Les métiers de la coiffure, de l'esthétique et du soin
Commerces de proximité, les coiffeurs.ses, esthéticien.s.nes et instituts de beauté rivalisent de nouveautés pour faire la différence. La maîtrise technique et le sens de la relation client constituent des passeports pour la réussite dans ces métiers.
Le secteur du beau se porte bien. On comptait ainsi en 2020 pas moins de 54 000 entreprises générant 75 000 emplois dans la coiffure et des soins de beauté en France. Et amont, la fabrication de parfums et de produits cosmétiques faisait travailler 66 000 personnes en 2019 (source Statista 2023). Ce dynamisme s’explique par la tendance durable des Françaises et, de plus en plus, des Français à prendre soin d’eux. Les Françaises consacrent ainsi chaque année 10 % de leurs dépenses de consommation à l’achat de produits cosmétiques. Mais on ne va pas couper les cheveux en quatre : la réussite dans la filière beauté et bien-être oblige à être et à rester dans l’air du temps ! Les professionnels du secteur « beauté et bien-être », qui regroupe les métiers de l’esthétique, de la cosmétique, de la parfumerie et de la coiffure, le savent bien : la différence et parfois même la survie de l’activité se jouent sur la capacité à répondre aux attentes d’une clientèle en demande permanente (sans jeu de mots) de nouveautés. Être à l’affût des nouvelles tendances et techniques en termes de coupes, de soins ou de produits de qualité, naturels ou bio, savoir surfer sur la mode et pouvoir proposer des services adaptés aux modes de vie et contraintes des clients constituent des conditions essentielles de succès dans ce secteur.
Entre indépendants et enseignes, instituts de beauté généralistes et spécialisés, le secteur est très concurrentiel. Les entreprises entendent toutes profiter de l’appétence et des aspirations des Français.e.s pour le bien-être, la relaxation et leur souci de l’apparence. Mais le secteur est aussi particulièrement sensible aux variations de la conjoncture économique. Le budget alloué aux soins de la personne est souvent le premier à être sacrifié en cas de difficultés financières. Le développement du marché des équipements permettant aux personnes de réaliser elles-mêmes à domicile certains soins, concurrence aussi l’activité des commerces.
Le sens du contact et du commerce
Pour tirer leur épingle du jeu, les professionnels de la beauté et du bien-être tentent de diversifier leur activité en proposant des services complémentaires (conseils en maquillage, soins beauté express...). Ils cherchent, de plus en plus, à se spécialiser par type de prestation (épilation, manucure, soins du visage, massage…). Certains entendent aussi s’adapter au rythme de vie et contraintes de la clientèle en proposant du « sans rendez-vous » ou des prestations de coiffure ou de cosmétique à domicile. Ces soins à domicile sont en pleine croissance. La part de la coiffure à domicile représente un quart de l’activité du secteur et le nombre des coiffeurs intervenant chez leurs clients a été multiplié par quatre depuis l’an 2000. De la même façon, selon le Cesad, une école d’esthéticiennes, plus de 40 % des Françaises, en 2020, ont régulièrement fait appel à une esthéticienne à domicile contre 25 % en 2015.
Pour proposer ces nouveaux services, les professionnels du secteur ont investi les réseaux sociaux et le numérique pour attirer de nouveaux clients avec des services (à l’image des miroirs connectés ou des vitrines interactives) ou des produits différents de la concurrence, pour faciliter la prise de rendez-vous et pour les fidéliser.
Pour réussir dans des métiers de proximité, deux qualités sont essentielles : l’expertise dans l’exécution des prestations, la qualité du conseil sur le choix des soins et des produits (sources de revenus supplémentaires) d’une part, et la relation avec la clientèle en faisant preuve d’écoute et d’adaptation, d’autre part. La professionnalisation et les qualités relationnelles des candidats sont appréciées des recruteurs. Ce sont aussi les atouts à avoir en poche pour ouvrir ensuite sa propre boutique qui est le parcours classique dans ce secteur. Des métiers diversifiés, un marché en perpétuel renouvellement, des techniques et des prestations nouvelles : peu de chance de se « barber » dans ce secteur.
Le saviez-vous ?


67%
des salariés ont un diplôme du niveau CAP ou Brevet professionnel ²

77%
des instituts de beauté n’emploient pas de salariés (20% de 1 à 5 salariés) ²

27%
la part de la coiffure à domicile dans l’activité du secteur ¹

2e secteur de l’artisanat pour le nombre d’apprentis (17 % de l’emploi du secteur) ¹

58%
des salons de coiffure n’ont pas de salarié ¹

90%
des salons de coiffure sont des indépendants ¹

44%
des embauches se font en apprentissage ²
Sources :
¹ Profession coiffeur, UNEC, 2020
² chiffres clés de la filière beauté bien-être, Confédération nationale de l’esthétique parfumerie, 2017