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Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 : L’avant et l’après
Le plus grand rendez-vous sportif et médiatique mondial est aussi une source de business. Avant le déroulement des JOP Paris 2024, pour la construction des infrastructures et pour la préparation des épreuves, mais aussi après l’évènement en termes d’héritage. Les entreprises et les territoires ont déjà pu ou vont pouvoir en tirer parti en termes d’activité et de développement économique.
Paris est une fête comme l’écrivait Hemingway. Elle sera en tout cas celle du sport durant tout l’été 2024. Pour que les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) Paris 2024 réussissent, les organisateurs ont pu compter sur le savoir-faire et l’expertise des entreprises françaises, et notamment des PME et des TPE. Ces dernières ont d’ailleurs été prises en compte dans l’attribution des marchés publics tant pour la construction ou la rénovation des installations dans le cadre des chantiers de la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO) que pour l’organisation de l’évènement supervisé par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO). Un quart du montant de la valeur globale des marchés de construction et de rénovation des ouvrages olympiques et paralympiques a été réservé aux PME/TPE et aux entreprises de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS).
In fine, ce sont 80 % des marchés qui ont été attribués aux PME et TPE et 90 % d’entre eux à des entreprises françaises. Au global, la construction des infrastructures olympiques va générer plus de 4 milliards d’euros d’investissements, selon le chiffrage de la Cour des comptes en janvier 2023.
Plus de 100 sites un peu partout en France
Outre l’activité touristique et commerçante qui sera générée pendant la durée de l’évènement, sa préparation a aussi dynamisé l’économie des territoires. C’est à cette fin que les CCI se sont mobilisées pour sensibiliser par des réunions publiques et des webinaires les PME et les TPE à l’opportunité que représente ces marchés importants en termes de revenus mais aussi de notoriété. Les CCI ont pu aussi les accompagner pour soumettre leur offre en s’appuyant sur la plate-forme CCI Business Grand Paris. Dans la région capitale, la plus concernée par la phase de construction, ce ne sont pas moins de 1 000 entreprises en 2022 et 985 en 2023 qui ont assisté aux réunions d’information organisées dans tous les départements franciliens par la CCI Paris Île-de-France. Sans oublier la centaine d’ateliers dédiés à la maîtrise de la commande publique mis en place.
Mais les JOP Paris 2024 ne portent pas seulement sur la construction des installations et des équipements. Pour le bon déroulement des Jeux, les PME, TPE et le secteur associatif ont pu aussi soumettre leur offre de services. Les sous-traitants de la sécurité, de la restauration, du nettoyage, de la signalétique ou pour le développement de solutions numériques notamment, ont pu accéder aux contrats proposés par le COJO via les plates-formes Entreprises 2024 et ESS 2024. Les marchés liés à l’organisation de l’évènement sont évalués à plus de 4,4 milliards d’euros.
Et les JOP Paris 2024 ne sont pas seulement parisiens. Les retombées économiques du plus grand évènement sportif et médiatique au monde vont bénéficier à nombre de territoires. Ce sont plus de 100 sites de compétition, d’entrainement ou d’accueil des sportifs, des délégations et des médias répartis un peu partout en France qui seront dédiés aux Jeux.
Ainsi en est-il de la deuxième ville de France, Marseille, qui accueillera les épreuves de voile et 10 matchs de football dans la mythique enceinte du Vélodrome. La CCI Aix Marseille Provence a mis en place, dès l’automne 2022, le Club AMP24 pour fédérer plus de 400 entreprises en vue de l’attribution des chantiers et des marchés des JOP. Aux côtés des grands groupes de BTP, des PME et TPE ont, par ce moyen, pu œuvrer au chantier de la marina du Roucas-Blanc où se dérouleront les épreuves de voile et de planche à voile. De la même façon, la CCI a, par exemple, accompagné l’entreprise « Fil Rouge », issue de l’Économie Sociale et Solidaire, pour décrocher le marché des tenues des 45 000 volontaires de la grande messe universelle du sport.
Comme elle l’avait fait pendant la Coupe du monde de Rugby de 2023, la CCI Touraine a invité les entreprises de son territoire à participer à des rencontres de networking en présence de représentants des équipes de Rugby à 7. Forte de ses équipements et de sa localisation centrale, la Touraine accueille en effet pour les Jeux cinq équipes (masculine et féminine d’Irlande, féminine des Etats-Unis, et masculine d’Australie et d’Uruguay). De la même façon, la CCI Paris-Île-de-France a lancé son club d’affaires spécial JOP Paris 2024 et organise, fin juillet début août, « Paris Innov Tour 2024 », un salon dédié à la valorisation des technologies innovantes auprès de délégations internationales, pour que le temps des Jeux puisse aussi être celui du Business…
Mais les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris sont aussi l’opportunité d’améliorer les équipements dans les territoires et de corriger certaines inégalités d’accès. La Présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, en convenait en déclarant que sans l’obtention des Jeux, le prolongement de la ligne 14 et du RER E des transports parisiens n’auraient pas pu se faire, contribuant ainsi à la réalisation du Grand Paris. Il en a été de même avec la construction du Centre aquatique de Saint-Denis aux portes de Paris ou de la modernisation du terminal de l’aéroport d’Aix-Marseille-Provence. Ce ne sont pas moins de 50 millions d’euros d’investissement qui ont été réalisés dans les infrastructures des Bouches-du-Rhône pour l’organisation des Jeux. Il est là aussi, le bénéfice des Jeux dans les territoires.
« Soft power »
L’héritage des Jeux se jouera aussi en termes de notoriété du pays. La France est attendue dans sa capacité à organiser l’évènement mais compte aussi profiter de celui-ci pour valoriser son image dans le monde. Le rayonnement médiatique va éclairer les différentes régions de France où se dérouleront les épreuves mais aussi celles qui accueilleront les délégations à la faveur de reportages. Pour s’en convaincre, l’exemple de Marseille est probant. Après l’exposition de la ville lors de l’arrivée de la flamme olympique avec l’entrée du Belem dans son port (150 000 visiteurs), Marseille se montrera aussi sous son meilleur jour et sous un soleil forcément méditerranéen lors des compétitions de voile. Entre 500 millions et un milliard de téléspectateurs pourront ainsi admirer les voiles blanches dans le ciel bleu azur de la Marina et de rade sud de la cité phocéenne…. De la voile au football, ce sont entre 150 et 200 millions d’euros de bénéfices pour le territoire qui sont prévus par le COJO.
Le potentiel de croissance et d’activité de ces Grands Évènements Sportifs Internationaux (GESI), à l’instar des Jeux, pousse la CCI Paris Île-de-France a mobiliser les atouts de la région pour faire de Paris la capitale mondiale du sport. Élément de « soft power », l’organisation de GESI participe de l’attractivité et du rayonnement des grandes capitales. Et apporte ainsi la preuve, pour paraphraser André Malraux, que le sport est un art et par ailleurs une industrie…