La décarbonation, un levier de performance et de compétitivité pour les entreprises
Tout à la fois urgence climatique planétaire, investissement national et prise de conscience citoyenne, la décarbonation est aussi une source de performance et de gains économiques pour les entreprises. Le réseau des CCI accompagne les entreprises dans leur première étape d'un parcours de décarbonation en leur permettant d’obtenir une estimation rapide et simplifiée de leur empreinte carbone.
L’Accord de Paris sur le climat, signé en 2015 et applicable à tous les pays, vise une limitation du réchauffement climatique à moins de 2 % d’ici 2010 ce qui implique une diminution des gaz à effet de serre (GES) d’au moins 50 % d’ici 2030. En effet, le réchauffement du climat est causé par une concentration anormale des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et oblige à agir sans attendre !
La neutralité carbone¹ d’ici 2050, c’est l’objectif que s’est fixé la France dans sa stratégie nationale bas carbone (SNBC). Un horizon qui peut paraître lointain mais qui engage déjà tous les acteurs (Etat, Collectivités territoriales, entreprises, ménages, …) pour des raisons environnementales mais aussi de pouvoir d’achat et de compétitivité.
Le train de la décarbonation est lancé, mieux vaut y monter maintenant pour profiter des opportunités d’affaires générées par la transformation des processus de production et des modes de consommation.
Le réseau des CCI se mobilise, aux côtés du Gouvernement, pour accompagner les entreprises, en particulier les PME, dans les premières étapes de leur parcours de décarbonation grâce à l’outil de diagnostic LISE® qui permet une identification des principaux postes d’émissions de GES et débouche sur un plan d’action autour des principaux leviers de décarbonation et une orientation vers des dispositifs d’accompagnement et de financement adaptés.
Quels bénéfices pour les entreprises ?
La décarbonation de l’économie a des effets bénéfiques pour le climat du fait de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et elle est source de gains économiques. Une gestion de l’énergie plus sobre et plus efficace contribue à réduire les coûts opérationnels des entreprises et engager une démarche de décarbonation permet aussi de se démarquer pour décrocher des marchés, obtenir des financements et attirer des talents.
Les critères environnementaux les plus regardés par les grandes entreprises
L’empreinte environnementale des produits : émissions de CO2 liées à la production et aux transports
L’origine des matières premières : sourcing durable (bois FSC/PEFC, coton bio, …)
La gestion des déchets : recyclabilité, réemploi, réduction des emballages
L’utilisation de substances nocives : limitation des produits chimiques dangereux.
Les avantages de la décarbonation sont multiples :
Renforcer sa compétitivité et sa résilience
La décarbonation permet d’optimiser les processus et de diminuer les coûts opérationnels, notamment liés à l’énergie. Agir sur l’efficacité énergétique, c’est 10 à 25 % de gains potentiels sur la facture d’énergie.
De plus, en optant pour des énergies renouvelables ou bas carbone, une entreprise réduit sa dépendance aux énergies fossiles et gagne en stabilité financière en étant moins impactée par la volatilité des prix.
Répondre aux exigences des donneurs d’ordre
Pour atteindre leurs ambitions climatiques et répondre à leurs obligations de reporting (bilan carbone, rapport de durabilité, …), les grandes entreprises recherchent des données relatives notamment à l’empreinte carbone de leurs fournisseurs et sous-traitants. Elles peuvent également ne référencer que les entreprises qui œuvrent activement pour réduire l’empreinte carbone de leurs activités. La tendance est d’ailleurs à attendre des fournisseurs et clients qu’ils produisent le bilan carbone de leurs produits et/ou services. L’enjeu à terme pour les TPE et les PME est donc de pouvoir maintenir leur relation contractuelle et pour les plus pro-actives à faire la différence dès maintenant et ainsi accéder à de nouveaux marchés.
Se différencier et se qualifier pour des appels d’offres
Les acheteurs publics ont l’obligation d’ici, au plus tard, août 2026 de prévoir au moins un critère environnemental pour attribuer un marché public (selon l’article 35 de la loi Climat et Résilience de 2021) et ce, en fonction du degré de maturité des différents secteurs d’activité et segments d’achat concernés. Ainsi, lors de la sélection des prestataires lors des appels d’offres, les acheteurs publics peuvent intégrer un « critère carbone » et accorder un avantage aux offres les moins impactantes en matière d’émissions de GES.
Obtenir des financements
La mise en conformité avec les réglementations environnementale permet évidemment d’éviter l’application des sanctions. Mais le respect de ce cadre légal, et ce même sans y être contraint, peut faciliter l’accès aux aides publiques (subventions, prêts, certificats d’économie d’énergie…) pour financer ses projets de décarbonation.
Par ailleurs, des investisseurs privés demandent des informations en matière de durabilité aux entreprises dans lesquelles elles envisagent d’investir, afin d’orienter leurs financements vers des activités respectueuses de l'environnement. La valorisation financière de ces engagements environnementaux est de plus en plus déterminante aux yeux des actionnaires notamment.
Valoriser son image et son attractivité
L’engagement d’une entreprise dans la décarbonation lui offre un avantage concurrentiel en améliorant son image auprès des clients et des partenaires commerciaux. Il contribue aussi à améliorer la marque employeur pour attirer et fidéliser les talents.
¹ La neutralité carbone implique un équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone. Pour atteindre des émissions nettes nulles, toutes les émissions de gaz à effet de serre devront être compensées par la séquestration du carbone. Un puits de carbone se matérialise par tout système qui absorbe plus de carbone qu'il n'en émet (le sol, les forêts et les océans principalement).