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Interview

Mécénat de compétences : une solution qui fait du chemin

La mise à disposition par une entreprise d’un salarié au profit d’un intérêt général a de multiples avantages tant pour le monde économique qu’associatif. Les résultats de la deuxième édition du baromètre du mécénat de compétences, réalisé par l’IFOP pour le compte de l’Alliance pour le mécénat de compétences, attestent de la perception, de plus en plus positive, de cette pratique.

La crise sanitaire n’a pas éteint l’appétence des grandes entreprises, de leurs salariés et des associations pour le mécénat de compétences. Elle a, au contraire, ravivé le désir de mettre l’expertise des salariés au service d'actions d'intérêt général. Ce besoin d’utilité sociale se retrouve en filigrane dans les résultats, rendus publics le 15 janvier 2021, de la deuxième édition du baromètre du mécénat de compétences réalisé par l’IFOP pour le compte de l'Alliance pour le mécénat de compétences (1).

Les tendances constatées lors du lancement de ce baromètre en 2019, se confirment et s’amplifient dans l’enquête menée en octobre 2020(2). Plus de la moitié (54%) des entreprises mécènes de France pratique le mécénat de compétences qui prend la forme d’une prestation de services (exécution d’une tâche précise au bénéfice d’une association) ou d’un prêt de ressources humaines (le salarié est intégré à une association tout en restant juridiquement lié à son entreprise). Cet engagement citoyen peut donc être de courte durée (d’un à deux jours par an) ou de longue durée (un à deux ans).

L’impact de la crise sanitaire

« Contre toutes attentes, la crise actuelle a vivifié le mécénat de compétences qui exprime un élan individuel et collectif des salariés mais aussi l’engagement sociétal des entreprises. » Tel a été le commentaire de Marianne Eshet, présidente de l'Alliance pour le mécénat de compétences qui réunit 22 grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI), lors de la présentation des résultats du baromètre.

L’engagement en faveur de l’intérêt général fait consensus. 66 % des français estiment légitime que les entreprises proposent à leurs collaborateurs de s’impliquer dans les causes qu’elles soutiennent. Cet appel est entendu par les dirigeants d’entreprise (94 %) et partagé par les salariés (97 %). Ceux qui pratiquent le mécénat témoignent, à ce titre, des bénéfices de cette expérience. 71 % (+ 14 points par rapport à 2018) ont vécu leur mission en association comme une source d’évolution. 57 % des collaborateurs déclarent avoir acquis de nouvelles compétences à cette occasion et 37 % des salariés (en progression de 8 points) se sont sentis remotivés dans leur travail à l’issue de leur mission d’intérêt général.

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Casser la routine et faire grandir

Les effets positifs du mécénat de compétences sur la vie au travail sont clairement soulignés par le baromètre. « Le fait de casser la routine du travail a renforcé la motivation des salariés au sein de l’entreprise », souligne Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprises de l’IFOP. 77 % se sentent, ainsi, plus attachés à leur entreprise. Fait révélateur, 80% des moins de 35 ans déclarent avoir apprécié de « sortir de la routine ». Un avis également, et majoritairement, partagé par les employeurs interrogés qui, à 67 %, voient dans les missions de mécénat, l’occasion de remotiver leurs équipes. Les grandes entreprises les proposent d’ailleurs à leurs salariés en fin de carrière mais aussi, inversement, aux jeunes talents afin de les « faire grandir professionnellement et humainement », comme le défend Olivier Girard, président d’Accenture France.

Au niveau des intentions des dirigeants, 30% des sondés envisageraient de mettre en place le mécénat de compétences dans leur entreprise. Dans leur engagement, les entrepreneurs songeraient même à associer leurs partenaires (57% des cas) et leurs clients (46 %).

Un effet structurant

Et du côté des associations, la formule fait-elle autant florès ? 97 % des responsables associatifs sondés affichent leur satisfaction au regard de cette forme de mécénat. De fait, il contribue, par l’apport d’expertise, à structurer les pratiques des associations, pour 83% d’entre-elles. Pour assurer le succès des missions, les organisations qui bénéficient de cet apport de compétences manifestent, quasi unanimement (98%), le souhait d’échanger avec les salariés en amont et, très largement (85%), l’envie de co-construire la mission avec eux.

Les résultats encourageants du sondage invitent Jérôme Fourquet à considérer le mécénat de compétences comme « l’un des rares sujets de consensus dans une France marquée par les fragmentations ». Et ce ne sont pas les salariés le pratiquant qui diront le contraire : 99 % d’entre eux aimeraient voir le dispositif proposé à tous les collaborateurs quel que soit leur statut.


(1)L’Alliance pour le mécénat de compétences regroupe, en janvier 2021, 22 grands groupes et ETI (contre 17 membres en 2019). Elle travaille en partenariat avec l'Admical, le portail du mécénat, l’association Entreprise et Progrès et l’Association nationale des DRH (ANDRH)

(2) L'Ifop a consulté, entre le 30 septembre et le 28 octobre, plus d'un millier de salariés et autant de Français de dix-huit ans et plus, ainsi que 200 dirigeants et 184 associations.

Pour en savoir plus :

Alliance pour le mécénat de compétences

Le Livre blanc sur le mécénat de compétences

Pour revoir la présentation de la deuxième édition du baromètre du mécénat de compétences

2eme baromètre du mécénat de compétences 2020

Entreprise et Progrès

Admical

ANDRH

Mis à jour le 25 juin 2021