Les métiers de la communication, du marketing et du graphisme
Sensibles aux innovations mais aussi à la conjoncture économique, la communication, le journalisme, le marketing et la publicité doivent en permanence faire preuve d’adaptation. Ces caractéristiques ont des conséquences sur l’activité des entreprises et sur l’exercice des métiers dans ces secteurs.
C’est souvent le premier poste de dépenses qui est rogné quand la situation économique se dégrade. Les secteurs de la communication et de la publicité prennent souvent de plein fouet les retournements de conjoncture. Après avoir souffert du ralentissement brutal de l’activité à la suite de la crise financière de 2008, les 47 000 entreprises de la filière communication et les 17 000 agences de publicité de France ont dû affronter les conséquences économiques inédites de la crise sanitaire de 2020. Résultats constatés par l’Observatoire COM MÉDIA, l’association fédérant la filière de la communication pour cette année 2020 : une perte de huit milliards d’euros, la menace de disparition planant sur une entreprise sur cinq dans le secteur de la communication et une baisse de 25 % du marché publicitaire. Le coup de frein aux dépenses de publicité des annonceurs a également des répercussions sur les recettes des journaux et sur l’activité des prestataires de services comme les agences de graphistes.
Des médias concurrencés
À cette exposition aux aléas de l’économie s’ajoute, pour le secteur particulier des médias, la concurrence de nouvelles formes d’information et de communication favorisées par la diffusion du numérique (sites internet, blogs, vlogs, podcasts et réseaux sociaux notamment). La presse écrite est, par ailleurs, confrontée à un vieillissement de son lectorat et, comme l’ensemble des médias, à une crise de confiance qui la fragilise.
Pour autant, ces professions dédiées à la production et à la diffusion de messages les plus percutants possibles alliant informations, argumentaires et images marquantes, attirent toujours et en nombre les candidats. Les écoles de journalisme font le plein. Mais la réalité de l’exercice du métier peut doucher les enthousiasmes des nouveaux journalistes. Précarité de l’emploi et concurrence accrues, statut institutionnalisé du pigiste ou free-lance quand ce n’est pas celui d’auto-entrepreneur, pression sur les délais, conditions de travail, types de traitement éditorial, diminution du nombre des enquêtes sur le terrain, les jeunes journalistes en reviennent parfois de leur vision du métier. Comme le rappelle le sociologue des médias Jean-Marie Charon dans une enquête parue en 2024¹ « Jeunes journalistes, l’heure du doute », après sept années d’exercice de la profession de journaliste, 40 % des jeunes (moins de 30 ans) abandonnent leur carte de presse et 66 % des jeunes journalistes sont en situation de précarité financière. Au point de se réorienter vers les métiers de la communication, du marketing ou de l’enseignement en fonction de leur formation d’origine.
La diversité des métiers, la variété des missions et le travail en collaboration étroite avec les autres directions de l’entreprise ou, pour les prestataires de service, avec des clients de secteurs d’activité différents, expliquent l’attrait pour la communication, le marketing et la publicité. Mais ce sont aussi la nécessité d’innover et la capacité des professionnels à s’approprier les nouvelles technologies pour répondre aux nouvelles tendances en matière d’usage de l’information qui valorisent ces métiers.
Inbound marketing et marketing d’influence
Pour travailler en agence ou chez l’annonceur, en tant que free-lance ou au sein des médias et bien évidemment chez ceux qui n’existent que sur internet, la maîtrise du numérique est primordiale. Les nouvelles technologies permettent d’ajuster les messages adressés au plus près des tendances et des attentes de la clientèle, d’accroître la force de leur impact et de mieux mesurer les bénéfices induits. Des solutions, souvent innovantes, apparaissent régulièrement pour optimiser la production et la diffusion des messages. Ces outils entraînent une transformation des pratiques. À titre d’exemple, le marketing traditionnel orienté vers la recherche de clients en multipliant les opérations et supports pour les convaincre d’acheter produits ou services, est de plus en plus concurrencé par la stratégie inversée dite de l’inbound marketing. En s’appuyant sur une stratégie de contenus ciblés, le marketing entrant vise à susciter l’intérêt des prospects d’un annonceur en concevant un parcours orienté de découverte de son offre via ses différents canaux de communication (site internet, réseaux sociaux...).
De nouveaux métiers
Autre exemple, l’automatisation du référencement des contenus sur le net permet aux communicants de se concentrer sur la rédaction de leurs tweets et posts avec la garantie de pouvoir s’appuyer sur des hashtags les plus en phase avec les messages et les cibles visées. La diffusion de l’intelligence artificielle générative permet de produire ainsi rapidement des supports de communication commerciale. Selon une enquête de l’éditeur de logiciels pour les activités de vente et de marketing, 80 % des commerciaux utilisant l’IA générative créeraient avec cet outil des fiches produits, des argumentaires et des e-mails de vente quand 70 % des commerciaux y ont recours pour analyser le marché.
Enfin, la fréquentation de plus en plus importante des réseaux sociaux par les consommateurs (Instagram, YouTube, Facebook, TikTok…) oblige les marques à investir ces nouveaux médias en déployant un marketing d’influence efficace.
Les pratiques évoluent et de nouveaux métiers naissent aussi. Les datas scientists et datas analysts, les infographistes 3 D, les webdesigners, les digital planners, les chefs de projet web mobile et e-CRM, les SEO managers, les consultants ou les chargés de veille en e-réputation ont fait leur apparition tant en entreprises qu’en agences. Les acteurs du numérique ont transformé les filières du marketing, de la communication et du journalisme. Ces mutations ont eu pour effet de valoriser l’expertise des producteurs de contenus et donc leur rôle essentiel dans ces secteurs. L’emploi des mots et l’impact des photos par les professionnels resteront donc déterminants.
¹présentation de l'enquête "jeunes journalistes, l'heure du doute"
Le saviez-vous ?
86 %
des Français surfaient sur le Web en 2023 ⁵
28 %
des internautes français utilisent les réseaux sociaux pour obtenir des informations sur une marque (deuxième source derrière les moteurs de recherche avec 98%) ¹
90 %
des internautes affirment découvrir de nouvelles marques ou produits via Youtube ²
200 000
le nombre d’abonnés au quotidien Le Monde version numérique (soit le double des abonnements papier) ³
18 %
seulement des Français déclarent accéder à l’information par la presse écrite ³
60 %
sont des utilisateurs actifs et réguliers des réseaux sociaux ⁵
52 min
chaque jour c’est le temps passé en moyenne par les internautes sur les réseaux sociaux ⁵
70,5 %
des Français utilisent internet pour s’informer ¹
77%
des Français font des achats en ligne ²
Sources :
¹ Les chiffres clés d’internet et des réseaux sociaux en France en 2022, We are social / Hootsuite
² Statista, 2021
³ Chiffres clés, statistiques de la culture, ministère de la Culture 2020
⁴ Baromètre du numérique 2022
⁵ We are social datareportal, Médiamétrie 2023