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Grande Consultation des Entrepreneurs

Grande consultation des entrepreneurs : des chefs d’entreprise partagés entre sortie de crise et préparation de l’avenir

Interrogés sur les réformes qu’ils attendent des pouvoirs publics, les chefs d’entreprise ne tranchent pas nettement entre mesures de sortie de crise et de préparation de l’avenir. Les hausses des coûts et des matières premières inquiètent actuellement les entrepreneurs qui appellent aussi de leurs vœux plus d’initiatives locales dans l’élaboration des décisions publiques.

Les dirigeants résistent à la crainte d’une cinquième vague

L’état d’esprit des dirigeants d’entreprise affiche encore ce mois-ci un niveau stable. Malgré l’amorce de la 5ème vague de l’épidémie de Covid-19, l’indicateur de l’optimisme s’établit à 103 (+1 pt). On constate toutefois un écart inédit depuis février entre l’optimisme des dirigeants d’entreprises comptant 0 à 9 salariés (101, -1 pt) et celui des dirigeants d’entreprises plus grandes, en forte progression (110, +11 pts).


Concernant l’élection présidentielle à venir, les dirigeants citent globalement moins de thèmes à traiter en priorité par rapport au mois dernier. Le podium demeure inchangé, les dirigeants plaçant l’emploi en tête de leurs préoccupations (75%, -7 pts) suivi par le pouvoir d’achat (69%, -9 pts) et l’éducation et la formation (68%, -6 pts). Deux thèmes font leur entrée dans le top 5 ce mois-ci : la fiscalité (65%, +1 pt) un thème qui apparait moins important pour l’ensemble des Français (cité par 21% d’entre eux dans le PrésiTrack©) et la sécurité (65%, +2 pts), troisième thème le plus cité par les Français (44%).


En réaction à la hausse des prix de l’énergie, le Gouvernement avait annoncé le versement par les entreprises d’une prime de 100 euros à la fin de l’année pour les salariés gagnant moins de 2000 euros net par mois, compensée dès janvier 2022 par une réduction des cotisations sociales. Cette mesure est encore débattue, le Sénat l’ayant même à cette heure annulée. Pour une grande majorité des dirigeants d’entreprises comptant au moins un salarié, la mesure ne semble toutefois pas poser de problème majeur. Bien que 37% déclarent qu’elle entrainera des coûts supplémentaires, seulement 9% estiment que cela débouchera sur des problèmes de trésorerie et 9% sur des difficultés opérationnelles pour le versement.

Avec mécaniquement plus de salariés à qui verser une prime, les dirigeants d’entreprises comptant 10 salariés et plus anticipent davantage de problèmes. 42% jugent que la prime inflation entrainerait des coûts supplémentaires et 18% des difficultés opérationnelles dans la mise en œuvre du versement.

Entre court-terme et long-terme, les attentes des dirigeants sont diverses

En matière de politiques publiques, 71% des dirigeants d’entreprise déclarent qu’ils attendent avant tout des réformes pour les aider à préparer l’avenir, contre 22% qui attendent plutôt un soutien pour gérer la sortie de la crise sanitaire et économique.

Les entreprises comptant moins de 10 salariés, dont beaucoup ont été durement touchées par la crise et les mesures de fermetures administratives pendant les confinements, sont plus nombreuses à attendre encore un soutien pour la sortie de crise : 23% contre 15% des entreprises plus grandes. Les dirigeants des entreprises comptant 10 salariés ou plus ont une préférence plus marquée pour des réformes afin de préparer l’avenir (83%), mais une large majorité des dirigeants des entreprises plus petites affiche également cette préférence (70%).


Pour autant, lorsqu’il s’agit de mesures très concrètes, les dirigeants se montrent moins tranchés et se positionnent autant pour des mesures de court-terme que de long-terme : 68% citent au moins une mesure pour gérer la sortie de crise, et 67% au moins une réforme pour préparer l’avenir. Ainsi, les deux actions les plus attendues sont d’une part un soutien financier pour les entreprises impactées par la hausse des coûts (35%), et d’autre part une réforme favorisant l’initiative locale (34%). Des aides pour affronter les pénuries de matières premières (33%) et des actions pour faire face aux problèmes de recrutement (28%) sont aussi évoquées par une part notable des dirigeants. En résumé, 28% des dirigeants citent exclusivement des mesures pour gérer la sortie de crise, alors que 27% citent uniquement des réformes pour aider à préparer l’avenir. La plus grande part ne semble toutefois pas vouloir se soumettre à ce dilemme et cite des mesures renvoyant à ces deux voies (40%).

À l’inverse de la tendance observée en leur posant directement la question, les dirigeants d’entreprises comptant 10 salariés et plus citent davantage de mesures pour gérer la sortie de crise : 84% contre 67% des chefs d’entreprises plus petites. Les entreprises comptant moins de 10 salariés sont particulièrement favorables à une réforme favorisant l’initiative locale (35% contre 15% des entreprises plus grandes).

Le secteur de la construction affiche encore un besoin pressant de soutien de la part des pouvoirs publics, en particulier pour faire face aux pénuries de matières premières : 62% des dirigeants du secteur attendent des actions en la matière.

Pour les dirigeants, la complexité administrative grève l’attractivité de la France

La plupart des dirigeants d’entreprise estiment que leur secteur d’activité n’est pas attractif pour les investissements étrangers (76%), une majorité considérant même que leur secteur n’est pas du tout attractif (62%). Ce constat sévère doit toutefois être relativisé par la faible importance que beaucoup de dirigeants accordent au sujet. 85% jugent ainsi que ce n’est pas un enjeu stratégique pour leur secteur, et 90% que ce ne l’est pas non plus pour leur entreprise.

Les dirigeants d’entreprises comptant au moins 10 salariés accordent davantage d’importance à l’attractivité pour les investissements étrangers, mais restent majoritairement convaincus que ce n’est pas un enjeu stratégique, ni pour leur secteur (71%), ni pour leur entreprise (78%).

Les dirigeants du secteur du commerce sont un peu moins négatifs sur l’attractivité de leur secteur : 25% estiment qu’il attire les investisseurs étrangers. Ces dirigeants attribuent aussi une importance un peu plus grande à ce sujet pour leur secteur.


Les dirigeants d’entreprise citent avant tout des éléments administratifs comme obstacles à l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers. Une majorité des dirigeants évoquent même la fiscalité française (62%) et la complexité des démarches auprès de l’administration (57%). Dans une moindre mesure, le droit du travail apparait également comme un obstacle aux yeux des interviewés (35%). Les problématiques liées à la main d’œuvre ne sont pas des obstacles selon les petites entreprises, seules 4% d’entre elles citant ces éléments. Aux yeux des chefs d’entreprises plus grandes, le sujet est toutefois d’importance : 32% de ces dirigeants jugent que le coût de la main d’œuvre est un obstacle aux investissements étrangers.

infographie

(1) Sondage Opinionway réalisé par téléphone auprès de 609 dirigeants d'entreprise entre le 10 et le 22 novembre 2021 dans le cadre de la Grande Consultation des entrepreneurs.

Grande consultation des entrepreneurs - novembre 2021
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Mis à jour le 26 novembre 2021