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Le Baromètre des dirigeants français 2025 : Quelles répercussions sur le moral des investisseurs français de l’instabilité politique nationale et des incertitudes géopolitiques internationales ?
Dans un contexte national instable et international incertain, une majorité des entrepreneurs français affiche malgré tout un volontarisme raisonné. Tel est l’un des enseignements du Baromètre des dirigeants français, réalisé par Eurogroup Consulting en partenariat avec le réseau des CCI, celui des Conseillers du commerce extérieur de la France, CCI France international et BFM Business. Cette consultation des entrepreneurs français éclaire leurs défis et leurs objectifs prioritaires pour l’année 2025.
Les entreprises et les marchés aiment la stabilité et la prévisibilité. Force est de constater que l’année 2024 n’a pas exaucé leurs vœux. Qu’en sera-t-il en 2025 ? L’édition 2025 du Baromètre des entreprises françaises, réalisé par Eurogroup Consulting en partenariat avec le réseau des CCI, celui des Conseillers du commerce extérieur de la France, CCI France international et BFM Business, entend apporter des éléments de réponse à cette question en traduisant leur état d’esprit en ce début d’année.
Les tendances fortes :
Dans un contexte de tensions géopolitiques marquées par l’imprévisibilité des crises, la brutalité des tensions et les tentations de protectionnisme, auquel s’ajoutent les incertitudes et l’instabilité politique et budgétaire nationale, les chefs d’entreprise français font cependant preuve d’un prudent volontarisme.
Les 1 000 dirigeants sondés (500 en France par le réseau des CCI et, pour la première fois dans le cadre du Baromètre, 500 à l’étranger par les conseillers du commerce extérieur de la France et des CCI françaises à l’international) ont des avis partagés pour l’année à venir :
Pour 2025 :
- 51% des dirigeants se déclarent neutres, confiants ou optimistes
- 41% considèrent que l’incertitude l’emporte (+ 6 points / 2024)
- 8% sont pessimistes
Le deuxième fait marquant mis en exergue par le Baromètre est la confiance plus forte dans l’avenir des entrepreneurs installés à l’étranger que celle de leurs homologues œuvrant en France.
Le nombre de dirigeants prêts à investir à l’étranger est ainsi trois fois plus important que ceux qui ne souhaitent pas le faire. Et inversement, le nombre de ceux qui souhaitent le faire en France est deux fois plus faible que ceux qui envisagent des investissements sur le territoire national. La tendance est claire : les entrepreneurs vont chercher la croissance là où l’activité économique est dynamique. Il s’agit là d’un renversement de tendance par rapport aux résultats de l’an passé du Baromètre qui affichait une chute de 45 points des intentions d’investissement à l’étranger.
Part des dirigeants anticipant une augmentation de leurs investissements à l’étranger :
- 34% des dirigeants français envisagent de se développer dans de nouveaux pays (contre 15% seulement il y a un an).
- 2/3 d’entre-eux privilégient l’Asie-Pacifique et l’Europe.
- 47% des entreprises de taille intermédiaire se déclarent prêtes à se projeter à l’international.
Les défis à relever et les objectifs prioritaires :
Invités à classer les risques auxquels ils devraient faire face au cours de l’année 2025, les dirigeants placent dans l’ordre :
- 74% les risques géopolitiques en tête (contre seulement 22% en 2024)
- 68% le risque économique (contre 66% en 2024)
- 13% le risque climatique (pourtant classé comme priorité l’an passé)
Au chapitre des objectifs prioritaires pour l’année,
les dirigeants mettent en avant prioritairement pour 2025 :
- 73% la préservation des marges
- 51% l’adaptation de l’offre de services aux attentes de la clientèle et aux changements technologiques
- 47% les ressources humaines
In fine, dans ce contexte politique et géopolitique instable et incertain, il apparait que les entrepreneurs privilégient les priorités économiques plus immédiates comme la reconstitution ou la consolidation des marges et l’adaptation aux évolutions des marchés, plutôt que les transformations à plus long terme comme la transition écologique.
Comme le résume Gilles Bonnenfant, Président d’Eurogroup Company, « dans ce monde en reconfiguration permanente, la question n’est plus de résister, mais de composer avec l’instabilité. L’année 2025 pourrait bien être celle de l’anticipation active, où la capacité à naviguer dans l’incertitude deviendra la clé pour saisir de nouvelles opportunités. »
Tribune d'Alain Di Crescenzo
En 2025, malgré une persistance des crises économiques, les dirigeants français choisissent un optimisme prudent, avec la majorité se disant neutres ou confiants plutôt que pessimistes. Cette résilience face aux défis s'accompagne d'un pragmatisme qui intègre les bouleversements exogènes dans la prise de décision. Cependant, 41 % des dirigeants expriment des incertitudes concernant la compétitivité et le soutien nécessaire pour éviter une prudence excessive. Le pessimisme étant considéré comme une stratégie inefficace, les entreprises doivent rester proactives et adaptatives pour assurer leur avenir.
2023/02/16 - Lire l'article
