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« Nous sortons de l’IMERIR avec une palette de compétences nous permettant de nous adapter au monde du travail »
L'Institut Méditerranéen d'Études et Recherche en Informatique et Robotique (IMERIR) est une école de la CCI Pyrénées-Orientales basée à Perpignan, qui prépare aux métiers de la robotique et des technologies du numérique. Kévin Fagot-Barraly, étudiant en dernière année et apprenti à l'IMERIR, raconte pourquoi il a choisi cette école et ce que lui a apporté sa formation.
Quel a été votre parcours ?
J’ai un parcours atypique car je me destinais d’abord à rentrer dans l’armée pour faire de la chimie de l’armement. J’ai donc commencé par étudier la chimie dans le civil, à l’université, tout étant suivi par les militaires dans l’attente d’une intégration dans l’armée. Cette expérience m’a permis de voir que ce n’était finalement pas une voie pour moi. J’ai alors profité de crédits de reconversion pour suivre une formation de technicien supérieur en automatismes et informatique industrielle. J’ai découvert la robotique industrielle, et j’ai adoré ça ! J’ai ensuite poursuivi avec une licence professionnelle en mécatronique et robotique industrielle. Puis, j’ai voulu aller plus loin, pour ne pas seulement apprendre à coder les robots mais découvrir comment les construire, les inventer. Et c’est comme ça que j’ai intégré l’IMERIR.
Pourquoi avoir choisi l’IMERIR ?
Plusieurs écoles correspondaient à mon projet mais l’IMERIR avait l’avantage de proposer beaucoup de pratique. Après chaque séquence sur une technologie particulière, nous avons des projets pour mettre en application la technologie en question.
Vous suivez votre formation en apprentissage. Dans quelle entreprise travaillez-vous et quelle expérience en retirez-vous ?
Je suis apprenti au sein du service informatique de l’IMERIR lui-même. Je suis en charge des robots sur le site, de leur maintenance et reprogrammation. Il y a en effet plusieurs robots à destination des étudiants : deux robots industriels, dont un qui est orienté cobotique, et des robots d’innovation qui portent des technologies qui peuvent être adaptées à tous les secteurs. Cette expérience me plaît car elle m’a appris le management et la gestion de projets. Je suis au courant des projets menés dans l’école et je suis amené à les gérer plus ou moins. Même si l’IMERIR est une école, il fonctionne vraiment comme une entreprise.
Avez-vous le sentiment que votre formation vous prépare bien pour le monde professionnel ?
Oui, je me sens plutôt bien préparé car l'école est là pour nous former à tous les problèmes qu'on peut possiblement rencontrer. Par ailleurs, j'ai lancé mon entreprise durant ma formation à l'IMERIR car l'école accompagne les jeunes qui se lancent dans la création d'entreprise. Elle fait partie de l'environnement CCI, donc on traverse la rue et on est en contact avec des personnes qui nous accompagnent dans la création d'entreprise. Les professeurs peuvent aussi nous donner des idées de projet à monter.
On traverse la rue et on est en contact avec des personnes qui nous accompagnent dans la création d'entreprise.
Que fait votre entreprise ?
Elle est spécialisée dans la robotique d'innovation, c'est-à-dire la mise en place et l'intégration de nouvelles technologies. Cela consiste à inventer des robots en utilisant les technologies qui nous intéressent, issues aussi bien de l'environnement web que de la mécanique, en passant par de nouveaux process. J'achève actuellement un projet d'IoT [objet connecté ndlr.] pour lequel j'ai trouvé rapidement un client. Il s'agit d'un collier GPS qui n'utilise pas l'envoi GSM mais la transmission LoRAWan, c'est-à-dire un système radio basse fréquence, qui permet de déployer les systèmes même là où il n'y a aucun réseau. L'objet sur lequel je travaille est à destination d'agriculteurs qui veulent suivre leurs vaches grâce à un réseau, sans gêner l'environnement alentour. Ce n'est pas moi qui ai inventé la technologie mais j'ai créé une application pour celle-ci.
Quelles sont vos perspectives pour la suite ?
Je compte poursuivre dans mon projet d'entreprise mais je suis aussi ouvert aux propositions d'embauche pour m'assurer une sécurité. Je suis plutôt serein car, en cherchant une entreprise pour l'alternance, j'avais déposé des CV dans plusieurs entreprises. Deux ans après, celles-ci reviennent vers moi sachant que je vais être diplômé. Je reçois entre deux et cinq offres d'embauche par semaine en ce moment. Il y a de nombreux débouchés dans le secteur de la robotique : que ce soit pour créer une interface web ou inventer le robot de demain. Nous sortons de l'IMERIR avec une palette de compétences qui nous permettent de nous adapter au monde du travail. De plus, le fait d'avoir créé mon entreprise et d'arriver avec des produits susceptibles d'être commercialisés est un avantage : je pense pouvoir être un bon élément, tant pour faire de la recherche et développement que pour aider à la gestion de start-up.