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Grande consultation des entrepreneurs : des chefs d’entreprise prudents mais convaincus
Les conséquences sur l’activité économique de la guerre en Ukraine qui perdure peuvent expliquer l’expectative actuelle des chefs d’entreprise. Prudents, les dirigeants manifestent, pour autant, leur intérêt pour la transition écologique et pour l’apprentissage.
Alors qu’Emmanuel Macron a été réélu à la présidence de la République et que l’accalmie sanitaire se confirme, le moral des dirigeants d’entreprise s’améliore légèrement. L’indicateur de l’optimisme remonte à 73 points (+6 points) et connaît son meilleur score depuis février dernier (92 points). Cet indicateur reste cependant en deçà des 80 points, confortant l’idée que la période demeure dure pour les chefs d’entreprise. L’indice d’optimisme n’était jamais passé en dessous des 80 points avant la crise sanitaire. L’impact de la guerre en Ukraine sur le commerce mondial et la croissance nulle en France au premier trimestre pourraient être des éléments explicatifs de ce regain d’optimisme très mitigé. Rappelons qu’en 2017, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, l’indicateur d’optimisme s’élevait à 116 points et enregistrait une hausse de 13 points.
- L’optimisme remonte principalement chez les chefs d’entreprise comptant moins de 10 salariés (73 points, +6). On note tout de même une hausse chez les dirigeants d’entreprise plus grandes (65 points, +2), même si cette hausse est moindre.
Une proportion similaire des dirigeants d’entreprise considère que le contexte était mieux hier (37%, -2 points). 38% trouvent que c’est très bien en ce moment, en progression de 9 points en un mois, retrouvant le niveau observé en mars dernier (37%). Qui plus est, ils sont moins nombreux à considérer que ce sera mieux demain (24%, -6 points), le même score qu’en mars également.
La difficulté de la période est notamment visible dans le souhait d’une majorité de chefs d’entreprise de rallonger le délai de remboursement des prêts garantis par l’Etat (52%), normalement prévu pour le 30 juin prochain. Un tiers des dirigeants est plutôt favorable à un retour à la normale, et considère que ce rallongement n’est pas nécessaire (34%).
L’état d’esprit mitigé des chefs d’entreprise pourrait aussi s’expliquer par un rapport ambivalent à la baisse du chômage observée depuis la deuxième moitié de l’année 2020. Pour 50% des dirigeants, il s’agit d’un signal positif qui pourrait bénéficier à leur entreprise. Toutefois, plus d’un tiers d’entre eux y voient une difficulté : 36% craignent de ne plus pouvoir trouver de la main d’œuvre qualifiée.
- Alors que le secteur de la restauration est en tension en matière d’emploi, 42% des chefs d’entreprise du secteur du commerce voient dans la baisse du chômage un sujet de préoccupation, l’augmentation des offres risquant de créer une forme de « concurrence » entre entreprises qui recrutent. Cet avis est même majoritaire chez les dirigeants d’entreprises comptant 10 salariés ou plus (54%).
Selon une large majorité des dirigeants d’entreprise, la transition écologique aura un impact important sur l’économie française (74%). En revanche, une part plus faible d’entre eux anticipe un impact important sur leur secteur (51%) ou sur leur propre entreprise (44%).
- Dans le détail, les dirigeants des entreprises de dix salariés et plus sont plus nombreux à anticiper un impact important de la transition écologique sur leur secteur (74%) et sur leur entreprise (73%).
- Les dirigeants du secteur de la construction s’attendent davantage à un impact important de la transition écologique, que ce soit pour leur secteur (73%) ou pour leur entreprise (57%). Plus dépendantes des matières premières que les autres, leurs entreprises pourraient avoir à bouleverser leurs pratiques pour pouvoir respecter l’évolution des normes environnementales.
Dans ce contexte les avis sont partagés quant à un changement de stratégie pour son entreprise. Si une majorité de dirigeants annonce que la transition écologique ne devrait pas affecter la stratégie de leur entreprise (52%), plus de quatre sur dix jugent que cela affectera leur stratégie (45%). Peu de dirigeants prévoient toutefois de réorienter en profondeur leur stratégie à cause des impératifs environnementaux (6%).
- Les dirigeants du secteur des services apparaissent moins volontaires : 57% déclarent que leur entreprise ne devrait probablement pas ajuster sa stratégie en raison de la transition écologique. Au contraire, les entreprises plus dépendantes des matières premières sont plus disposées à envisager un changement de stratégie. C’est surtout le cas pour les dirigeants d’entreprises des secteurs de l’industrie (58%) et de la construction (58%).
- Disposant de capacité d’anticipation plus grandes, mais également soumis à davantage d’impératifs règlementaires, les dirigeants des entreprises les plus grandes sont les plus disposés à annoncer un potentiel changement de stratégie en réponse à l’urgence environnementale (77%).
Alors que le nombre de contrats d’apprentissage a plus que doublé en 5 ans, un quart des dirigeants d’entreprise déclare avoir déjà recruté un apprenti au sein de son entreprise (25%), un dixième déclarant même avoir actuellement un apprenti dans son équipe (11%).
- Le principal clivage se retrouve une fois de plus entre les petites et les grandes entreprises. Les chefs d’entreprise comptant dix salariés ou plus sont bien plus habitués à recruter des apprentis (81%), deux tiers déclarant en avoir actuellement (67%). Ces entreprises au personnel plus étoffé peuvent plus facilement s’organiser pour accueillir et former les différents apprentis.
- Les chefs des entreprises des secteurs impliquant des métiers plus manuels et/ou plus artisanaux déclarent davantage avoir déjà recruté un apprenti. C’est le cas principalement au sein du secteur de la construction (44%) et dans une moindre mesure dans ceux du commerce (32%) et de l’industrie (31%). Les dirigeants du secteur des services recourent moins à l’apprentissage : 16% ont déjà embauché un apprenti.
Un peu plus d’un dirigeant sur dix annonce que son entreprise envisage ou prévoit d’embaucher au moins un apprenti à la rentrée de septembre 2022 (12%). C’est une part équivalente à celle des entreprises qui emploient actuellement un apprenti (11%), ce qui laisse penser que l’expérience de l’apprentissage est suffisamment appréciée par les dirigeants pour qu’ils décident d’y avoir de nouveau recours.
- Ce taux est bien plus élevé auprès des entreprises comptant au minimum dix salariés, où deux dirigeants sur trois comptent recruter un apprenti à la rentrée prochaine (64%), une part ici similaire à celle déclarant avoir actuellement un apprenti dans ses équipes (67%), montrant une nouvelle fois le succès de ce système professionnalisant.
(1) Sondage Opinionway réalisé par téléphone auprès de 613 dirigeants d'entreprise entre le 13 et le 20 mai 2022 dans le cadre de la Grande Consultation des entrepreneurs.
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