Suggestion d'articles





Grande consultation des entrepreneurs : les chefs d’entreprise peu confiants dans les perspectives économiques
Confrontés à un contexte international menaçant et toujours en demande de stabilité politique, les chefs d’entreprise affichent en février un optimisme modéré et une confiance hésitante. Ils s’inquiètent des conséquences pour l’économie des menaces de l’administration américaine sur les droits de douane. Ils espèrent aussi un cadre national plus favorable à l’activité via, principalement, la baisse du coût du travail et la poursuite de la simplification administrative.
En résumé
L’état d’esprit des dirigeants demeure assez négatif, malgré quelques discrets signes d’amélioration, notamment pour les perspectives au niveau national.
Les menaces de l’administration américaine concernant les droits de douanes inquiètent les dirigeants sur le plan macroéconomique, moins pour leur propre entreprise directement.
Vis-à-vis du gouvernement, les attentes des dirigeants se concentrent toujours sur la construction d’un cadre stable et favorable à l’activité des entreprises.
Les dirigeants estiment que l’action sur l’IA est plutôt l’apanage des acteurs d’ampleur comme l’Etat et les grandes entreprises, mais jugent que le secteur privé se montre pour le moment plus efficace.
Les chefs d’entreprise demeurent inquiets
L’indicateur de l’optimisme demeure bas malgré une légère augmentation entre janvier et février (72, +1 point). La confiance des chefs d’entreprise dans la conjoncture économique enregistre de faibles variations. Elle remonte de deux points pour l’économie française (15%), mais baisse d’un point pour leur propre entreprise (64%) et de deux points pour l’économie mondiale (22%).
- La confiance des dirigeants du secteur de l’industrie se dégrade nettement ce mois-ci : pour les perspectives de leur entreprise (55%, -10 points), mais aussi pour l’économie française (10%, -7 points) et dans une moindre mesure pour l’économie mondiale (19%, -3 points).
- Les dirigeants d’entreprises de 50 salariés et plus sont davantage confiants que le mois dernier vis-à-vis des perspectives économiques au niveau mondial (28%, +9 points).
Le sentiment prédominant parmi les chefs d’entreprise reste négatif, 45% jugeant que « c’était mieux hier » (-2 points). Toutefois, pour la première fois depuis juillet 2024, la part des dirigeants qui considèrent que « c’est très bien en ce moment » affiche une hausse : +3 points depuis janvier pour s’établir à 30%.
- Les dirigeants du secteur de la construction expriment la plus forte satisfaction concernant la situation actuelle : 44% trouvent que « c’est très bien en ce moment », un chiffre en hausse de 11 points.
- Ce regain de satisfaction s’observe également chez les dirigeants d’entreprises de 3 à 49 salariés, dont 36% trouvent que « c’est très bien en ce moment » (+10 points), un chiffre qui rejoint celui mesuré pour les dirigeants d’entreprises de 50 salariés et plus (38%).
Les chefs d’entreprise se sentent indirectement menacés par les déclarations américaines sur les droits de douane
La hausse des tarifs douaniers envisagée par Donald Trump à l’encontre de l’Europe provoque une certaine inquiétude chez les dirigeants : 8 sur 10 anticipent des effets négatifs importants à l’échelle européenne et nationale (83% et 81% respectivement). En revanche, seuls 13% des dirigeants anticipent des effets négatifs importants sur leur propre activité directement si une telle décision devait être prise par les Etats-Unis.
- Alors que qu’un renchérissement des droits de douane sur l’acier et l’aluminium a notamment été évoqué par l’administration américaine, les dirigeants du secteur de l’industrie sont les plus nombreux à s’attendre à des conséquences négatives importantes pour leur entreprise : 25% contre 15% dans le commerce, 11% dans les services et 10% dans la construction.
Les gouvernements se sont succédé depuis le début de l’année 2024, mais les attentes des chefs d’entreprise demeurent sensiblement les mêmes. 62% citent aujourd’hui la baisse du coût du travail et 61% la poursuite de la simplification administrative comme priorités pour le gouvernement Bayrou, alors que ces deux points figuraient également dans les trois premières attentes vis-à-vis du gouvernement Barnier. On note toutefois qu’une majorité des dirigeants cite maintenant aussi la stabilité politique et un retour à l’équilibre des finances publiques comme objectif prioritaire (57% dans les deux cas).
Concernant l’intelligence artificielle, l’engagement de l’Etat peine encore à convaincre
Concernant l’innovation en général, le regard des chefs d’entreprise a relativement peu varié au cours des dernières années : environ la moitié des dirigeants juge qu’elle représente un investissement (49%). Les progrès rapides de l’intelligence artificielle et de ses applications n’ont en cela pas bouleversé leur perception du sujet.
En matière d’IA, les dirigeants considèrent que les grandes entreprises sont les acteurs à la fois les plus engagés et les plus efficaces (respectivement 75% et 59%). La perception de l’action de l’Etat est plus ambivalente : 64% des chefs d’entreprise estiment qu’il est engagé sur le sujet, mais seulement 44% que son action est efficace. Enfin, les moyennes et a fortiori les petites entreprises apparaissent plus éloignées de ces enjeux, seuls 41% et 18% des dirigeants respectivement jugeant qu’elles sont engagées.
- L’action des grandes entreprises sur les enjeux d’IA est encore mieux perçue par les dirigeants ayant au moins 50 salariés : 82% trouvent qu’elles sont engagées et 63% d’entre eux jugent qu’elles sont efficaces.
CHEFS D'ENTREPRISE : VOTRE AVIS NOUS INTERESSE
Exprimez-vous ! CCI France invite tous les entrepreneurs qui le souhaitent à donner leur avis sur des sujets d'actualité qui concernent directement leur activité. Des sujets de questionnements que nous vous proposons mais aussi des thématiques que vous souhaitez voir aborder.
Rejoignez la grande communauté des entrepreneurs
& participez aux prochaines grandes consultations