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Interview

Entrepreneuriat : un changement de vie et deux projets à la clé

En 2020, Camille et Benoît Losset ont choisi de quitter leur emploi salarié pour créer leur entreprise, en partant s’installer au vert, en Seine-et-Marne. De leur envie initiale sont nés deux projets : Inöuqa, un jeu pour stimuler l’imaginaire des enfants, ainsi qu’une activité d’accueil en gîte.

Mille et une raison peuvent amener une personne à se lancer dans l’entrepreneuriat. Le contexte peut être un élément déclencheur. Les confinements ou les activités professionnelles, contrariées ou empêchées, lors de la crise du Covid-19, ont ainsi suscité des vocations. Pour Benoît et Camille Losset, l’envie était présente depuis longtemps, et l’année 2020 se trouve être l’année où ils sautent le pas. « L’un comme l’autre, nous ressentions une certaine lassitude professionnelle et l’envie de d’écrire le chapitre d’après, raconte Benoît Losset. Dans notre tête, nous avions déjà imaginé la création d’une centaine de boîtes. Mais le quotidien ne nous permettait pas de nous consacrer vraiment à ce projet. »
Pour des raisons familiales, ils partent des Hauts-de-Seine pour s’installer en Seine-et-Marne. Ils choisissent de quitter leur emploi, responsable communication au Comité national olympique et sportif français pour lui et manager des opérations de recrutement chez Ikea pour elle, pour se rapprocher de la nature.

En déménageant, nous ne pouvions pas garder nos postes, explique Camille Losset. Nous avons senti que c’était le moment de nous lancer dans cette aventure dont nous avions envie depuis longtemps.

Camille et Benoît Losset Inouqa

Recréer des imaginaires

Les deux époux, passés chacun par une formation d’école de commerce, se mettent donc à réfléchir à une idée d’entreprise. « Nous avons listé les univers qui nous plaisaient et réfléchi à la vie qu’on voulait se créer », explique Camille Losset. Le couple est attiré par le commerce mais ne se voit pas adopter le rythme de vie des commerçants. « Finalement, le fil conducteur de nos idées était l’univers pour enfants, notamment l’imaginaire et la créativité, car nous étions tous deux des enfants très joueurs et créatifs, indique Benoît Losset. On le remarque aussi chez nos enfants mais on constate en même temps, qu’ils sont assez attirés par les écrans. Notre souhait était donc de ramener des astuces de jeux, de permettre aux enfants de recréer des imaginaires, des univers… » Les deux entrepreneurs imaginent alors un jeu de construction, version grandeur nature, léger et facile à manipuler, afin de construire cabane, avion ou fusée. En décembre 2020, l’idée d’Inöuqa, « la cabane voyaginaire », est sur les rails.

Camille et Benoît Losset prennent contact avec le fablab du cluster Descartes, situés à Champs-sur-Marne, qui les encourage à rejoindre l’incubateur de la Maison de l’entreprise innovante, portée notamment par la CCI de Seine-et-Marne. « Nous ne nous voyions pas vraiment comme innovants car nous ne sommes pas dans la tech, mais les équipes du fablab nous ont fait prendre conscience que notre projet s’inscrivait dans de l’innovation incrémentale, souligne Benoît Losset. Nous nous appuyons sur des choses diverses et variées pour en créer de nouvelles. » Leur projet retenu, ils bénéficient d’un accompagnement administratif, juridique et financier et tirent profit de l’écosystème du Cluster Descartes.

enfant inouqa

Passer de l’idée à l’objet : un travail d’équipe

Cependant, ils souhaitent aller encore plus loin dans l’accompagnement et se rapprochent d’une agence d’ingénierie et de design. « Nous avons bien conscience de nos forces et nos faiblesses et du fait que nous ne sommes pas ingénieurs », fait remarquer Camille Losset. « Nous avions le concept mais pour tout ce qui concerne les matériaux, le design, la mécanique, l’ergonomie etc., nous avions besoin de travailler avec des personnes qui maîtrisent ces sujets », complète son mari. Grâce au travail mené avec l’agence, le duo d’entrepreneurs espère pouvoir présenter un prototype fonctionnel au salon Kidexpo en novembre 2021 et lancer alors les pré-commandes.

Passer de l’idée à l’objet est un travail de longue haleine. Ce temps nécessaire a permis à Camille et Benoît Losset de concevoir un produit fidèle à leurs souhaits. « Nous avons opté pour une démarche qui associe innovation et écoresponsabilité, souligne Benoît Losset. Nous faisons le choix de la fabrication française et de matériaux recyclables notamment. Il existe des choses qui auraient pu nous permettre d’avancer plus vite mais nous avons choisi de privilégier notre vision et la qualité. L’agenda suivra derrière. » Ces partis pris correspondent par ailleurs de plus en plus aux attentes des potentiels clients d’Inöuqa. « Nous avons réalisé des questionnaires pour comprendre les attentes des parents et la question de la durabilité et de l’écoresponsabilité ressort effectivement, explique Camille Losset. Par ailleurs, nous travaillons avec des professionnels de l’enfance dans l’idée d’aller sur le marché BtoB. Ceux-ci sont aussi en attente de produits qualitatifs. »

En attendant que les cabanes n’investissent les chambres des enfants, les deux créateurs d’entreprise s’attachent à communiquer autour de leur univers et à bâtir une identité forte, de façon, notamment, à sortir du lot sur les réseaux sociaux. « Inöuqa n’est pas qu’un produit, c’est un outil pour stimuler l’imagination, considère Camille Losset. Nous travaillons donc sur la création d’un imaginaire créatif qu’on distille doucement sur notre blog et les réseaux : abécédaire des métiers imaginaires, expressions d’enfants mignonnes… Nous sommes de grands enfants et nous prenons un vrai plaisir à travailler pour cette population, qui est l’avenir, afin de l’aider à garder son innocence. »

Nous avons opté pour une démarche qui associe innovation et écoresponsabilité, souligne Benoît Losset. Nous faisons le choix de la fabrication française et de matériaux recyclables notamment.

inouqa  Camille et Benoît Losset

Une activité de réception en gîte

Loin d’être effrayés par l’entrepreneuriat, les époux mènent un autre projet en parallèle d’Inöuqa : l’accueil de personnes dans deux gîtes situés sur leur propriété de Dormelles. « Quand on a voulu s’installer près de Moret-sur-Loing, nous sommes tombés sur ce lieu qui possédait déjà deux gîtes en activité et une belle maison pour nous », explique la jeune femme. « Cette activité réceptive, qui générait déjà du chiffre d’affaires, nous a offert la possibilité de nous projeter dans ce lieu qui nous plaisait », ajoute son mari. Ces gîtes cochaient toutes les cases : ils plaisaient à la famille et généraient déjà du chiffre d’affaires. Une source de revenus appréciable pour les jeunes entrepreneurs !

Bien que solides sur la question de l’entrepreneuriat, grâce à leur formation respective, les deux porteurs de projet ont souhaité se faire accompagner par différents acteurs du territoire. C’est grâce à l’intermédiaire de leur expert-comptable, qu’ils sont entrés en contact avec la CCI de Seine-et-Marne, et notamment Antoine Carducci, chargé de mission commerce et territoire. « Nous l’avons reçu à Dormelles pour lui donner une vision de nos deux projets, explique Benoît Losset. Nous avons senti une vraie volonté de nous aider à nous intégrer dans le tissu local, à trouver les solutions et les bons contacts qui pourraient nous servir. » Et son épouse de compléter : « Nous nous sentons bien dans le 77 et nous avons vraiment l’envie de développer nos entreprises ici, avec l’idée de travailler avec des acteurs locaux dans une démarche de création d’emplois. Il nous paraît donc important de nous appuyer sur des personnes qui connaissent le territoire et pourraient nous accompagner. »

Nous l’avons reçu à Dormelles pour lui donner une vision de nos deux projets, explique Benoît Losset. Nous avons senti une vraie volonté de nous aider à nous intégrer dans le tissu local, à trouver les solutions et les bons contacts qui pourraient nous servir.

enfant inouqa

Mis à jour le 5 août 2021