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Normandie : Saint James, un succès « né de la mer »
Les Tricots Saint James, marque de vêtements d'inspiration marine, a le vent en poupe. Ses collections de qualité, fabriquées en France et régulièrement renouvelées, rencontrent aussi un fort succès à l'étranger.
Depuis 1889, l'entreprise imagine et fabrique des pulls et vestes en laine ainsi que des marinières en coton. Installée dans le village Saint James (prononcez « Jam »), elle a placé la Normandie au cœur de son identité en choisissant notamment le Mont Saint Michel pour logo. « Nés de la mer, nous sommes fiers de nos origines, explique Luc Lesénécal à la tête de l'entreprise depuis 2013. Au départ, nous fabriquions des pulls pour les marins pêcheurs, des vêtements de protection, mais aussi ‘cocooning'. »
Son succès, la marque le doit à la qualité de ses produits. « La qualité est la traduction de savoir-faire qui se transmettent de génération en génération, comme le remaillage du col au pull, maille après maille, pour lui donner à la fois de l'élasticité et de la solidité », illustre le chef d'entreprise. Ces savoir- faire sont transmis par les formateurs internes de l’entreprise qui, en 18 mois, apprennent le métier aux recrues. Mais la réussite de la marque s’explique aussi par le renouvellement de la moitié de ses 350 références, deux fois l’an.
Des collaborations avec de jeunes marques
Tout en gardant un style « casual chic » intemporel, Saint James noue des collaborations avec des marques de mode françaises comme Le Slip Français ou 1083 .La marque normande a aussi collaboré avec le jeune styliste afghan Sami Nouri et, en 2019, avec le rappeur Orelsan. Avec le chanteur d’origine normande qui a créé Avnier, sa propre marque de vêtements, Saint James a voulu donner un coup de jeune à sa gamme avec des finitions et des couleurs différentes. « En neuf ans, nous avons rajeuni notre clientèle de 10 ans… sans perdre nos fidèles clients », se félicite le dirigeant qui se réjouit de la progression de plus de 35 % du chiffre d’affaires pendant cette période.
Cette volonté de se réinventer a aussi conduit Saint James à imaginer, avec la jeune marque Circle Sportwear, une collection en série limitée de vêtements de sport conçus à partir de coton recyclé. Une première pour la firme normande qui souhaite affirmer ses engagements en matière de responsabilité sociale des entreprises, en valorisant la filière française de la laine sous la bannière « Tricolor », et celle du lin, dont la Normandie est le premier producteur mondial, grâce au lancement, en 2022, d’une filature de lin dans la région.
Autre nouveauté, l’enseigne va proposer à ses clients de faire réparer dans ses ateliers leurs pulls usagers. Une façon pour l’entreprise de répondre aux nouvelles attentes des clients et de renforcer le lien qualifié « d’affectif » avec la marque.
Saint James, entreprise du patrimoine vivant
Imaginés par une équipe interne de 20 stylistes modélistes, les vêtements sont majoritairement fabriqués par les 260 salariés de l’entreprise sur les 80 métiers à tricoter des ateliers situés à Saint James. Cet ancrage local de la production et ce style reconnaissable ont permis à l’entreprise, qui est le fournisseur historique des marinières de l’armée, de lancer avec la Marine nationale, la première collection de vêtements grand public de la Royale.
En 2012, Saint James s'est vu décerner le label « Entreprise du patrimoine vivant » (EPV), une distinction accordée par l'État aux entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d'excellence.
« Ce label est l'assurance d'un savoir-faire ancestral et de qualité et à l'étranger, c'est un atout », affirme Luc Lesénécal qui a été élu , en 2020, à la présidence de l’Institut national des métiers d’arts (INMA) portant le label EPV. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si 55% des 1 400 entreprises labellisées EPV vendent leurs produits dans le monde. Et le président de l’INMA de s’en réjouir. « Produire en France c’est bien, mais exporter l’excellence du savoir-faire français, c’est encore mieux ! »
Le savoir-faire normand par-delà les frontières
Les marinières et autres cabans séduisent au-delà de nos frontières et tout spécialement en Asie et Amérique du Nord « Saint James exporte vers une trentaine de pays et réalise environ 40 % de son activité à l'export », résume le dirigeant de l’entreprise qui s’appuie sur un réseau de plus de 2 000 points de vente dans le monde.
Pour développer son activité à l'étranger, le chef d'entreprise peut compter sur la Team France Export Normandie qui regroupe la région, l'agence de développement normande, Business France, la CCI Normandie, les conseillers du commerce extérieurs et la bpi. « La Normandie est une région pilote au niveau de l'export et c'est une chance. Il y a une très bonne entente entre tous les acteurs. Les entrepreneurs qui veulent exporter reçoivent le soutien financier de la Région et sont accompagnés dans la faisabilité de leur projet. »
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