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Team Anjou : Le tandem olympique du département et la CCI du Maine-et-Loire
Le monde du sport et celui de l’entreprise partagent des valeurs communes. Sous l’impulsion de la CCI, des entreprises du Maine-et Loire ont donc logiquement décidé de soutenir financièrement la préparation des sportifs de haut niveau du département pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. Le fonds de dotation de la CCI, Mécèn’Elite, va doubler les ressources de la Team Anjou mise en place par le Conseil départemental pour aider 24 athlètes et faire rayonner le territoire aux JO Paris 2024 et, au-delà, à ceux de Los Angeles en 2028.
L’Anjou est aux Jeux, faisons-le savoir ! C’est, en résumé, le leitmotiv du Conseil départemental et de la CCI du Maine-et-Loire qui ont décidé d’unir leurs moyens en faveur de la Team Anjou, une initiative de la collectivité locale lancée en 2022, pour soutenir le sport de haut niveau dans le territoire. Les deux institutions ont conclu, en octobre 2023, une convention pour faciliter les dons d’entreprises mécènes via le Fonds de dotation Mécèn’Elite, porté par la CCI pour faciliter l’accompagnement extra-sportif et la reconversion des athlètes.
À l’instar de la renommée internationale de l’Anjou en matière d’équitation (le cadre noir de Saumur, le championnat du monde pour les jeunes chevaux le Mondial du Lion), la collectivité entend afficher avec la Team Anjou, l’image d’un territoire sportivement dynamique. « La Team Anjou réunit 24 champions sélectionnés sur la base de leur performance sportive mais aussi de leur personnalité, en reflétant la diversité du sport de haut niveau en Maine-et-Loire : sport et parasport, individuel et collectif avec une parité absolue d’hommes et de femmes » explique Hugo Chevreux, chargé de développement sportif et de l’animation de l’équipe, sans oublier la place faite aux talents en devenir. « Dans la Team, nous avons en tennis de table avec Matéo Bohéas un vice-champion paralympique de tennis de table aux JO de Tokyo en 2021, il est susceptible de viser une nouvelle médaille cette année. Mais, ajoute Hugo Chevreux, aussi la relève, avec son coéquipier de club aux Loups d’Angers, Nathan Pilard qui, à 16 ans, est déjà membre de l’équipe de France et qui regarde, lui, vers Los Angeles en 2028… »
La galère des champions
Doté d’un budget de 80 000 euros, le dispositif a pour vocation d’apporter une aide financière aux champions sous la forme d’une subvention annuelle d’un montant variant de 2 000 à 8 000 euros en fonction de leur niveau d’excellence sportive. Un complément utile et parfois même indispensable pour des sportifs dont certains sont encore étudiants ou ne disposent pas d’un emploi générant des revenus suffisants. « Personnellement j’ai eu la chance, dès la fin de mes études, de pouvoir me consacrer entièrement à ma préparation sportive grâce au soutien du dispositif « l’armée de Champions » porté par le ministère des Armées et de bénéficier aussi de sponsors depuis ma médaille olympique. Mais ce n’est pas le cas de tous les athlètes, spécifiquement les jeunes et ceux qui pratiquent des disciplines peu médiatisées. Nombre de sportifs de haut niveau galèrent financièrement car ils ne peuvent travailler qu’à mi-temps pour pouvoir s’entraîner. La subvention de la Team Anjou est donc essentielle pour eux. Pour ma part, elle me permet de participer à des stages ou des compétitions internationales » témoigne Matéo Bohéas, vice-champion paralympique de tennis de table.
Un avis partagé par Alexis Goury, cavalier et champion de France des chevaux de moins de six ans en 2022, qui a fait le calcul : « le coût global de l’entretien d’un cheval de compétition et de la préparation physique et mentale aux épreuves est tout simplement colossal. Il tourne autour de 250 000 euros par an ! ». Et le cavalier en lice pour une qualification en concours complet de résumer sa situation : « mon premier métier est chef d’entreprise ; je passe une bonne partie de mon temps à chercher des partenaires financiers ou des entreprises du secteur capables de me fournir du matériel pour la pratique de l’équitation ».
L’atout du collectif
Si la Team Anjou fournit des équipements à ses membres (casque de vélo de compétition ou bottes de récupération par exemple), elle assure également une animation régulière du groupe de compétiteurs en leur proposant des formations pour optimiser leurs performances sportives (communication et gestion des réseaux sociaux, préparation mentale, sophrologie…). Autre avantage souligné par Alexis Goury, « pour nous qui pratiquons un sport individuel, la Team nous permet d’échanger avec d’autres sportifs. On découvre leur approche des compétitions et leur mode de préparation ». « Et l’on peut aussi partager entre nous les bons moments : fêter la réussite c’est important ! » complète Matéo Bohéas.
Le collectif c’est aussi la signature de l’engagement de la CCI en soutien de la Team Anjou. S’appuyant sur son expérience en matière de mécénat avec la création dès 2007 de la première fondation d’entreprises de France avec Mécène et Loire (4 ème opus en 2024), la CCI Maine-et-Loire a relancé en 2023 son fonds de dotation Mécèn'Élite pour soutenir le sport de haut niveau dans le département. Avec un objectif : fédérer une communauté d’entrepreneurs aux côtés des champions du territoire et au sein de la Team Anjou, en cette année olympique et alors que le sport a été érigé « Grande cause nationale en 2024 ».
Complémentarité et parité
« C’est un engagement de la CCI dans la continuité de l’action initiée par Mécèn’Élite qui avait, dès 2017, accompagné quatre sportifs paralympiques. Une action que le partenariat avec le Conseil départemental a permis de redynamiser » explique Cyrille Laheurte, Directeur général de la CCI Maine-et-Loire. « Un partenariat qui joue sur la complémentarité – à la CCI, la levée de fonds auprès des entreprises, au Département l’animation des sportifs ce que nous ne savons pas faire – et sur la parité : pour un euro d’argent public apporté par le Conseil général, Mécèn’Élite apportera un euro d’argent privé » résume Cyrille Laheurte.
Comptablement, la CCI espère convaincre à terme près d’une trentaine d’entreprises du territoire de devenir mécènes et recueillir ainsi, avec un ticket d’entrée fixé à 3 000 euros, 80 000 euros. Une dizaine de dirigeants a déjà versé au fonds de dotation sa contribution renouvelable chaque année. Cette souplesse du dispositif, à la différence d’une fondation d’entreprise qui engage l’entreprise pour cinq ans, n’empêche pas d’espérer une mobilisation des entreprises sur la durée afin d’accompagner les jeunes talents sportifs du département dans leur progression. Par ailleurs, alors que le sponsoring est soumis aux aléas des performances et des possibles blessures d’un champion, le soutien au collectif d’athlètes de la Team Anjou permet de réduire « les risques de l’investissement ». Même si pour Bruno Beillouet, à la tête d’Akaze Production, une PME d’une trentaine de personnes fabriquant du mobilier métallique qui a déjà pratiqué le sponsoring de clubs locaux et qui soutient la Team Anjou, la « motivation première est surtout d’aider des sportifs et des sportives locaux qui font preuve d’abnégation, de caractère et de volonté pour atteindre leurs objectifs et qui représentent positivement notre territoire ». Et l’entrepreneur de se dire prêt à accueillir les champions de la Team dans son entreprise comme ceux-ci le font déjà dans les collèges, pour des « témoignages inspirants pour le monde de l’entreprise ». L’occasion aussi, pourquoi pas, d’ouvrir les portes des entreprises de la Team aux athlètes pour les aider dans leur formation et pour leur permettre de préparer la fin de leur carrière sportive.
D’ici là, tous les membres de la Team Anjou ont coché une date sur leur agenda : le 28 mai 2024. La flamme olympique traversera ce jour-là le département. Une opportunité pour donner un coup de projecteur sur ce département connu pour ses richesses culturelles mais aussi, de plus en plus, pour les performances de ses sportifs dans la première région de France en nombre de pratiquants licenciés…