première ligne les animateurs et guides conférenciers. Mais ils ne sont pas les seuls à profiter de la manne touristique. L’ensemble des métiers d’art (bijoutiers, céramistes, horlogers, ébénistes ou vitraillistes…) font connaître leurs réalisations aux vacanciers. Et tout au long de l’année, les artisans décorateurs ou costumiers exercent leurs talents au bénéfice des représentations culturelles. Ces métiers d’art, pratiqués par des passionnés qui ont le goût du travail bien fait et un sens artistique prononcé, offrent des débouchés variés. Les artisans d’art qui travaillent les couleurs pour en faire des matières et les matières pour qu’elles prennent forme, exercent leurs talents dans des univers divers (des entreprises aux salles de spectacles) et pour des objectifs multiples (création, tradition, restauration).
Revendiquée également comme « une exception culturelle française » par le ministère de l’Économie et des Finances, le tourisme de savoir-faire vise à valoriser le talent des artisans mais aussi l’excellence de la fabrication industrielle. L’État se fixe d’ailleurs pour objectif de doubler en cinq ans le nombre de visiteurs d’entreprise. En 2023, 20 millions de visiteurs environ (+ 25 % par rapport à 2019) ont été accueillis dans 3 500 entreprises (contre 2 000 en 2019).
Le tourisme, le patrimoine et les métiers d’art constituent sans nul doute une filière d’avenir pour le pays et pour ceux et celles qui, attachés à leur territoire, souhaitent y travailler.
Le saviez-vous ?

45 991
monuments historiques en France ²


3 millions
de salariés directs et indirects dans le tourisme ¹

60 000
entreprises œuvrant dans le secteur dans plus de 38 métiers d’art ⁵

7,5 %
part du tourisme dans le produit intérieur brut national en 2021 ²

11 millions
de visiteurs des monuments historiques en 2021 ⁴

50 %
des métiers d’art s’exercent dans l’ameublement, la bijouterie et l’horlogerie ⁵
150 000
personnes exerçant un métier d’art (198 métiers d’art) ⁵
Sources :
¹ Atout France, 2024
² La Banque des territoires, 2024
³ Commission des monuments historiques, ministère de la culture, 2024
⁴ Centre des monuments nationaux, 2024
⁵ L’institut supérieur des métiers, 2024