1er accélérateur des entreprises

Fabriqué en France

SAMP, un mouliste pour cosmétiques de luxe

Installée à Aurillac depuis 1985, la coopérative SAMP produit des moules à injection plastique pour fabriquer les emballages de cosmétiques de luxe. Savoir-faire et qualité permettent à la société, accompagnée par la CCI Cantal, de se maintenir sur un marché où les acteurs se raréfient.

Pour fabriquer un élégant flacon de parfum ou un délicat étui de rouge à lèvres, tout part d’un moule. On fabrique une coque en acier dans laquelle du plastique est ensuite injecté pour donner corps au produit. C’est dans cette activité de conception et de fabrication de pièces techniques qu’est spécialisée la Société aurillacoise de mécanique de précision (SAMP). Créée en 1985, à Aurillac, sous le statut coopératif, elle compte aujourd’hui 11 associés. Elle opère essentiellement pour le secteur cosmétique. Ses clients sont une poignée d’industriels de l’emballage fournissant les grands groupes du luxe (Chanel, LVMH, L’Oréal) en pots, flacons et fioles en tout genre.

SAMP voit le jour, il y a trente ans, sous l’impulsion de quatre anciens employés de Sauvagnat Loisirs, une entreprise fabriquant du mobilier en fer forgé. Ceux-ci choisissent d’emblée le modèle de coopérative pour lancer leur activité. « À l’époque le statut de scop était mal vu par nos clients, se souvient Pierre Rolland, qui assure la fonction de gérant depuis 2004. Le fait qu’il n’y ait pas de patron, pas d’organigramme [dans une Scop, les salariés sont les associés majoritaires, ndlr.] les inquiétait. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Ils savent qu’on va tout donner pour les livrer à l’heure. »

prada

Investir dans les machines

SAMP mise sur son expérience et la qualité de ses produits pour se maintenir sur un marché où les moulistes français disparaissent peu à peu. « De nombreuses entreprises choisissent d’importer des moules, de Chine ou du Portugal par exemple, explique Pierre Rolland. C’est le cas des entreprises de l’automobile notamment. » Pour répondre aux besoins de ses clients et entretenir leur fidélité, SAMP investit régulièrement dans son parc machines. « Nous avons par exemple acheté une presse à injecter qui nous permet de réaliser des essais de moulage pour les clients qui sont installés loin de chez nous », explique Pierre Rolland. L’entreprise a également mis en place un service d’entretien des moules. Elle s’est notamment équipée en soudure laser afin de dépanner en urgence ses clients situés à proximité.

Ces savoir-faire permettent à SAMP de poursuivre son activité depuis plus de 35 ans. « En temps normal, nous réalisons environ 1,6 million de chiffre d’affaires, souligne Pierre Rolland. Nous n’avons pas eu d’année négative depuis 1999. » Mais l’année 2020, et avec elle la crise liée à la pandémie de coronavirus, est venue perturber le rythme de croisière de la société. « Avec le COVID-19, les clients ont arrêté tous les projets, raconte le gérant. Après avoir fermé 2 semaines, nous nous sommes organisés pour reprendre le travail en sécurité. Mais pendant un mois et demi, nous n’avions rien à faire… » Commandes suspendues, nouveaux projets à l’arrêt… pour y remédier, SAMP est allée frapper à la porte des clients de ses clients, les grands groupes de cosmétiques. « En voyant avec eux directement, nous avons pu relancer des projets et aujourd’hui le carnet de commandes est plein jusqu’en janvier 2021 », indique Pierre Rolland.

« Des jeunes pour prendre la relève »

Pour assurer sa pérennité à long terme, la scop cherche désormais à investir dans le personnel. « Du travail, il y en aura toujours, vu qu’on est de moins en moins pour le faire. En revanche, il faut qu’il y ait des jeunes qui puissent prendre la relève », pointe Pierre Rolland.SAMP mise notamment sur l’apprentissage pour former la nouvelle génération de moulistes mais ne cache pas la difficulté à trouver « des jeunes qualifiés et motivés ».

Il s'agit parfois de prendre une casquette d'avocat est d'aller défendre les projets de l'entreprise auprès des bons interlocuteurs.

L’accompagnement de la CCI Cantal

SAMP a été accompagnée à plusieurs reprises par la CCI Cantal, et notamment par Francis Costes, conseiller industrie, qui témoigne :

« J'ai aidé la coopérative à monter des dossiers de demandes de financements en vue de plusieurs projets d'investissements. Mon rôle est de bien comprendre les projets, puis de les traduire en utilisant les bonnes terminologies administratives afin que les dossiers soient bien compris et acceptés. Il faut donc expliquer la valeur ajoutée industrielle de ces projets pour le territoire. Par exemple, derrière l'investissement dans des machines, il peut y avoir de l'emploi, de l'innovation, de la formation…

Il s'agit parfois de prendre une casquette d'avocat est d'aller défendre les projets de l'entreprise auprès des bons interlocuteurs.

Nous avons également accompagné le dirigeant pour l'aider à redéfinir une stratégie pour l'entreprise, grâce à une action collective que nous avons mise en place dans le Cantal. C'est un accompagnement par un consultant puis de séances collectives avec d'autres entreprises cantaliennes. Nous aidons également SAMP dans la recherche de compétences ainsi que sur l'international. L'entreprise a eu l'opportunité de fabriquer et livrer au Mexique et nous les avons accompagnés sur le volet juridique. »


Pour en savoir plus :

SAMP

CCI Cantal

 

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Mis à jour le 20 mai 2022