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La bioéconomie, c’est quoi ?
La bioéconomie, c’est une économie respectueuse de l’environnement qui vise l’utilisation efficace des ressources naturelles.
La bioéconomie, pour faire simple, c’est l’inverse d’une économie dépendante aux ressources fossiles. Le gaz, le charbon ou le pétrole sont, comme nous le savons, non renouvelables et émetteurs de CO2.
L’ambition de la bioéconomie est d’inverser cette tendance en basant son économie sur la biomasse, c'est-à-dire sur l’utilisation de ressources renouvelables :
- Les matières organiques végétales ou animales (décomposition de plantes, compost, fumier…)
- Les biodéchets (déchets agricoles, déchets des industries agroalimentaires, déchets urbains, eaux usées…).
- Les cultures dédiées (chanvre, lin, algues, cultures intermédiaires à vocation énergétique…)
Innovante et verte, la bioéconomie représente ainsi une alternative très intéressante à une économie fondée sur les énergies fossiles.
En résumé, son objectif est de produire, de valoriser et de transformer un produit de manière optimale. C’est-à-dire, en ayant le moins d’impact négatif possible sur l’environnement.
Quelques exemples de bioéconomie
Activité agricole, agroalimentaire, forestière, bioénergies… la bioéconomie est à la croisée de plusieurs secteurs qui traitent la biomasse :
Quelques exemples :
- Les biocarburants (colza, palme, tournesol…)
- Les biogaz grâce notamment à la méthanisation
- Des vêtements à base de matières végétales comme le lin
- Des pneus à base de caoutchouc naturel
- Des emballages biodégradables à base d’algues
- Des granulés de bois fabriqués à base de sciure et copeaux pour chauffer sa maison
Même si la France est en tête de peloton en matière de bioéconomie, ce sont les pays scandinaves comme la Finlande qui donne le ton.
Pionnier de la révolution verte, 80 % de son territoire est couvert de forêts. La bioéconomie est donc apparue comme un choix logique pour elle.
Grâce à de nombreux investissements dans ce domaine, la Finlande a pu diminuer sa dépendance aux ressources fossiles, lutter contre l’appauvrissement des écosystèmes, créer de nouveaux emplois et stimuler sa croissance économique. Tout cela, en respectant les principes du développement durable.
La bioéconomie, une filière d’avenir ?
Actuellement en forte croissance partout dans le monde, la bioéconomie constituait déjà en 2018, l’un des secteurs les plus importants de l’Union Européenne avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 2 milliards d’euros et 18 millions d’emplois, soit 8% de la main d’œuvre globale de l’UE. (Source : Commission Européenne)
Aujourd’hui, le recours à l’utilisation de matières premières biosourcées et aux biotechnologies industrielles répondent à de nombreux enjeux : environnementaux, décarbonation de l’industrie et des transports, valorisation des biodéchets, ou encore stockage de carbone atmosphérique (par exemple dans les matériaux à destination du bâtiment).
Une question se pose, la bioéconomie est-elle la solution pour réduire à la fois la dépendance de notre industrie aux ressources fossiles et à la fois être un levier de croissance majeur pour la compétitivité et l’emploi.
C’est ainsi qu’en décembre dernier, le gouvernement a présenté sa stratégie nationale « Produits biosourcés et biotechnologies industrielles – Carburants durables ». Dotée de 420 millions d’euros de soutiens publics du Programme d’investissements d’avenir (PIA), cet appel à projets a pour ambition de favoriser le développement des biotechnologies industrielles en France et la fabrication de produits biosourcés.
En outre, la stratégie vise à soutenir des projets innovants, qui accélèreraient la mise sur le marché de technologies et de solutions ambitieuses et durables.
Les projets devront prioritairement permettre :
- L’élargissement des gisements de biomasse, dans le respect des critères de durabilité.
- La démonstration de procédés de transformation de la biomasse, ou de produits issus de la première transformation.
- L’accompagnement de l’industrialisation, consistant à soutenir la mise en œuvre à l’échelle industrielle d’unités de production de molécules biosourcées et leur transformation en molécules d’intérêt ou matériaux innovants à plus forte valeur ajoutée.
Les atouts de la bioéconomie en France en quelques chiffres
1,9 millions d’emplois dans les territoires
300 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel
10% de la chimie et des matériaux issus de la biomasse
60% des énergies renouvelables issues de la biomasse
Source : DGPE, Mars 2021