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Grande consultation des entrepreneurs : des chefs d’entreprise inquiets mais pas résignés face à la crise énergétique
La hausse de l’inflation mine le moral des entrepreneurs inquiets par l’accroissement de leurs charges. Peu confiants dans les perspectives économiques, ils ne baissent pourtant pas les bras et comptent faire les économies d’énergie attendues ou poursuivre les actions déjà engagées. Le choc énergétique pourrait même pousser à une prise de conscience et à un changement de modèle économique pour un chef d’entreprise sur cinq.
Affrontant la hausse des prix de l’énergie depuis plusieurs mois, les dirigeants d’entreprise doivent maintenant faire face à des craintes de pénurie pour cet hiver. Dans ce contexte, l’indicateur de l’optimisme chute à 67 (-13 points depuis juillet), effaçant toute la progression régulière observée depuis mars. La baisse est particulièrement marquée pour les petites entreprises (67, -13 points) après une hausse en juillet. Les dirigeants des entreprises plus grandes avaient semblé anticiper davantage les difficultés à venir lors de la vague du juillet (-7 points par rapport à juin), mais affichent malgré tout un moral en baisse (64, -8 points). En dépit des incertitudes, une part des dirigeants résiste à la morosité. Deux dirigeants sur cinq considèrent ainsi que c’est très bien en ce moment (39%), cet indicateur affichant tout de même une baisse de 6 points par rapport à juillet.
Logiquement, l’inquiétude face à l’inflation reste haute parmi les dirigeants. Par rapport à juillet, autant de dirigeants déclarent qu’ils sont particulièrement attentifs à leurs charges en ce moment (74%). Davantage de chefs d’entreprise rencontrent même des difficultés dans l’immédiat : 23% pour être payés à temps par leurs clients (+3 pts) et 18% parce que leurs salariés leur demandent des avances (+2 pts).
La confiance dans les perspectives macroéconomiques était restée faible depuis mars. Elle connait une nouvelle chute en cette rentrée : 20% des chefs d’entreprise sont confiants pour les perspectives de l’économie française (-4 pts) et 14% pour celles de l’économie mondiale (-6 pts). La confiance dans son entreprise est aussi dégradée par la conjoncture défavorable : 61% des dirigeants ont confiance dans les perspectives des douze prochains mois (-8 pts), le pire score enregistré depuis décembre 2020, au pic de la deuxième vague de Covid-19 (55%).
- Cette dégradation se constate surtout parmi les dirigeants d’entreprises comptant moins de dix salariés : 61% ont confiance dans leur entreprise (-8 pts) contre 73% dans les entreprises plus grandes (-2 pts).
Face à la crise énergétique, le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme et demandé à toutes les entreprises de réduire leur consommation d’énergie de 10%, afin d’éviter des pénuries cet hiver. Une majorité des entreprises doit encore se lancer : 74% des dirigeants interrogés déclarent que leur entreprise ne prévoit pas de réduire sa consommation d’énergie. Au contraire, 23% déclarent que leur entreprise va répondre à l’appel de l’exécutif et se fixent un objectif. Pour certaines, toutefois, cela passe par un objectif moins ambitieux que celui donné par le gouvernement. Si 13% comptent atteindre la barre des 10% d’énergie économisée, 10% des dirigeants affichent un objectif plus faible. En moyenne, les entreprises qui s’engagent dans cette démarche se fixent un objectif de 11% de réduction de leur consommation d’énergie.
- Dotées de moyens plus importants pour organiser et prévoir les modalités de leur activité, les entreprises comptant 10 salariés ou plus s’engagent davantage pour économiser l’énergie : 43% de leurs dirigeants se sont fixés un objectif, contre 23% dans les entreprises plus petites.
- Alors que l’industrie représente environ un cinquième de la consommation d’énergie en France, les dirigeants du secteur s’engagent plus que les autres. 32% affichent un objectif d’économie d’énergie.
Il apparaît toutefois que beaucoup d’entreprises n’ont pas attendu les consignes gouvernementales pour mettre en œuvre leur plan d’économie d’énergie. Pour 41% de celles qui ont un objectif de réduction de leur consommation, le plan prévu pour y parvenir est déjà complètement mis en œuvre et pour 7%, il est presque à la fin de sa mise en œuvre. L’autre moitié des entreprises engagées pour la réduction de leur consommation a encore beaucoup à accomplir : 23% sont au début de la mise en œuvre de leur plan, et 28% doivent encore finir de concevoir celui-ci.
- Les grandes entreprises sont moins avancées dans leur démarche : seules 21% d’entre elles ont fini ou presque fini de mettre en œuvre leur plan, contre 50% des entreprises plus petites.
Pour réduire leur consommation d’énergie les petits gestes du quotidien sont le point de départ de beaucoup de dirigeants. 92% des chefs d’entreprises comptant au moins 1 salarié et qui se sont fixés un objectif ont prévu de renforcer la vigilance sur le gaspillage d’énergie dans les bureaux. Une majorité des entreprises concernées prévoit aussi de remplacer ses équipements par de nouveaux plus efficaces énergétiquement, que ce soit pour son parc automobile, son chauffage, les outils informatiques ou les machines outils (60%).
- Le remplacement des équipements est particulièrement évoqué par les dirigeants d’entreprises du secteur du commerce (72%).
Les autres gestes ne sont cités que par une minorité des entreprises engagées pour réduire leur consommation d’énergie. Certains gestes réclament des travaux parfois inaccessibles à certaines entreprises pour des raisons financières ou réglementaires : 35% déclarent tout de même prévoir d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs bâtiments, et 28% d’installer des capacités de production d’énergie renouvelable pour la consommation de leur entreprise.
- Avec des moyens et des leviers d’action souvent plus importants, les entreprises comptant 10 salariés ou plus s’engagent davantage dans des travaux d’efficacité énergétique (47% contre 33% dans les entreprises moins grandes) ou dans l’installation de capacité de production d’énergie renouvelable (38% contre 27%). Cet engagement dans ces investissements lourds, réclamant du temps, fournissent une explication pour le moindre avancement des grandes entreprises dans leur plan de sobriété énergétique.
D’autres gestes relèvent davantage de l’organisation des effectifs de l’entreprise pour celles comptant au moins un salarié. Un tiers de ces entreprises qui ont un objectif de réduction de leur consommation souhaite accompagner les collaborateurs pour adopter des moyens de transport consommant moins d’énergie (35%), et un quart prévoit de nommer un ambassadeur de la sobriété énergétique (23%). Un quart prévoit aussi d’inciter les collaborateurs à faire du télétravail pour réduire les transports et la facture d’énergie des bureaux (24%).
Pour une partie des entreprises, la crise énergétique est même l’occasion de revoir en profondeur leur fonctionnement. Peu d’entreprises vont réduire leur activité pour réduire la consommation d’énergie (7%). En revanche, 21% des dirigeants d’entreprises engagées déclarent qu’ils vont remettre en question leur modèle économique.
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