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Sobriété énergétique

Énergie : quand ARTE traque les économies

Accompagnée par la CCI Alsace, la chaîne franco-allemande s’est lancée dans un vaste plan de sobriété et de performance énergétique. Ce plan, conduit avec méthode et rigueur, a été concrétisé par l’obtention de la certification ISO 50 001. À découvrir le dessous des cartes et les raisons de la réussite d’une gestion efficace de l’énergie…

La gestion de l’énergie chez ARTE, ce n’est pas la preuve par l’image mais la démonstration par les chiffres ! En 2021, la chaîne de télévision franco-allemande affichait une consommation énergétique annuelle de seulement 4,8 gigawatts/heure (GWh) représentant un montant de 403 000 euros contre plus de 8,2 GWh et 535 000 euros en 2013. Soit une baisse d’un tiers de la facture en huit ans ! « La réduction de la consommation a été sensible et continue chaque année et ce, malgré l’augmentation régulière des tarifs de l’énergie » précise Frédéric Heckmann, Chef de projets systèmes techniques Bâtiment / Génie Climatique chez ARTE. Ce résultat s’explique par la motivation et la persévérance de l’équipe énergie qui a su convaincre la Direction générale de la chaîne de lui faire confiance dans la conduite de cette démarche au long cours.

« Nous avions pour objectif de réduire de 20 % en moyenne notre consommation énergétique globale en quatre ans. Nous avons finalement réussi à la réduire d’un quart »

se félicite Frédéric Heckmann.

En sept ans, les dépenses en électricité ont diminué de 30 % et celle de gaz de moitié. Une performance obtenue grâce à des actions conduites à tous les étages car les usages en énergie au siège d’ARTE sont multiples et variés : les équipements informatiques et audiovisuels, poste le plus énergivore avec pas moins de 20 % des consommations, devant le chauffage (15%), le froid (14%), l’aération (11%), les bureaux (9%), le restaurant d’entreprise (6,4%) et la climatisation (5%).

Un fil conducteur

Frédéric Heckmann

Cette performance s’explique par la méthode de travail mise en place pour traiter la gestion de l’énergie dans l’entreprise. Au lieu de lancer des actions ponctuelles ou de faire appel trop vite à un expert du management de l’énergie, les responsables de l’entreprise ont préféré, en premier lieu, faire appel à la CCI Alsace qui a réalisé gracieusement une visite énergie du site.  « L’analyse de la gestion de l’énergie du siège de la chaîne, site particulièrement énergivore, a permis de dégager les premières pistes de réflexions et d’actions susceptibles d’être conduites » explique Alexandre Goetz, conseiller en transition énergétique de la CCI. L’état des lieux des usages énergétiques du site, l’examen des consommations, l’identification des équipements et usages perfectibles et les sources de financement mobilisables, ces bénéfices de la visite énergie ont également nourri les arguments de l’équipe énergie pour emporter l’adhésion de la Direction de la chaîne. Avec en ligne de mire, la nécessité de structurer et d’inscrire dans la durée une démarche de performance énergétique au sein de l’entreprise.

Ce qui s’est produit puisque la chaîne de télévision a décidé en 2015, sur proposition de la CCI, de viser la certification ISO 50 0001. Soutenue par l’ADEME et la Région, cette action s’est traduite par un accompagnement d’un groupe d’entreprises alsaciennes par un bureau d’étude spécialisé dans le management de l’énergie identifié par la CCI. Le coût de la prestation, variant selon la taille des entreprises accompagnées de 10 000 à 15 000 euros, a été pris en charge concernant ARTE à hauteur de la moitié du coût total par les financeurs. « La démarche de certification nous a été plus qu’utile. Elle nous a donné un fil conducteur et une méthode pour identifier précisément les postes de dépenses, mesurer nos consommations grâce à des compteurs positionnés au mieux. Ces indicateurs fiables et performants ont guidé nos actions de réduction de l’énergie » commente Frédéric Heckmann.

La valeur de l’exemple

« Seule représentante du secteur tertiaire aux côtés de sept entreprises industrielles participant à l’opération, la chaîne de télévision a eu l’impression au départ de ne pas partager avec les autres structures ni les mêmes enjeux, ni les mêmes problématiques. Mais elle s’est vite rendu compte qu’elle partageait avec ces industriels les mêmes niveaux de consommation et les mêmes types d’équipements. Et qu’en conséquence, ils pouvaient travailler ensemble et échanger » se souvient Alexandre Goetz. Et le conseiller qui « croit beaucoup à la valeur de l’exemple pour la mise en œuvre des actions énergie » de garder notamment en mémoire les échanges entre ARTE et le site de l’entreprise d’agroalimentaire Suchard qui produit les célèbres petits rochers.

Outre l’organisation de ces visites d’entreprises particulièrement utiles pour trouver les meilleures solutions en matière d’éclairage, de chauffage et de production d’air comprimé, la Chambre de commerce et d’industrie Alsace a aussi contribué à informer les entreprises sur les dimensions techniques et réglementaires, sur les sources de financement des actions et à professionnaliser les entreprises participantes.

Ne pas mettre la charrue avant les bœufs

Ce « rôle d’entremetteur, d’éclaireur et de catalyseur » revendiqué par la CCI a permis d’impulser une dynamique entre les participants. Ils ont ainsi continué à échanger ensemble après la fin de l’opération tant sur les actions d’économies d’énergie de chacun que sur la mise en œuvre de la norme ISO 50 001 dans leur structure. « Ils sont même allés jusqu’à organiser entre eux des audits croisés » se souvient Alexandre Goetz. Une dynamique qui a d’ailleurs conduit à la création d’un club énergie par la CCI réunissant, in fine, 40 entreprises certifiées du département pour confronter leurs expériences en matière de management de l’énergie.

arte plateau

« La force d’ARTE a été de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, illustre de façon imagée Alex Goetz qui précise qu’ils ont fait les choses dans l’ordre en dressant d’abord un diagnostic de la situation pour agir sur des actions de sobriété avant de travailler à l’amélioration de la performance de leurs équipements et usages et, enfin, d’envisager des solutions d’énergies renouvelables ». La réussite de la démarche repose selon Frédéric Heckmann sur deux raisons principales qui s’apparentaient à autant de défis à relever : « l’investissement de la direction pour financer les actions et l’appropriation de la démarche par les collaborateurs et ce, en communiquant régulièrement. »

De quoi donner à l’équipe énergie de nouvelles idées… Après, notamment, le remplacement des ampoules par des LED dans les studios, l’optimisation de la centrale de production de froid avec mise en place d’un module de « freecooling » et l’installation des filtres anti UV extérieurs sur l’immense surface vitrée du bâtiment, l’équipe énergie creuse toutes les pistes de gains supplémentaires. Elle pense ainsi à raccorder son bâtiment à un réseau de chaleur alimenté par de la biomasse et par la récupération de la chaleur fatale d’entreprises du territoire. Elle envisage aussi le remplacement de sa chaudière à gaz par une pompe à chaleur. Des projets légitimés par les résultats. Car, comme conclut Frédéric Heckmann : « les objectifs de la démarche de certification, nous les avons tous dépassés. Les chiffres prouvent que l’on a tous intérêt à y gagner ! »


Pour aller plus loins

Le parcours énergie de la CCI Grand Est

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Mis à jour le 3 janvier 2023