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TSL Outdoor, les raquettes qui font recettes

Installée à Annecy-le-Vieux, en Haute-Savoie, l’entreprise TSL Outdoor fabrique des raquettes à neige. Depuis sa création dans les années 80, elle a su progresser pour s’imposer comme leader mondial sur le marché.

Leader mondial sur le marché de la raquette à neige, l’entreprise TSL Outdoor présente la particularité d’avoir largement contribué à créer le marché de cette activité de loisir, depuis sa création en 1981. « La raquette a presque toujours existé, explique Philippe Gallay, PDG de l’entreprise. Mais la raquette à neige, comme activité de loisir, a débuté dans les années 1980 et a progressé, jusqu’à devenir l’activité numéro 1 en Europe à l’hiver 2020/2021, car les remontées mécaniques étaient fermées à cause de la pandémie de coronavirus. »

Ancien moniteur de ski et utilisateur des raquettes TSL Outdoor, Philippe Gallay reprend l’entreprise en 1986. « Je faisais des sorties raquettes le soir après mes cours, mais les raquettes cassaient beaucoup, raconte-t-il. Les équipes n’arrivaient pas à fournir le service après-vente nécessaire et l’entreprise réalisait autant de chiffre d’affaires que de pertes. Elle cherchait donc un repreneur. » Ayant un DUT de gestion et une expérience de gérant de restaurant, il se lance et installe l’entreprise dans son garage de La Clusaz. « On a résolu les différents problèmes techniques et, petit à petit, on a commencé à analyser la chaîne de production et de vente, se souvient Philippe Gallay. Doucement, on a progressé et créé un marché. On sortait à l’époque environ 1 000 paires par an. » Pour faire connaître le loisir, TSL Outdoor crée une coupe de France et une coupe d’Europe. « Nous voulions casser l’image ringarde des raquettes car, à l’époque, c’était considéré comme un truc de vieux, on se cachait quand on en faisait ! », s’amuse-t-il.

snowshoesCrédit Photo : ©Romain Bonhommet

Se hisser à la première place

Pour développer son marché, l’entreprise prend au départ le parti de sensibiliser les accompagnateurs et accompagnatrices de moyenne montagne ayant une activité l’été mais qui, parfois, se retrouvaient sans rien l’hiver.

« Par exemple, pour la Suisse, nous avons créé des circuits de raquettes avec l’importateur. En Italie, nous avons organisé des grosses courses de raquettes », illustre Philippe Gallay. Ces tactiques se sont révélées payantes si l’on en croit les performances qu’affiche aujourd’hui l’entreprise. « On couvre 75% du marché français, plus de 50% du marché européen et 30% du marché mondial », indique le PDG. Environ 40% du chiffre d’affaires est réalisé à l’export, en Europe mais également en Amérique du Nord, au Japon… La PME, qui a déménagé à Annecy-le-Vieux, emploie désormais une cinquantaine de personnes à l’année et réalise en moyenne 10 millions de chiffre d’affaires. « Il y a des années à 8 millions, d’autres à 12 millions. Cela varie beaucoup en fonction de la neige », explique le PDG.

Pour progresser et se maintenir à sa place de leader, l’entreprise a dû miser sur l’innovation et la diversification. « Au départ, nous étions mono-produit, mono-pays et mono-saison, ce qui était dangereux, souligne Philippe Gallay. Mais l’innovation m’intéresse beaucoup car je suis curieux de nature et créatif. » TSL Outdoor se met donc à travailler sur d’autres produits et d’autres marchés en particulier les bâtons pour la marche nordique. « Heureusement que la concurrence est là finalement, concède-t-il. Car elle nous oblige à nous creuser la tête et à progresser pour nous démarquer. »

Innovation et réactivité : la clef du succès

La fabrication française est aussi un atout pour TSL Outdoor : elle lui permet d’être très réactif à la demande. Le groupe possède également deux sociétés d’injection de plastique qui travaillent à 20 % pour la société de raquettes. Un avantage d’autant plus précieux en période de pandémie de coronavirus. « Même si nos raquettes ne sont pas forcément meilleures, nous maîtrisons leur production de A à Z et nous sommes en capacité de produire et livrer en permanence, explique Philippe Gallay. Ce n’est pas le cas de nos concurrents américains qui font fabriquer en Chine par exemple. »

Nous maîtrisons leur production de A à Z et nous sommes en capacité de produire et livrer en permanence.

Ainsi, durant l’hiver 2020/2021, alors que le commerce international fonctionne au ralenti, TSL Outdoor a pu répondre à la demande de raquettes à neige qui a explosé en raison de la fermeture des remontées mécaniques dans de nombreux pays. La production a grimpé de 1 000 à 3 000 paires par jour, obligeant l’entreprise à s’adapter et à recruter. Solidaire, elle a notamment engagé des professionnels de la montagne sans activité en raison de la crise du COVID-19. « Globalement le montage des raquettes n’est pas très compliqué. C’est de l’assemblage, un peu comme du lego, compare le président de la PME haute-savoyarde. Nos équipes leur expliquent et nous assurons un autocontrôle entre chaque poste. Mais, par exemple, les moniteurs de ski sont sensibles au produit, donc ils font du bon travail. »

neige raquette TSLCrédit Photo : ©YANNROS - 2016

Un lien fort avec le territoire et la CCI

TSL Outdoor entretient des liens étroits avec son territoire. « Être au cœur des montagnes nous permet surtout de tester facilement les raquettes », évoque Philippe Gallay. L’entreprise fait également partie de la filière Outdoor Sports Valley qui lui offre des rencontres, des opportunités et favorise la solidarité entre les acteurs. La PME peut aussi compter, depuis plus de trois décennies, sur l’appui de la CCI Haute-Savoie. « Nous avons travaillé ensemble sur l’export, notamment dans le cadre de la Team France Export, notre premier brevet, de la veille économique, du marketing... La CCI nous a accompagnés tout au long de notre progression », témoigne son dirigeant.

La CCI nous a accompagnés tout au long de notre progression

S’il jette un regard sur toutes les années passées depuis 1986, Philippe Gallay ressent une grande satisfaction. « On a commencé dans un garage, un peu par hasard, et c’est devenu une aventure d’une vie !, réalise-t-il. Si je devais refaire une carrière, je ferais la même chose. » Il dit sa fierté de s’être hissé au rang de leader mondial en termes de parts de marché, tout en restant une entreprise à taille humaine où l’on se sent bien. « Le personnel reste : ma première employée est toujours là depuis 1992. Les équipes sont très positives : elles travaillent en harmonie et avec la volonté de satisfaire le client. Et quand on a besoin d’elles, elles répondent présentes. » Pour mener une entreprise, le PDG de TSL Outdoor conseille d’être optimiste mais aussi réaliste. « S’il y a un problème, il faut tout de suite chercher d’où ça vient et analyser pourquoi, préconise-t-il. Être réactif permet de trouver des solutions rapidement. Il ne faut pas rester les deux pieds dans le même sabot savoyard ! »


La Haute-Savoie

Territoire frontalier avec la Suisse et l’Italie, la Haute-Savoie bénéficie d’une forte attractivité illustrée par son dynamisme démographique, le plus forte de France. Ces cinq dernières années, elle a gagné plus de 12 000 habitants par an, pour en compter au total, 820 000.
Tourné vers l’industrie, le département compte 3 pôles d’excellence :

  • le pôle Mont Blanc Industries spécialisé dans le décolletage et la mécatronique, avec plus de 600 entreprises. Cette filière, développée au XIXème siècle pour répondre au besoin de l’industrie horlogère suisse, s’est densifiée et diversifiée.

  • Citia, pour les industries créatives, en plein essor sur le territoire. Il fédère 391 entreprises produisant et diffusant des images dans les domaines du cinéma, de l'audiovisuel, de l'animation, du jeu vidéo et du multimédia.

  • Enfin, l’Association Outdoor Sports Valley qui regroupe 163 entreprises des industries du sport et des loisirs engendrant plus de 3000 emplois directs et indirects.

Le tissu industriel se répartit en 4 grandes « familles » : la sous-traitance, les biens d'équipement, les biens « grands publics » et « le matériel outdoor ».

Le commerce se classe comme le 2ème secteur d’activité du département en termes d’établissements : 1 salarié sur 5 exerce dans ce secteur.

Le département compte également des atouts touristiques : notamment des lacs (Léman, Annecy) et du relief montagneux. On compte 27 000 emplois salariés. Terre d’alpinisme, de randonnée et de ski, la Haute-Savoie compte plus 50 stations.

Source : Chiffres-clés 2020, CCI Haute-Savoie

infographie haute-savoie


En savoir plus 

https://www.tsloutdoor.fr/

https://www.facebook.com/TSLOutdoor

https://www.haute-savoie.cci.fr/

Mis à jour le 16 avril 2021