Les métiers de l'enseignement et de la formation
Humainement riches et sources de satisfactions, les métiers d’enseignant et de formateur attirent des candidats de tous âges qui sont tenus de s’adapter régulièrement aux évolutions des modalités d’apprentissage et des besoins des élèves ou stagiaires.
« Si j’enseigne, c’est pour apprendre. » Cette très belle citation du réalisateur égyptien, Youssef Chahine illustre la noblesse de l’enseignement. Professeur et formateur sont des métiers dédiés à la transmission des savoirs et savoir-faire qui nécessitent dialogue et écoute pour que s’installe une relation d’échange et de progression entre l’enseignant et l’apprenant.
Profession passionnante, elle est aussi très exigeante. Les professeurs qui représentent l’institution de l’école de la République défendent l’égalité des chances. Ils s’efforcent de permettre à chaque élève d’apprendre dans de bonnes conditions pour s’insérer et réussir dans le monde professionnel mais aussi de grandir et d’exercer son rôle de citoyen dans la société.
L’envie d’apprendre
Le métier d’enseignant est riche humainement. Les motivations et sources de satisfactions de ceux et celles qui se destinent à cette carrière sont réelles : accroître le potentiel de chaque élève pour qu’il donne le meilleur de lui-même, lui donner le socle de connaissances et de culture indispensable pour asseoir sa progression et, surtout, lui donner l’envie d’apprendre. L’exercice de ce métier varie sensiblement d’un établissement à un autre mais il tend à devenir de plus en plus collectif. L’enseignant.e n’est plus seul.e face à sa classe. Les actions pour favoriser le travail interdisciplinaire, les projets collectifs et le dialogue avec les familles et les associations de parents d’élèves, d’une part, et avec les représentants du monde économique, d’autre part, se multiplient et rendent le travail du prof nécessairement plus collectif.
Le métier évolue aussi à la faveur de la diffusion des nouvelles technologies de communication. La crise sanitaire de la Covid-19 a mis en lumière l’utilité des plates-formes de communication pour pouvoir poursuivre les cours à distance. Ce recours au numérique avait aussi été initié par différents espaces numériques de travail qui facilitent les échanges et le suivi des devoirs entre directions d’établissement, enseignants, familles et, bien sûr, élèves.
Formation tout au long de la vie
Mais les apprentissages ne s’arrêtent pas à l’école. La formation a vocation à se dérouler tout au long de la vie. Les transformations des métiers, les mutations technologiques et les crises économiques invitent les actifs à continuer de se former pour s’adapter à ces évolutions. Encouragés par les entreprises et les pouvoirs publics, les actifs ont tout intérêt à jouer la carte de la formation continue pour maintenir et accroître ce l’on appelle leur « employabilité ». Autrement dit, leur capacité à actualiser et à enrichir leurs compétences pour trouver ou conserver un emploi ou pour s’adapter à de nouvelles formes de travail.
Comme le rappelle la Fédération de la formation professionnelle, le secteur de la formation professionnelle est dominé à 97 % par les organismes de formation privés. Les entreprises sont leurs principaux clients et les salariés, majoritairement, les bénéficiaires de leurs prestations. Aussi, pour favoriser et rendre plus aisé l’accès à la formation des personnes qui en ont le plus besoin – les moins qualifiées, les plus âgées et les demandeurs d’emploi – des réformes de la formation ont été mises en place. Elles ont, notamment, instauré le compte personnel de formation qui permet d’accumuler des droits à formation, d’acheter et de payer en ligne en utilisant pour cela l’application « Mon compte formation ».
Le boom de l’Edtech
L’usage du numérique, avec le recours aux réseaux sociaux pour attirer des futurs stagiaires, le partage de contenus pédagogiques en ligne et le développement de sessions de formation à distance, s’est généralisé dans le secteur. L’usage de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle se diffuse également. L’apparition de nouveaux concurrents œuvrant dans le domaine dit de l’Edtech (filière du numérique dédiée aux formations en ligne) bouleverse également le secteur de la formation. Les applications d’apprentissage, consultables sur téléphone à tout moment, permettent de répondre au mieux aux envies et besoins du public en termes de consommation de formation. Mais ce n’est pas la seule transformation du métier. La tendance est à l’individualisation et à la construction de parcours de formation modulables et composés de blocs de compétences pour mieux répondre aux attentes des stagiaires en termes de temps et de coût des prestations. L’offre de formation est devenue plus flexible proposant de plus en plus des formations mixtes (« Blended learning ») associant formation en présentiel et à distance. Le formateur doit être en mesure d’adapter son activité pour tenir compte de la diversité des supports, des modalités et des temps de formation. Le formateur doit de plus en plus être en capacité de donner du sens et à mettre en perspective les savoirs.
L’activité de formateur qui nécessite bien évidemment une maitrise des connaissances et des compétences professionnelles dans le domaine visé, est, d’ailleurs, souvent pratiquée par des experts métiers en complément de leur emploi ou à l’issue d’une reconversion professionnelle. Le formateur indépendant doit être certifié Qualiopi (marque de certification qualité des prestataires de formation), pour bénéficier des fonds mutualisés de la formation professionnelle (CPF, apprentissage, contrat de professionnalisation, OPCO, ...)
Pour faire face à ces besoins croissants et proposer des prestations nouvelles, le marché de la formation recrute des formateurs mais aussi des commerciaux. Ces derniers ont pour rôle de vendre des actions de formation mais aussi d’aider leurs clients à mobiliser les dispositifs publics permettant de financer ces prestations.
Enfin, les organismes du secteur proposent non seulement des actions de formation mais également des prestations d’évaluation des compétences et d’orientation professionnelle. L’activité de formation évolue donc et s’enrichit. Mais elle continuera de reposer sur l’appétence du public pour l’acquisition de nouvelles compétences. Car, comme l’écrivait le poète latin Virgile, « on se lasse de tout, excepté d’apprendre ».
Le saviez-vous ?
90,9 %
le taux de réussite au baccalauréat ¹
15,8 millions
d’élèves, étudiants et apprentis en France ¹
866 000
le nombre d’enseignants (dans le public et le privé) en France ¹
32%
des Français suivent une formation professionnelle chaque année (contre 41 % en moyenne dans les pays de l’OCDE) ²
15%
seulement des adultes peu qualifiés (public pourtant prioritaire) bénéficient d’actions de formation ²
984 000
formations suivies en 2020 via le Compte Personnel de Formation (517 000 en 2019) ⁵
36 %
des utilisateurs du CPF sont des demandeurs d’emploi ⁵
19 %
des actifs envisagent de changer de métier (67 % parmi les 25-34 ans) ⁴
90 %
des actifs pensent que la formation est une nécessité pour faire face aux mutations du monde du travail ⁴
Sources :
¹ Repères et références statistiques, ministère de l’Éducation nationale, 2020
² Ministère de l’Éducation Nationale 2022
³ Priorités pour la formation professionnelle, OCDE, 2019
⁴ Baromètre de la formation et de l’emploi, Centre Inffo 2024
⁵ Le Compte personnel de formation en 2020, Dares 2021