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Décryptage

Les nouveaux modèles économiques

En France et en Europe, de nouveaux modèles économiques émergent en faveur du développement durable des territoires. Décryptage de quatre économies qui permettent aux entreprises françaises de s'inscrire dans la transition écologique et qui pourraient répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux du monde de demain.

L'économie collaborative

83 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2025

L’économie collaborative est un modèle socio-économique qui repose sur le partage ou l’échange de biens, de services, de temps ou de connaissances, avec ou sans échanges monétaires. Ses acteurs revendiquent des valeurs de lien social et d’écologie, privilégiant l’usage au détriment de la possession. L’économie collaborative ou de partage s’est développée, en opposition aux modèles de consommation individuels classiques, dans de nombreux secteurs d’activité français, comme le logement (via la location entre particuliers par exemple), le transport (covoiturage, prêt de véhicules particuliers…), l’alimentation (développement des AMAP ou regroupements de producteurs…), le tourisme ou encore les services à la personne.

La France est un des pays leaders sur le marché de l’économie collaborative en Europe, et compte plusieurs centaines de start-ups, dont certains poids lourds comme Blablacar, le premier réseau de covoiturage dans le monde. Selon un sondage de l’Institut Montaigne, réalisé en 2018, 61 % des Français ont eu recours au moins une fois à la vente, l’achat, le prêt ou l’échange de matériel ou vêtements d’occasion entre particuliers. Une étude PWC, datée de 2016, prévoit que ce modèle économique atteigne un chiffre d’affaires de 83 milliards d’euros en Europe d’ici 2025.

Répertoire des start-ups de l’économie collaborative 

L'économie circulaire

Un enjeu business pour 80% des entreprises françaises

L’objectif de l’économie circulaire, selon le ministère de la Transition écologique, est de « produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources ». Ce modèle s’inspire du fonctionnement cyclique des écosystèmes naturels pour repenser les modes de production et de consommation, en opposition avec le modèle de l’économie linéaire qui consiste à extraire, fabriquer, consommer puis jeter. Il s’appuie sur la préservation et la valorisation des ressources.

infographie économie circulaire

En France, le concept d'économie circulaire apparaît officiellement dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015, qui a reconnu la transition vers une économie circulaire comme un objectif national et comme l’un des piliers du développement durable. Le Gouvernement a adopté une feuille de route en faveur de cet économie alternative, qui incite les entreprises à intégrer l’écoconception, l’incorporation de matières recyclées, le réemploi ou encore la réparation dans leurs pratiques.

Un panorama KMPG de 2019 révèle que près de 80% des entreprises françaises ont identifié l’économie circulaire comme un enjeu business. En octobre 2018, la publication de la norme française expérimentale sur l’économie circulaire XP X30-901 par l’AFNOR a fourni des lignes directrices pour les entreprises qui souhaitent mettre en œuvre un outil de management de projet d’économie circulaire.

L’Institut National de l’Economie Circulaire fédère l’ensemble des acteurs publics et privés pour promouvoir et accélérer le développement de cette économie en France.

L'économie de la fonctionnalité et de la coopération

150 chefs d'entreprise engagés

Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, « l'économie de la fonctionnalité peut se définir comme un système privilégiant l'usage plutôt que la vente d'un produit. Elle vise à développer des solutions intégrées de biens et services, dans une perspective de développement durable. »

Pour l’Ademe, qui est à l’origine d’un rapport sur l’économie de la fonctionnalité et de la coopération,  ce  modèle  économique « établit une nouvelle relation entre l’offre et la demande qui n’est plus uniquement basée sur la simple vente de biens ou de services. La contractualisation repose sur les effets utiles (bénéfices) et l’offre s’adapte aux besoins réels des personnes, des entreprises et des collectivités ainsi qu’aux enjeux relatifs au développement durable. »

infographie économie circulaire

Source : ATEMIS

Concrètement, ce modèle, plus humaniste et durable, part des besoins d'un client ou d'un territoire pour proposer une démarche de co-construction entre usagers et entreprises, afin de trouver la solution la plus adaptée aux besoins, et donc la plus performante. L'entreprise qui s'intéresse à l'économie de la fonctionnalité ne va pas seulement répondre à un simple besoin mais va chercher à développer une offre ayant une valeur servicielle plus élevée. Par exemple, une entreprise qui conçoit du mobilier urbain, réalise sa maintenance et son entretien, va décider de ne plus vendre des biens ou des services séparés les uns des autres, mais de les intégrer et de les mettre à disposition de ses publics cibles. Ce passage à la dynamique servicielle permet d'envisager d'une nouvelle manière le cycle de vie des équipements, ainsi que les conditions d'accessibilité aux services.

Une association à but non lucratif, appelée Institut Européen de l’Economie de la fonctionnalité et de la coopération, a été créée pour faire connaître et promouvoir l’économie de la fonctionnalité, à travers un réseau de Clubs Territoriaux. 

L'Ademe estime que près de 150 dirigeants d'entreprises se sont déjà lancés dans une démarche d'économie de la fonctionnalité.

L'économie sociale et solidaire

2,4 millions de salariés

Appelée « ESS », cette économie est assez connue et répandue en France. Elle rassemble les activités économiques qui cherchent à allier le partage, la solidarité et l’utilité sociale et la performance économique. Ses principes sont énoncés dans la loi ESS du 31 juillet 2014.

Selon une étude menée en novembre 2019 par l’Observatoire de l’ESS, les entreprises de l’économie sociale et solidaire représentent 2,4 millions de salariés et sont à l’origine de 71 100 créations d’emploi entre 2010 et 2018, en France.

En 2017, Christophe Itier a été nommé Haut-commissaire à l'économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale. Il est chargé de mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière de développement de l'économie sociale et solidaire.

Source : https://www.ademe.fr https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/,  https://issuu.com/cerdd/docs/cerdd_nme_pdf_interactif_vdef


Pour en savoir plus :

Développement durable des territoires : la voie de l'économie de la fonctionnalité et de la coopération – Ademe

Économie circulaire, réconcilier croissance et environnement – Institut Montaigne

L'économie circulaire en France : quels enjeux et quels bénéfices ?

Mis à jour le 19 avril 2021