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Universités et territoires : pour un enseignement supérieur plus proche des entreprises

CCI France a été auditionnée par la Cour des Comptes dans le cadre de son rapport « Universités et territoires ». Chiffres à l’appui, le réseau des CCI a pu rendre compte de la perception que les chefs d’entreprise ont des universités dans leur territoire. En dépit des efforts indéniables de l’enseignement supérieur pour s’ancrer dans le monde économique, les dirigeants attendent une meilleure prise en compte des besoins des entreprises tant dans l’élaboration de l’offre de formation que dans le parcours d’insertion des étudiants.

Le constat est connu : l’origine sociale des étudiants reste la cause principale des inégalités d’accès à l’enseignement supérieur. Le rapport « Universités et territoires », rendu public le 7 février 2023 par la Cour des Comptes, le rappelle : parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans réalisant des études supérieures, 77 % sont des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants contre seulement 52 % d’enfants d’ouvriers ou d’employés (soit 1,5 fois plus). Conséquence, les enfants d’origine sociale moins favorisée privilégient des études courtes quand les jeunes plus favorisés fréquentent en plus grand nombre les grandes écoles. À cette inégalité sociale s’ajoute une inégalité territoriale. Le taux de diplômés diminue à mesure que l’on s’éloigne des grandes villes.

Mais le rapport s’intéresse aussi à l’évolution des relations entre universités et monde économique. Rappelant la double mission assignée à l’enseignement supérieur par le code de l’éducation - contribuer à la croissance et à la compétitivité de l’économie et à l’attractivité des territoires – les rapporteurs de la Cour des Comptes notent des « relations de plus en plus étoffées entre les universités et le monde économique ». À y regarder de plus près, la photo est cependant plus contrastée. L’enseignement supérieur s’est rapproché des entreprises mais ces dernières ont un avis mitigé sur la coopération avec les universités.

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Une offre de formation trop complexe et peu lisible

Un sondage réalisé en mai 2022 pour le compte de CCI France auprès de 409 dirigeants d’entreprise comptant 20 salariés ou plus, montre une réalité des échanges entre universités et entreprises encore très largement disparate et perfectible. 66 % des entrepreneurs déclarent n’être en contact avec aucune université de leur territoire. 70 % des dirigeants regrettent de ne pas être suffisamment informés sur l’offre des universités les plus proches de leur établissement. C’est aussi le cas de 42 % de ceux qui sont pourtant issus de l’université.

Pour autant, près des ¾ des répondants apprécient les compétences des diplômés de l’enseignement supérieur. Quantitativement, les besoins en diplômés de l’enseignement supérieur augmentent, logiquement, avec la taille des entreprises : de 64 % des 20 à 49 salariés à 92 % des entreprises de plus de 250 salariés.

Associer les entreprises à l’évolution de l’offre de formation universitaire

En termes de profils recherchés par les entreprises, ce sont les Bac + 2 et Bac + 3 qui sont les plus demandés par les recruteurs (68%). Face à l’offre de formation disponible, les chefs d’entreprise jugent que les BTS plus professionnalisants correspondent mieux à leurs besoins que les diplômés d’université du même niveau. Idem, les écoles d’ingénieurs (47%) sont plus prisées que les masters universitaires en formation initiale (31%). La conclusion est claire : 51 % des dirigeants d’entreprise estiment que les parcours universitaires « préparent mal les étudiants à intégrer le marché du travail ». La solution est tout aussi claire pour les chefs d’entreprise. Ils souhaiteraient être associés à l’évolution de l’offre de formation (28 % des sondés) et mieux intégrés à l’élaboration des parcours des étudiants avec l’idée de promouvoir plus largement la place accordée aux stages en entreprise et à l’alternance.

Mis à jour le 24 mai 2023