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Le Parlement européen des entreprises 2023
Co-organisé par Eurochambres, l’association des Chambres de Commerce et d’Industrie européennes, et CCI France, le Parlement européen des entreprises (PEE) renforce les liens entre les institutions européennes et les chefs d’entreprise du continent. Le 14 novembre 2023, plus de 700 entrepreneurs ont siégé à la place des députés européens à Bruxelles pour débattre des compétences, de l’énergie et du commerce international.
Tous les deux ans, Eurochambres invite des entrepreneurs provenant de tous les pays membres de l’Union européenne (UE) à prendre la place des députés européens dans l’hémicycle bruxellois pour débattre de thèmes d’actualité. Le 14 novembre, 700 chefs d’entreprise, dont 68 français, ont pu s’exprimer sur trois thématiques : les compétences, la crise de l’énergie, source de questionnements et d’incertitudes pour les entreprises en Europe, et le commerce international. Les interventions des entrepreneurs dans l’hémicycle sur ces différentes thématiques sélectionnées sur la base des priorités de l’UE d’une part, et des Chambres de Commerce et d’Industrie d’autre part, ont ensuite donné lieu à des votes. Les résultats de vote seront communiqués aux représentants des institutions européennes afin de mieux prendre en compte les opinions et attentes des entrepreneurs dans les orientations de la politique communautaire.

Lors de cet évènement, trois élus des CCI françaises sont intervenus sur les trois thèmes à l’ordre du jour.
Sur le développement des compétences :
Face aux tensions de recrutement accrues par les évolutions démographiques et les pénuries de compétences, Alain Di Crescenzo, le Président de CCI France a pointé du doigt la question cruciale de la mobilité sur le marché du travail et souligné l’importance de réfléchir à l’activation de deux leviers : « travailler, d’une part, à développer la mobilité européenne des apprentis, et d’autre part, à l’harmonisation des conditions de reconnaissance des qualifications au niveau européen ». Ces pistes d’action pourraient contribuer à libérer le potentiel du marché unique en termes de compétences et de capital humain.
Sur la gestion de l’énergie :
La flambée des prix de l’énergie et les menaces pesant sur l’approvisionnement en ressources énergétiques, conséquences de la guerre en Ukraine, inquiètent les entreprises. Comme l’a rappelé dans l’hémicycle Fany Ruin, Présidente de la CCI Amiens-Picardie et 1ère Vice-Présidente CCI France, « l’énergie est cruciale pour les entreprises, c’est une question de compétitivité de l’Union européenne et de maintien de notre capacité industrielle ». Ce sont bien, de fait, des solutions globales et durables qui doivent être trouvées au niveau communautaire pour atténuer les effets de la crise énergétique et faire face au risque de désindustrialisation en Europe. L’objectif de l’UE d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 s’est concrétisé par une dynamique de transition écologique et par le développement de technologies plus vertes pour décarboner l’économie, et tout spécialement l’industrie. Mais l’atteinte de cet objectif européen implique la mobilisation de moyens financiers considérables (+ de 620 milliards d’euros d’investissements) pour investir dans de nouveaux processus industriels et changer les méthodes de production.
Sur la politique commerciale et la compétitivité :
90 % de la croissance économique mondiale devrait être générée hors UE dans les années à venir. Or, la mondialisation a été assez largement vécue par les entreprises du continent comme une source de concurrence déloyale entre des pays soumis à des contraintes juridiques et fiscales inégales. Pour rétablir les conditions et les moyens d’une concurrence loyale, l’Union européenne « doit se doter de tous les instruments de sa puissance commerciale » comme l’a indiqué Jean-Charles Herrenschmidt Président de la CCI Seine-et-Marne et Vice-Président de la CCI Paris Île-de-France. L’arsenal juridique établi par la Commission européenne s’est traduit par la signature d’accords commerciaux en vue de faciliter la coopération économique dans un environnement plus stable et de développer des opportunités commerciales. Pour saisir ces opportunités, l’élu consulaire parisien a plaidé pour « la valorisation à l’international des atouts européens pour rester dans le jeu et des investissements massifs (…) dans les secteurs clés comme le font si bien les États-Unis et la Chine ». Jean-Charles Herrenschmidt a également surligné les enjeux des transitions écologiques et numériques : « Ne passons pas à côté des enjeux de l'intelligence artificielle et des nouvelles énergies comme nous sommes passés aux côtés de la première révolution numérique. Sachons enfin rétablir les équilibres et imposer la réciprocité dans nos standards technologiques, sanitaires ou environnementaux. C'est fondamental si nous voulons garder les entreprises sur notre territoire et éviter la course au moins-disant. »
La prochaine édition du Parlement européen des entreprises se déroulera en 2025.