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La grande consultation des entrepreneurs : l'horizon se dégage
Soutenu par des prévisions économiques encourageantes pour 2021 et par la progression de la vaccination, le moral des chefs d'entreprises reprend des couleurs. L'optimisme a progressé de 40 points depuis décembre et la confiance caractérise l'état d'esprit actuel des entrepreneurs.
Pour la première fois depuis le début de l'épidémie de Covid-19, l'indicateur de l'optimisme frôle le seuil des 100. Avec un score à 94 en ce mois de mars 2021, le moral des dirigeants d'entreprise poursuit sa dynamique positive pour le troisième mois consécutif : +18 points par rapport à février dernier, +29 par rapport à janvier et +40 par rapport à décembre 2020.
En cause un contexte favorable. Pour 58% le niveau d'activité de leur entreprise est au moins aussi bon que l'an dernier à la même période (+8 points), 24% le trouvant meilleur (+11 points). Un an après le début tangible de la crise sanitaire en France, et bien que 16 départements connaissent depuis peu un nouveau confinement (mais plus léger que le premier), le comparatif est désormais à l'avantage de la période présente. Le secteur de la construction tire son épingle du jeu avec 34% qui jugent la période actuelle plus favorable que mars 2020 contre 17% dans le commerce.
D'autres éléments contribuent à cette tendance. Le rythme de vaccination en France connait une franche accélération, plus de 6 millions de personnes ont reçu une première dose. Les marchés se rassurent. Les toutes dernières prévisions de croissance de la Banque de France relevées à 5,5%, contre 5% anticipé lors de ses précédentes prévisions de décembre, favorisent un apaisement et des perspectives d'avenir.
Dans ce contexte, les dirigeants sont désormais 42% à se déclarer confiants (+6 points en un mois) et 35% optimistes (+10 points), l'inquiétude n'occupant plus que la troisième place du classement des sentiments exprimés (28%, -1 point).
Fait notable, les dirigeants des grandes comme des petites entreprises partagent avant tout de la confiance (42% et 47%) et de l'optimisme (35% et 34%), à des niveaux relativement similaires.
Si les plus grandes entreprises se montrent déjà plus sereines, une majorité estime que « c'est très bien en ce moment » (39%), les plus petites sont davantage dans une logique de projection et visent un futur proche plus clément (38%).
Concrètement, la confiance dans l'avenir de son entreprise progresse ce mois-ci encore (69%, +4 points), tout comme la confiance dans l'économie mondiale et l'économie française qui bondissent respectivement de +15 et +16 points en un mois. Les dirigeants des petites entreprises se montrent les plus optimistes (pour les deux périmètres, écarts de 8 points avec les entreprises de 10 salariés et plus).
Symptomatique de ce contexte plus favorable, la perception de l'innovation comme un investissement pour son entreprise progresse de 4 points (41%) après un hiver en berne.
Le PGE, un « joker » qui peine à rassurer les entreprises pour leur avenir
92% des entreprises déclarent qu'elles étaient éligibles au PGE, mais seules 19% en ont fait la demande (dont 18% qui l'ont obtenu) et 2% l'envisagent.
Les entreprises du commerce (qui comprennent les CHR) sont les plus nombreuses à s'être vu accorder un prêt garanti par l'Etat : 28% contre 20% dans la construction et 12% dans les services.
Il faut savoir que les services sont le secteur où les dirigeants interrogés déclarent le plus qu'ils n'étaient pas éligibles au dispositif (10% vs 1% ou 0% dans les secteurs de l'industrie et du BTP). Les grandes entreprises ont été 24% à obtenir un PGE contre 17% pour celles de moins de 10 salariés.
Si 44% ont fait un usage immédiat des fonds qui leur ont été prêtés (principalement pour payer les charges fixes - 34%), pour une majorité d'entreprises concernées, l'objectif était en premier lieu d'avoir un fond déblocable pour d'éventuels frais à venir (56%).
Dans ce contexte, les dirigeants ayant obtenu un PGE estiment pour la plupart, et au même niveau que les autres, que leur trésorerie leur permet d'assurer le bon fonctionnement de leur entreprise (88%, 87% pour l'ensemble). Reste que les entreprises ayant sollicité l'aide de l'Etat se montrent sensiblement plus inquiètes pour leur avenir que la moyenne.
Parmi les dirigeants ayant obtenu un PGE, 38% déclarent que la trésorerie de leur entreprise les préoccupe du fait de sa dépendance aux aides exceptionnelles (contre 20% pour l'ensemble des entreprises).
Le niveau d'endettement est source d'inquiétude pour 32% des entreprises qui ont bénéficié d'un prêt de l'Etat (18% pour l'ensemble des entreprises).
88% de ces entreprises étaient au courant de la possibilité de reporter la première échéance de remboursement du PGE (56% pour l'ensemble des entreprises, même non concernées). Une majorité des entreprises concernées, 68%, a d'ailleurs saisi cette opportunité (54%) ou compte le faire (14%).
Le télétravail, apprécié mais des velléités de retour sur place exprimées
Parmi les entreprises de 1 salarié et plus, le télétravail reste une exception. D'abord, parce que pour une majorité, 70%, il n'est pas compatible avec l'activité de leurs salariés. C'est particulièrement vrai pour les plus petites entreprises (1 à 9 salariés) qui sont 77% à ne pas pouvoir télétravailler (contre 31% dans celles comptant au moins 10 personnes), et les entreprises du commerce : 84% ont une activité incompatible avec le travail à distance.
Les dirigeants déclarant que le télétravail est possible au sein de leur entreprise (30%) sont autant à nous dire que cela concerne au moins la moitié de leurs salariés (16%), qu'une minorité (14%).
Ensuite, si le télétravail demeure une exception, c'est parce que bien que le télétravail soit compatible avec l'activité des salariés, ces derniers ne souhaitent pas toujours y avoir recours. 29% des dirigeants nous disent ainsi que leurs salariés n'exercent pas ce droit.
Au total ce sont donc, sur l'ensemble des entreprises de 1 salarié et plus interrogées, 21% des dirigeants qui déclarent avoir des salariés qui pratiquent le télétravail et 9% qui ont des salariés dont l'activité est compatible avec le télétravail mais qui ne le pratiquent pas du tout.
La quasi-totalité des dirigeants qui déclarent du télétravail parmi leurs salariés estiment que cet usage est aussi répandu que possible dans leur entreprise (91%). Ils reconnaissent que c'est une pratique qui est appréciée par les managers de leur structure (64%) mais surtout par les employés (79%). Néanmoins, près de la moitié des dirigeants juge que le télétravail perturbe l'organisation de l'entreprise (43%) et 58% nous disent que certains collaborateurs en télétravail (managers comme employés) demandent à revenir travailler sur place.
91% des entreprises concernées prennent en charge (intégralement ou en partie) au moins une dépense permettant à leurs salariés de télétravailler. En tête, les ordinateurs (80%), suivis des fournitures de bureau (49%) et du téléphone portable (47%). Certaines dépenses sont surtout couvertes par les entreprises dont tous les salariés télétravaillent, à l'image de l'imprimante (21% contre 8% dans les entreprises où il y a un télétravail non généralisé) et l'ameublement adapté au télétravail comme des chaises de bureau (21% contre 6%).
(1) Sondage Opinionway réalisé par téléphone auprès de 603 dirigeants d'entreprise entre le 11 et 19 mars 2021 dans le cadre de la Grande Consultation des entrepreneurs.
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